Jeno était contraint de quitter précipitamment le centre d'hébergement pour les sans-abris. Apparemment, il était déjà recherché par ce Na Jaemin, un nom qu'il n'avait jamais entendu mais qui semblait avoir de l'importance et de l'influence.
La personne qui avait alerté Jeno lui avait conseillé de devenir un véritable fantôme, de se faire oublier.
Plusieurs tueurs à gages étaient à ses trousses en réalité. Parce que Na Jaemin était certes le plus puissant et le plus redouté mais il avait des concurrents. Des personnes alléchées par la somme misée sur Jeno.
Il n'y avait que ses parents pour faire des extravagances comme celles-ci.
Ce qui était étonnant en soi, parce que ses parents ne perdaient pas une seule occasion pour empocher le plus d'argent possible. Que ce soit pour arnaquer leurs clients et surtout les plus âgés.
Mais ils devaient avoir envie de jouer encore avec lui -propablement jusqu'à sa propre mort- pensa Jeno.Si l'adulte avec qui il avait parlé lui avait en quelques sortes sauvé la vie parce qu'un pied dehors avec sa vraie identité et il aurait été un gibier ambulant, il n'avait pas laissé Jeno s'en sortir si facilement. Il y avait laissé sa montre qu'il s'était payé avec le pourboire de son travail. Etant donné le statut de ses parents, l'interlocuteur de Jeno pensait sûrement que sa montre était en argent. Il serait bien surpris une fois venu dans un magasin de rachat de matériaux précieux.
Mais ça, Jeno s'en fichait, mine de rien, il avait eu une longueur d'avance sur l'autre. D'habitude il n'aimait pas réfléchir comme ça, mais il commençait à entrevoir comment fonctionnaient la plupart des gens. Toujours vouloir anticiper, réfléchir à ce qu'on va faire, dire et prévoir. Tel un jeu d'échec, il suffit d'avoir plusieurs cordes à son arc ou plus précisément plusieurs pions bien placés sur l'échiquier. De plus en plus rare sont les personnes qui agissent spontanément. Est-ce qu'agir en réfléchissant est forcément mauvais? Ne permet-il pas de nous préserver? Mais n'oblige-t-il pas non plus à se couper de toutes sensations, sentiments ou émotions? Jeno n'en avait pas la réponse.
Il devait partir mais œil pour œil, dent pour dent, il ne pouvait pas sortir sans aucune couverture identitaire surtout la nuit. Jeno s'introduit après avoir attendu quelques heures sur le lit qu'on lui avait prêté impatient, dans les chambres des habitants. Il put regrouper un petit sac d'affaires qu'il avait récupéré dans diverses chambres. Jeno avait failli réveiller plusieurs des habitants. Mais il s'en fichait puisqu'il avait mis la main sur de véritables mines d'or, des bijoux sûrement volés, de l'argent liquide, tout ce qui pourrait lui permettre de s'acheter des sous vêtements propres.
Jeno savait ce qui lui restait à faire. Amadouer les bénévoles et les employés afin d'obtenir ce qu'il voulait.
Il descendit vers le bureau des employés prétextant un mal de crâne. Rares étaient les bénévoles féminines qui s'occupaient des hommes du centre pour raison de sécurité. Pas qu'elles soient particulièrement en danger dans ce centre-là, mais ce monde est plus cruel qu'on ne pourrait se l'imaginer. Les pensées des humains aussi. On n'était jamais à l'abri car une personne plus vulnérable ou du moins différente est une cible.Jeno entra dans le bureau dans lequel il trouva un homme assis devant son ordinateur. Il put lire 3h15 sur la pendule derrière l'homme. Il s'étonnait du temps qu'il avait passé à fouiller dans les affaires des autres. Jeno n'en était pas fier d'ailleurs, mais il se dit que la première fois qu'on lui avait volé ses affaires, une sorte de pacte s'était créé. Si on vole quelque chose on peut être sûr de se faire voler à son tour. Peut être pas les choses les plus importantes mais rien qu'adhérer à l'idée ouvre la voie du vol.
Jeno surpris l'autre qui faisait semblant de sursauter en l'entendant toquer à la porte assez doucement. Pourtant, il était sûr que ce n'était certainement pas le premier à se pointer à 3 heures du matin et pas le seul non plus à ne pas finir la première nuit dans ces centres. Mais ce dont il pouvait être sûr, c'est que sa situation était unique en son genre.
Il entrouvait la porte et se surpris à trouver un homme jeune et beau, très beau même de loin. Néanmoins il n'avait pas oublié sa mission.-Bonsoir.
Son interlocuteur se rapprochait de lui et lui chuchota à l'oreille sensuellement.
-Je dirais plus bon matin a cette heure-ci Lee Jeno, dit son interlocuteur amusé.
Tandis qu'il poussait complètement le battement de la porte, il se surpris à avoir un haut le cœur.
Un corps en sang était étendu derrière la porte sûrement morte en essayant de fermer la porte pour contrecarrer l'agresseur.Essuyant ses yeux pleins de larmes, il avait compris. Jeno en pleine course, descendit les escaliers le plus vite possible. Il avait failli se tordre les chevilles plusieurs fois, et il perdait souvent l'équilibre. Il jeta un œil derrière lui, et ne vit personne. Ayant couru presque vingt minutes, il fit une pause en se voyant perdu dans la ville.
Ce Na Jaemin était fort, très fort. Comment avait-il pu venir aussi vite? Comment avait-il été averti?
Jeno le savait, s'il ne l'avait pas tué tout de suite, c'était pour jouer avec lui. Mais aussi, si Na Jaemin prenait le temps, il prenait aussi le risque que quelqu'un le trouve avant lui. Mais il était joueur, donc acceptait la réussite comme l'échec logiquement et idéalement. Jeno doutait du fait qu'il soit aussi bon perdant.
Il se reprit lorsqu'il pensait ça. Il partait déjà défaitiste, comme s'il était déjà mort.Ce qu'il se demandait en revanche, c'était comment Na Jaemin avait été averti. Si l'homme qui lui avait volé sa montre l'avait balancé, il n'en comprenait pas le but. Peut être avait-il réveillé une personne étant en contact, croisé dans les couloirs ou tu simplement ayant etendu leur conversation de la veille.
Si Na Jaemin avait eu une longueur d'avance sur lui cette fois-ci, Jeno se promit de prendre les devants dès que l'occasion se représenterait.
Mais pour cela, il fallait qu'il se fasse discret, être en vigilance permanente, et surtout en connaître plus sur ses divers et potentiels tueurs.
Penser stratégiquement, appliquer consciencieusement, telle devait être sa devise maintenant.

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Pinky Cheek/ Nomin
Fiksi PenggemarJeno qui connaît des parents violents tente de fuir loin dans le pays. Jaemin est prêteur à gage, et tente de le retrouver à un prix alléchant qu'on proposé les parents de Jeno. Celui-ci change régulièrement d'apparence et sait qu'il est poursuivi...