Sable brûlant et parachute

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- Tu ne peux pas partir en Afghanistan, Maya !

Je me tourne vers Obadiah qui vient de me couper en pleine conversation avec Pepper. Nous sommes en train de régler les derniers détails avant mon départ.

- J'irais, sans ton accord. D'ailleurs, ton avis, tu peux te le mettre là où je pense.

- Comment oses-tu ? Je te rappelle que je pourrais être ton père !

- Justement, tu ne l'es pas ! Tu n'as jamais été, tu ne seras jamais Howard. J'ai vingt-trois ans, Obadiah, j'ai passé l'âge d'écouter tes conseils. Pepper, dans combien de temps décolle mon jet ?

- Dans trois heures.

- Parfait, ça me laisse le temps de rentrer me changer et de terminer ma valise.

Je lance un grand sourire narquois à Stane et sors d'un pas assuré sur mes talons aiguilles du bureau de Tony, devenu le mien depuis presque trois mois. Happy me reconduit jusqu'à la villa et je l'informe que je n'en ai que pour quelques minutes. Une fois la porte refermée, je lève les yeux vers le plafond.

- Jarvis ?

- Oui, mademoiselle Stark ?

Je soupire profondément et grimace devant le ton profondément respectueux de l'IA de la maison.

- Jar', combien de fois je t'ai dit de m'appeler Maya ?

- Très exactement deux cent cinquante-neuf fois, mademoiselle Stark. Souhaitiez-vous me demander quelque chose ?

- Je demandais pas le nombre exact... Bref ! Je m'absente pour une durée indéterminée de la villa. Je veux que tu verrouilles la maison dès que je serais sortie d'ici et que tu interdises à qui que ce soit, hormis Happy et Pepper, de rentrer ici, d'accord ? Oh, et préviens Rhodes que mon avion décolle dans deux petites heures, je compte sur lui pour m'accueillir à l'aéroport.

- Bien mademoiselle Stark.

Moins de douze heures plus tard, je plisse les yeux sous le vent chaud et sec de l'Afghanistan. J'ai réussi, grâce à James, à obtenir l'autorisation de poser le jet privé directement à l'aéroport militaire. Et je dois dire que si je n'étais pas aussi inquiète pour mon frère, mon regard s'égarerait facilement vers les militaires qui peuplent la base. Un groupe de militaires s'avance vers moi et j'attends patiemment qu'ils approchent. L'un d'entre eux, qui semble avoir moins de trente ans et noir de peau, se détache du groupe avant de me saluer d'un signe de tête.

- Mademoiselle Maya Stark ? Lieutenant Samuel Wilson, je suis chargé de vous escorter jusqu'au Capitaine James Rhodes.

- Enchantée, lieutenant, je vous suis.

Je lui emboîte le pas et nous traversons la base. Si au début nous ne parlons pas, il finit par ralentir légèrement le pas et marcher à mes côtés. J'ai une pensée purement adolescente en songeant que j'aurais pu me mettre un peu plus en valeur et m'habiller autrement qu'en jean et en débardeur, avec mes Converses... Mais vu le sourire en coin du lieutenant, je n'ai clairement pas besoin de talons hauts ou de robe de haute couture pour faire mon petit effet.

- Première fois en Afghanistan ? me demande-t-il.

- J'aurais aimé que ce soit pour une autre raison que partir à la recherche de mon frère aîné.

- J'étais basé ailleurs, mais on m'a rappelé ici avec mon unité pour aider dans les recherches.

- Je vous suis reconnaissante pour votre implication dans ce cas, minaudé-je un peu malgré moi.

Bon sang, ça me ressemble tellement pas d'agir ainsi ! Allez ma vieille, t'as vingt-trois ans, pas quinze ! Puis, un militaire ? Et puis quoi encore ? Alors que je déteste les armes ? Nous arrivons finalement jusqu'à James qui renvoie poliment mais avec les manières militaires mon nouvel ami. Je me retourne avant qu'il ne passe la porte.

Je suis une Stark, mais je suis Maya avant tout !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant