𝐂𝐎𝐌𝐄 𝐁𝐀𝐂𝐊 𝐓𝐎 𝐌𝐄 | 𝐣𝐣 𝐩𝐫𝐨𝐣𝐞𝐜𝐭

COME BACK TO ME 〉

ᵁ ᴬᴺᴰ ᴵ

La soirée s'écoulait, les invités délaissaient l'émotivité de voir un couple se promettre un amour 'éternel' pour se prêter à une ambiance plus festive, où les conversations affluaient, trinquant avec des coupes de champagne qui pétillait et dansant au rythme de la musique. Les lumières chaudes de la grande salle magnifiquement décorée offraient une atmosphère chaleureuse à ce mariage qui ne faisait que commencer. Mes yeux détaillèrent quelques instants les fleurs blanches sous formes de longues guirlandes délicates, les robes bougeant gracieusement dans l'air chaud et la joie qui s'émanait de ce spectacle célébrant par la même occasion, la fin d'une année. C'était une belle façon de clore un chapitre, autant pour mes amis que n'importe qui pouvant ressentir une certaine morosité a l'égard de cette année bientôt derrière nous telle quelqu'un qu'on essaierait de semer. Cependant, dans mon cas, tout paraissait encore un peu flou, comme si on déposait un filtre devant mes yeux en m'ordonnant de voir la positivité des évènements, probablement pour ne pas devenir un égoïste personnage profitant de la joie des autres pour amplifier sa tristesse.

Je repérais Jackson chuchotant des mots à l'oreille de Mark qui souriait timidement en attrapant la manche du costard de son copain, effleurant sa main. Yugyeom et BamBam, se déhanchant sur la piste à travers les autres invités, un énorme sourire accroché aux lèvres. Youngjae, apportant un verre à Younghyun, aussi heureux que le reste des gens présents. Un rictus d'étrange soulagement fit le chemin jusqu'à ma bouche, rassuré qu'ils passaient un bon moment, me donnant l'impression que l'anxiété que je leur avais créé n'était qu'une illusion passée non sans ressentir cette incessante impression que je n'avais pas ma place parmi eux. Je n'étais pas réellement invité après tout, je travaillais et ce boulot n'était plus d'actualité, maintenant achevé.

La tête de nouveau embarrassée de réflexions perturbatrices ainsi qu'étouffantes, je m'éloignais de l'action, empruntant un couloir qui débouchait sur un escalier me permettant d'accéder au balcon. La musique s'estompait, non sans que je ne l'entende toujours comme une mélodie lointaine m'assurant que je n'étais pas seul au milieu de ce paysage où la neige se déposait au sol, le tapissant d'un doux manteau mince. Quelques flocons d'une blancheur invisible par la noirceur du ciel tombait de ce dernier, silencieusement. Je profitais de la sérénité de l'endroit accompagné par des débris d'ameublements estivaux enneigés, éclairé par des guirlandes en forme d'ampoules évacuant une lumière orangée, semblable à celle de l'intérieur. Un soupir s'échappait d'entre la barrière de mes lèvres, alors que je posais mes bras sur la rambarde de la clôture en bois, perçant la pénombre du soir pour tenter de détailler le jardin qui s'étendait plus bas devant moi. Il m'était impossible d'en percer les limites, peut-être adorais-je les chats, mais je ne possédais aucunement la vision nocturne pointue de ces chers félins. Je sentais l'air frais s'imprégner à l'intérieur de mes poumons, me permettant de respirer correctement ou m'en offrir la vive perception. J'avais tenu ma promesse jusqu'au bout, craquant vers la fin, mais réussissant à surmonter l'obscurité qui s'était immiscée sans gêne au sein de mon esprit chamboulée. Jinyoung recevrait les photos, dont j'étais plutôt fier, et l'histoire allait se terminer sur cette 'joyeuse' note. Toutes ses pensées se rédigèrent au sein de mon esprit telle une longue phrase au débit rapide, je voulais piétiner les braises de cette histoire, tuant les insistants déchirements que je subissais régulièrement avec l'espoir veine et ridicule qui s'infiltrait inconsciemment entre les crevasses infectées.

Mon attention se porta sur l'astre d'une blancheur angélique qui régnait au milieu de millions d'étoiles scintillantes. La nuit était magnifique, le paysage hivernale concordait à l'unisson avec les cieux, tout paraissait s'assembler ainsi que cohabiter en harmonie. Néanmoins, bien que je percevais la soirée d'un œil optimiste se mentant à lui-même, la réelle face cachée au creux de mon cœur se frayait une place systématique dans mes pensées, reprenant le coin lui étant si généreusement destiné. Je tentais de la convaincre de rester où elle se trouvait, lui répétant que ce soir, rien ne devait coloré mon esprit d'encre noir aidant ma déprime à s'émanciper plus facilement. Je souhaitais profiter de la légèreté qui se battait pour garder sa couronne, au moins jusqu'à l'aube où le soleil reprendrait sa splendeur en tapissant le ciel de teintes matinales. Pouvait-elle se montrer clémente et m'épargner quelques heures? Je ne demandais ni l'immortalité ou la richesse, seulement un peu de répits. C'était si amusant de me torturer l'esprit, de m'observer m'effriter chaque jour? Ma conscience continuait à m'envoyer des insultes à la gueule, persistant dans son comportement d'adolescente rebelle. Tandis que je m'apprêtais à fermer les paupières pour réfléchir davantage sur divers sujets, la fine neige grinçait sous les semelles de chaussures s'approchant de là où je me situais.