Si je n'avais jamais connu le mal que pouvait causer une trahison, Alexander fut la première personne à me le faire connaître par un mensonge. Il n'ignorait pourtant pas que ma capacité à dissimuler un secret était total et que je pouvais en assurer l'entière responsabilité. Il m'avait pourtant assurer droit dans les yeux que notre ennemi : Valentin, ne représentait plus une menace pour toutes les créatures obscures. A travers ce mensonge, se n'était pas seulement à mes semblables ou aux siens en danger de mort qu'Alexander mentait mais à moi, son petit-ami, et ça je n'étais pas prêt de le lui pardonner... Je lui avais ouvert mon cœur, mon âme et dévoilé des choses que personne d'autre ne connaissait et je n'avais eu droit en retour qu'à un coup de poignard planté en plein cœur, tout ça parce qu'il ne pensait pas pouvoir me faire confiance.
Assis dans l'un de mes deux canapés, je ne cessais de repenser à ce qu'il venait de se passer entre Alexander et moi. Alors que je me levais pour me servir un verre, j'en vins à me remémorer le lendemain du jour où mon futur petit-ami, à cet instant, m'avait prêté sa force pour venir en aide à Luke, alors blessé. Alexander était resté boire un verre ce soir-là et s'était réveillé au matin sur l'un de ces deux mêmes canapés avant de repartir comme si rien ne s'était passé. Néanmoins, il m'avait avoué que, sans savoir pour quelle raison, il me faisait une confiance aveugle ainsi que je le faisais moi-même avant d'en payer finalement le prix fort... Oui, cette dernière menait parfois à des choses étranges, réalisais-je de nouveau... Cette confiance que j'accordais si rarement, puisque c'était toujours comme si à chaque fois j'abandonnais une part de moi-même à chaque personne que je perdais. Me reconstruire après une telle épreuve était toujours quelque chose de long et de douloureux malgré les années et qui laissait à chaque instant une cicatrice de plus sur mon cœur. Aujourd'hui, cette confiance consistait pour moi à me donner corps et âme, encore et encore, pour rendre heureux et fier mon petit-ami d'être celui-ci.
Il me revint aussi, tandis que la pluie tombait dehors et sur mon cœur déchiré, le souvenir de ce jour où nous étant laissé aller au lit, mes pouvoirs avaient risqué de s'emballer, dévoilant ainsi à Alexander mes pupilles dorées, symboles du sorcier que j'étais... Jamais je n'oublierai son regard fasciné en les découvrant et que ce jour fut le premier où une personne autre qu'une sorcière ou un sorcier me dit trouver cela beau chez moi. Le hasard fit bien les choses puisque malgré cette dispute entre nous, Alexander se trouva devant ma porte, interrompant le fil de mes souvenirs.
Réticent à ouvrir, je me dirigeais tout de même vers la porte pour l'écouter attentivement lorsqu'il prononça le prénom de Max. Hélas, je me trouvais impuissant à ses côtés tandis que son petit frère se battait pour survivre après avoir été gravement blessé par Jonathan. Durant l'attente et tandis que je prenais les mains d'Alexander, il me revenait en mémoire la suite de cette fameuse nuit que ses coups à ma porte avaient interrompu.
C'était un matin parmi les plus beaux que j'avais pu connaître à ses côtés, et pendant lequel nous nous étions réveillés avec les premiers rayons du soleil, dans les bras l'un de l'autre. Un matin durant lequel je lui avais alors confié indirectement pour la première fois l'une de mes peurs : perdre celui qui comptait le plus à mes yeux, qui avaient rencontré les siens par le plus grand des hasards. En tout cas, c'est ce que j'aimais à penser. Voilà pourquoi, pendant presque un siècle je m'étais refusé à ouvrir mon cœur mais c'était avant qu'il n'entre dans ma vie comme une braise soudainement allumée par un vent violent.
Et comme les Terrestres ont l'habitude de terminer leurs histoires par « Tout est bien qui finit bien », nous nous réconciliâmes une nouvelle fois, avant que je ne fasse réaliser bien malgré moi à Alexander combien en réalité nous ne pouvions marcher main dans la main. Allier vie intime et responsabilités respectives était une question bien plus délicate qu'il n'y semblait...
S'il protégeait ses semblables Shadow Hunters, je me devais moi aussi de protéger les miens. Nous n'avions donc que deux choix : partager tout ce qui concernait nos devoirs ou bien, ainsi que j'en pris la décision avant qu'il ne soit trop tard : rompre.
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Only You
FanfictionSi j'avais déjà ressenti des sentiments, l'amour qu'il me fit connaître ne fût rien à côté du sien... Et si Magnus Bane écrivait ses pensées les plus intimes ?