je me lève doucement pour fermer les volets battants et chantant le grincement de leurs charnières mal vieillies. le bruissement du vent caresse ma peau, ma voix, et mes souvenirs. mes objets trouvés me donnent envie de gerber. ils piquent le corps et brisent les astres. les rideaux rouges qui embrassent les fenêtres de mon appartement se balancent tendrement au rythme des effluves du vent.
(agave, ta sève coule en orage torrentiel de mots aiguisés par tes douleurs mortifères)
je souris en voyant le ciel pendu au coin des lèvres nuageuses. les gouttes d'eau couleur opaline s'abattent violement sur mes maux. l'eau est entrée dans mes lettres bancales et violacées. les perles débordantes m'inondent de part en part, elles infiltrent mes os gorgés d’une amère douceur abolie par la musique. les disques cassés jonchent le parterre de bois nécrosé qui n’a pas réussi à avaler le poids des années lourdes en douleurs vives. leurs sillons meurtris ont mordu à l’hameçon de mes spasmes de vide vomitif, le vide envahissant qui donne au noir l’envie de devenir jour plein de névroses.
(agave, les pluies universelles se teintent de violet pour submerger ton corps d’épines abrasives)
le froid de la nuit est remplacé par l’absence de mes gouttelettes sur les vitres. la musique remplit les vastes espaces qui composent mon corps. il est tordu par les notes mouillées, par les pluies qui ont délié les cordes enfermant mon cou le temps d’une évasion noire
pluie violette, l'objet trouvé, errant dans les cieux détruits par sa violence.
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objets trouvés
Poetryles objets trouvés d'agave resserrent les cordes qui guettent son cou amaigri par la chute de ses larmes