objet fané - fleurs épineuses

16 7 3
                                    

je me redresse et porte mon corps blessé pour l’emmener dans mon jardin morose. je me dirige vers la porte fenêtre qui donne sur mon petit balcon. elle grince tendrement quand elle entend mes pas embrasser son mouvement. le froid agresse mes sens. il s’attaque à moi comme un bourreau qui souffle un dernier vent de vie à sa victime. mes plantes se meurent dans l’hiver brutal qui s’est emparé de moi

(agave, les fleurs sèment leurs épines dans les sillons tracés par ton coeur en miettes)

je souris en voyant les boutures de mes roses qui ne seront jamais offertes à roméo qui ne veut plus de sa juliette. je déracine les dernières tiges résistantes face à la mocheté de leurs pétales. j’ai un corps cabossé. ses fleurs à lui demeurent mourantes dans l’attente d’un signe de vie intempestif. mes seins se dressent face à l’immensité de leur désespoir. ils font faner les orages, le désir, la délicatesse, les hurlements et la furie des fleurs. mon corps n’est pas fait pour être touché, il est fait pour se tenir en défouloir des maux que mes plaies me dictent. 

(agave, le son de ta voix ne suffit plus aux pétales pour qu’ils puissent affronter tes tempêtes)

le cimetière floral qui siège sur mon coeur ne peut plus accueillir les larmes des tulipes. les cadavres de fleurs fanées ont enchainé le corde à mon cou pour qu’elle ne se resserre plus sur mes maigres filons de vie.

fleurs fanées, l’objet trouvé, errant dans ses épines blessées par les peaux brisées

objets trouvés Où les histoires vivent. Découvrez maintenant