je sèche ma peau mouillée par le ciel en colère. la serviette est rêche, elle déchire les frissons que l’hiver a espéré déposer le long de mes membres engourdis par le froid. mon salon est vide. il empeste la mort et la solitude des âmes perdues. un tabouret trône en son centre. il ignore le mal de mer que son instabilité me donne dès que je dépose mon poids sur son assise. la porte est entrouverte, la lumière de la cage d’escalier s’infiltre sous les chuchotements des monstres de la nuit.
(agave, la fumée des matins de novembre dévorent tes étés jaunes et immortels)
je souris en voyant le voile flou qui s’échappe dans les airs, entrain de tapisser mes mots tordus. tout ce que je veux, c’est saccager mes nuits, c’est assouvir les désirs en noir et blanc qui jouent l’absence, c’est trouver le fond des gouffres dont le nom n’éxiste plus. les convulsions dansent sur mon corps, elles jouent de moi et sur les ruines de mes mots. la folie rôde autour de mes émois à vifs. mes fumées pourpres s’écoulent le long de mes bras séchés et détendus par l’étirement du ciel.
(agave, les cigarettes des passants s'efforcent de pleurer durement à la vue de ton amour)
les mégots nagent sur les trottoirs vides de la rue d’en face. la fumée remplit l’appartement de son voile noir et entêtant. mon corps est déformé par la rage d'exister. les cigarettes de mon ciel ont appris aux cordes blondes l’acte immortel d’un noeud défait.
cigarette, l’objet trouvé, errant dans sa sépulture qui brûle de rage.
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objets trouvés
Poetryles objets trouvés d'agave resserrent les cordes qui guettent son cou amaigri par la chute de ses larmes