je reprends mon souffle doucement. je tremble sous les vibrations laides de mes mots aiguisés. je me dirige près de la fenêtre, un verre de bière à la main. le liquide déborde sous la violence de mes convulsions. quand je bois, c'est l'amnésie d'un soir qui s'empare de mon corps, comme pour effacer les traits tirés sur mes poignets en feu.
(agave, ta sève est ton alcool, prends garde à ses soupirs destructeurs)
je souris en voyant l'ambre légèrement dorée siéger dans mon verre plein. il s'approche de mes lèvres gercées et s'incline tendrement pour laisser l'alcool s'échapper entre mes baisers avec son corps. il coule dans ma gorge irritée. je brûle d'un feu flamboyant, qui domine les plaines de mes sentiments au vide aberrant. je suis un verre cassé qui ne demande que l'amour d'un alcoolique pour renaître dans ses saveurs dévastatrices. je veux des baisers d'inconnus mortels, des baisers noirs et attentifs à l'abstinence, des baisers au goût de demie lune que l'on oublie. mon corps est inondé par le désir que les bières tièdes et engourdies chuchotent aux soirées tristes et insoumises. la rage d'une photo floue s'empare de ma vision troublée par la sécheresse au fond des verres.
(agave, le verre brisé s'échappe de tes mains trouées par l'ignorance)
le liquide est tombé par terre. il a giclé de mes peurs pour casser le verre qui abritait mes pleurs. les restes de ma nuit s'enfuient dans les gouttelettes dorées qui défont les nœuds de cordes nés dans la chute.
verre cassé, l'objet trouvé, errant dans les ruisseaux d'alcool qui coulent dans les gorges nouées
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objets trouvés
Poetryles objets trouvés d'agave resserrent les cordes qui guettent son cou amaigri par la chute de ses larmes