objet désaccordé - disque poussiéreux

23 9 1
                                    

je sors un disque gondolé de sa pochette et je vais lentement près de la platine. le plateau tourne encore et encore, il hypnotise les derniers restes de souvenirs qui hantent ma mémoire. les étés se sont abattus sur le vinyle noir qui résiste mal à la chaleur des nuits torrides. les douces larmes de musique commencent à s’échapper de la douceur de mes yeux fermés

(agave, les disques se suicident face au noeud que ton coeur fait sur leurs sillons poussiéreux)

les murs tremblent et mon corps encaisse - comme il le peut - les explosions éphémères que la poésie des accords nous offre violemment. mes os tremblent, mon cœur vit, les espaces vides et sans destin se remplissent de coups de poings qui détruisent nos tripes. les notes glissent sur mes larmes qui roulent sur mes joues pour inonder les paroles violentes et percutantes. la splendeur des torturés de novembre disparaît quand le son englobe la pièce et ses défauts. le corps tordu et le coeur déboussolé, c’est ce que les disques font à mes maux irrités.

(agave, tes mélodies se meurent à l’approche de lumière)

mes yeux s’ouvrent et dégustent le chaos que les guitares électriques ont semé dans la pièce. mes disques tournent sans jamais s’arrêter, recherchant la stabilité d’un matin d’été. la musique dicte aux cordes l’envie fauve de lâcher les gorges lacérées

disque sombre, l'objet trouvé, errant dans nos accords cabossés par la lumière

objets trouvés Où les histoires vivent. Découvrez maintenant