Chapitre 4

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18h05

Stacy

       De derrière la porte, j'entendis des bruits de pas comme si quelqu'un dégringolait les escaliers. L'accès donnant à l'intérieur de la maison s'ouvrit et me laissai apercevoir une jeune fille très élégante comme à son habitude. Pourtant, ce soir particulièrement, elle était encore plus belle que le quotidien. On se salua poliment comme tous les jours. On avait beau être meilleures amies, je n'étais pas vraiment du genre tactile même avec elle. Depuis la mort de Kitty je refusais de faire un câlin et encore moins un bisou. Je n'avais jamais eu de petit copain car je n'en voyais pas l'utilité : il faut envoyer un message de bonjour, l'attendre avant d'aller en cour, passer du temps avec lui, envoyer un message de bonne nuit... toutes les filles en avaient au moins eu un : Elexa s'était tapé la plupart des mecs du lycée, Théo est sortie avec deux ou trois mecs qui aimais son air de garçon manqué et Lizzy avait déjà eu un petit copain en primaire qui s'appelait Rémy. Bref, les petits amis ce n'est pas fait pour moi surtout depuis l'accident. Enfin, « l'accident » d'après la police.

       Elexa m'invita à entrer dans sa magnifique demeure et m'accompagna. En montant les marches du long escalier qui menait sur sa chambre, j'entendis des rires. Pas des rires calmes, des rires de personnes qui avaient trop rit. Plus je montais plus les rires étaient fort. Ça devenait insupportable. J'ouvris la porte avec délicatesse, la poussa et ce que je vis m'effraya : Théo et Lizzy étaient toutes les deux mortes de rires. Mes deux amies se tenaient le ventre, étaient étalées par terre et les rires ne cessaient pas.

« Oh, les hyènes, bouclez-la ! »

       Les deux folles me regardèrent, se regardèrent l'une l'autre et se remirent à glousser de plus belle. Je regardai Elexa avec un regard dépité et qui lui faisait comprendre qu'il fallait les faire taire. Au début, elle ne sembla pas me regarder mais elle avait l'air tout aussi dépité que moi. J'ai toujours sentie une connexion entre elle et moi et encore plus depuis le décès.

       Dès que l'on m'avait appelé, que l'on m'avait dit que c'était urgent, j'avais eu un mauvais pressentiment. Alors j'ai accouru pour découvrir ce qui se passait et l'a je vis la voiture de ma meilleure amie renversée. Je cherchais Kitty du regard, en vain. J'avais aperçu ses parents mais pas elle. Lorsque je tournis la tête vers la voiture détruite et ce que je cru apercevoir me fit monter les larmes aux yeux. Mes jambes se mirent à avancer rapidement vers l'engin et dès que mes yeux avaient vu ce qu'il ne fallait pas que je vois, mes jambes me lâchèrent et je m'écroulai, incapable de tenir sur mes jambes. Le bracelet que j'avais offert à Kitty pour son seizième anniversaire étaient sur quelque chose mais je ne voyais pas quoi à cause des larmes qui venaient embuées mes yeux. Ce bracelet, Kitty m'avait jurée de ne jamais l'enlevée et si elle avait eu un accident, elle n'aurait pas eu le temps de l'enlever. J'essuyai la buée de mes yeux et m'approcha du cadeau. J'allais le ramassée quand je sentis qu'il était accroché à quelque chose. Je décidai de frotter encore une fois mes yeux pour que je voie mieux sur quoi il était agrippé. Mes yeux devinrent un peu plus clairs et je vis qu'il était rattaché à quelque chose de beige. Je décidai d'informer la police et tous m'aidèrent à soulever l'endroit sous lequel se trouvait ce bracelet indomptable.

       Notre petite ville nommée Portage, au sud-est de Chicago, avait peu l'habitude de ce genre d'évènement. Dès que j'eusse tirée la chose sur laquelle était cloué l'objet que je chérissais tant, ce que je pris dans la main était...une main humaine. Soudain, tout c'est enchaîné très vite dans ma tête, toutes mes pensées se mélangeaient. Je criai aux policiers de porter la voiture pendant que je tirai la main vers moi. Je découvris bientôt un corps entier qui ne donnait aucun signe de vie. Une fois le corps dégagé, je regardai s'il n'y avait pas d'autre personnes coincées sous le véhicule et dis aux policiers de déposée l'automobile. Je regardai le visage du cadavre, dégagea les cheveux du mort de devant ses yeux et vis avec horreur que ce visage ne m'étais pas familier. Ce visage, ce corps sans vis appartenaient à Kitty.

       Je pris son corps inanimé dans mes bras et le serra si fort que si Kitty serait toujours vivante elle m'aurait supplié de la laisser respirer. A cette pensée, je me mis à pleurer jusqu'à ce que je me noie dans mon propre chagrin. J'espérais l'entendre parler ou même souffler mais je savais pertinemment que cela n'arrivait que dans les films où la fin et toujours la même. Sauf que les films ce n'étaient pas la réalité, la réalité était fade et sans saveur, triste et décevante, désespérante et malheureuse... Je n'arrivais pas à me faire à cette idée, je refusais d'admettre que ma meilleure amie celle sur qui je pouvais toujours compter était partie et que je ne pourrais jamais revoir ses yeux dans lesquels se reflétaient sa joie de vivre ou encore son sourire qui rassurait. Je décidai à contrecœur de lâcher le corps de la défunte et j'allai voir les policiers en leur demandant les larmes dégoulinantes sur mon visage la raison pour laquelle ils n'avaient pas retrouver le corps avant.

« Bah, dès que nous sommes arrivés, nous avons soulevé la bagnole, nous avons dit à toutes les personnes de sortir de la voiture, me répondit-il hésitant

- Et pourquoi ses parents n'auraient rien dit ! rétorquai-je en sanglot

- Bien, à partir du moment où ils sont sorties de la voiture, ils pleuraient mais n'ont pas prononcé un seul mot. Nous pensions qu'ils avaient eu peur et qu'ils avaient besoin de temps pour ce remettre de leurs émotions » me dit-il gêné.

       J'étais toujours sur le sol, entrain de pleurer au près du cadavre de ma meilleure, lorsqu'Elexa arriva à mon côté, s'agenouilla et me pris dans ses bras. Je crois que c'est l'une des rares fois où j'ai accepté qu'on m'enlace ; mais en même temps, j'avais besoin de réconfort. Elle me parlait calmement comme si rien ne s'était passé mais je sentais bien qu'elle était triste et qu'elle pleurait même si elle faisait tout pour le cacher. Théo nous rejoignit rapidement, dès qu'elle aperçu le corps de son amie sans vie avec moi qui pleurait à côté, elle comprit tout ce qui s'était passé par un simple échange de regard avec moi et s'écroula auprès de l'être humain mort. Mais elle n'alla pas dans les bras d'Elexa, non, elle resta seule, en pleurant en silence. Quelques minutes plus tard, nous nous mîmes debout essuyant nos larmes. Nous vîmes au loin, Lizzy, marchant calmement. Lorsqu'elle nous a découvert, la maladroite accouru vers nous et nous demanda se qui s'était passé. Avant, que l'on est eu le temps de réponde, elle partit dans la direction du camion où se trouvait les parents de Kitty. Nous la regardâmes et distinguâmes que son sourire disparu pour laisser place aux larmes. Ensuite, elle s'approcha de nous et tomba dans les bras de Théo qui la consola comme elle le pouvait. Voilà comment les deux groupes de deux se sont formés.

       Lizzy et Théo nous expliquèrent la raison pour laquelle elle s'était pliée de rire. Lizzy avait les larmes de rire qui s'écoulaient sur son visage tandis que l'autre était au bord des larmes. Encore un de leur délire à propos de Harry Potter ! C'est sûrement ça qui les a encore plus rapprochées, leur amour pour la saga est si grand que, un beau jour, les deux énergumènes se sont retrouvés à parler de ce qu'elles aiment pour le plus grand bonheur d'Elexa et moi. Décidément, on ne comprendra jamais ce qu'elles trouvent à ces films et encore moins leurs délires. Elexa et moi rejoignîmes les deux autres et on commença à parler de tout et de rien jusqu'à ce qu'on entendit un grand bruit sourd et sonore comme quelque chose qui tomba...


A la mémoire de Racha, mon amie partie trop vite à l'âge de 14 ans. 

Qui de nous quatre...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant