chapitre 5

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Durant les semaines, qui suivent, je me sens de mieux en mieux, en plus mes dossiers avancent. Il y a encore le directeur des services techniques, par contre, qui ne semble pas conciliant à mon égard.
D

’ailleurs il va falloir que je lui adresse un mail, jusqu’à ce jour, c’est finalement le seul récalcitrant, mais j’ai bon espoir, je ne désespère pas réussir à le faire évoluer lui aussi.
Je reconnais cependant quand même, qu’en si peu de temps, j’ai réussi à faire avancer déjà certaines choses.
Vendredi soir, lors du conseil municipal, j’espère vivement faire évoluer encore les choses et je serais satisfaite de moi.
Réservant dans mon agenda toute l’après-midi de vendredi pour préparer ma prise de parole. Certes, j’ai une pression évidente, je n’ai jamais été trop à l’aise pour parler face à un public.
Les élus présents auront tous mon dossier déjà entre les mains, Jacques m’a rassuré, en me confiant que de nombreuses questions auront déjà étaient posées durant les commissions précédentes, surtout pas les conseillers de l’opposition.

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A

dix-neuf heures, je me présente à la salle du conseil municipal, tous le monde est déjà présent, élus, responsables des services mais il y a aussi de nombreux habitants venus à la séance, qui est publique, information que je ne savais pas.
C’est d’ailleurs la toute première fois que je vois autant de monde intéressé à la vie de la commune. Je trouve ça très bien et si j’avais le temps, j’en ferais de même dans la mienne.
Le maire me voyant à l’entrée de la salle, glisse un mot à l’oreille de sa secrétaire qui vient m’accueillir. Elle m’accompagne et m’installe derrière le premier magistrat de la ville. Celui-ci est en train de s’exprimer :
-       Monsieur Martial, vous n’allez pas priver nos enfants de la commune à aller à moindre coût en séjour cet été quand même, allez nous passons au vote, qui est pour ?
Les élus lèvent le doigt ou la main.
-       Bien monsieur Martial, j’aime lorsque nous tombons d’accord. Veuillez noter, vote du conseil municipal à l’unanimité pour les séjours d’été… conclu-t-il avant de jeter l’œil à sa secrétaire qui lui fait un signe d’approbation de la tête avant de relancer :
-       Nous allons maintenant suspendre la séance pour écouter madame Karine Maeson, mandatée par la fondation pour le Handicap. Nous l’avions voté il y a quelques semaines lors d’une précédente séance, elle est ici pour nous aider dans l’accueil des personnes à mobilités réduites sur la commune. Je vous laisse la parole madame Maeson :
C’est avec une immense pression que je me dresse dans cette salle, saisissant le micro d’une main tremblante, tous les regards sont figés sur moi :
-       Mesdames, messieurs. Comme vient de l’indiquer monsieur le maire, je m’appelle Karine Maeson, je suis employée à la FPH, en l’occurrence la Fondation Pour le Handicap. Ma mission est très simple, je dois repérer au sein des bâtiments communaux des éventuels manquements en matière de solutions pour recevoir dans les meilleures conditions possibles, les personnes en fauteuil roulant. Bien entendu, j’ai aussi la tâche de trouver les financements nécessaires à la réalisation des éventuels travaux et modifications. Soit par le biais du département, de la région, voir même de l’état ou l’Europe. Je marque un temps d’arrêt, le temps de boire une gorgée de ma bouteille d’eau mise à disposition et je relance :
-       En ce qui concerne votre commune, un fond d’urgence a dû être débloqué pour le lancement de certains chantiers. Je peux vous assurer qu’en moins de deux mois, nous avons déjà énormément avancé, avec l’aide d’élus et du directeur de cabinet de monsieur le maire, mais ma mission commence à peine. J’ai encore plusieurs projets à faire évoluer pour votre ville. Je reste bien entendu à votre disposition pour d’éventuelles questions, conclus-je soulagée de mon intervention.
-       Alors des questions ? renchérit monsieur le maire tandis qu’un homme lève le bras.
-       Monsieur Cardel, nous nous écoutons ! l’autorisant à s’adresser à moi.
-       Madame Maeson, je ne doute aucunement de vos compétences, bien au contraire, je sens en vous une certaine passion rythmer votre mission, cependant une question me vient à l’esprit. Comment être certain que les financements obtenus par vos soins, iront aux différents emménagements dédiés aux personnes à mobilités réduites ? me questionne cet élu, provoquant quelques rires dans l’assemblée.
-        Monsieur Cardel, dans le cadre de ma mission, il est essentiel que je sois présente du début jusqu’à la fin des dossiers. Êtes- vous rassuré ? le questionné-je, espérant que le sujet soit clos.
-       Bien bien, je vais donc vous faire confiance Maeson.
-       Monsieur, si vous le souhaitez, je veux bien vous faire des comptes rendus disons bimensuels par mails qu’en pensez-vous ?
-       Avec plaisir, je vous communique en fin de conseil municipal mon adresse électronique Madame Maeson, conclu-t-il enfin avant de rajouter in extremis avant que le maire reprenne la parole :
-       Enfin une personne compétente, ça change ! en ricanant auprès de ses collègues de l’opposition.
-       Je ne trouve pas très sympathique son dernier propos vis-à-vis des employés mairie, que je trouve, pour la plupart très sérieux dans leur travail, pensé-je tandis que le maire interroge une nouvelle fois l’assemblée, mais personne n’a d’autre question, il me remercie donc avant de relancer la séance.
C’est avec un immense soulagement que je retourne à ma place, écoutant les nouvelles questions à l’ordre du jour du conseil municipal. Je constate certains débats assez houleux, d’autres inutiles, mais une opposition très présente et active pour la vie de la commune.
Souvent je surprends Jacques en train de m’observer avec insistance. Ce genre de comportement me rendrait mal à l’aise habituellement, mais avec lui, pas du tout.
D’ailleurs, je ne me prive pas non plus de le regarder, lorsqu’il s’affaire à aider tel ou tel élu à répondre à une question. Il semble tout à fait maîtriser ses dossiers, ça m’impressionne.
Lorsque monsieur le maire clôture la séance du conseil municipal, monsieur Cardel s’empresse de venir me confier sa carte de visite en me remerciant de ma proposition.
Le temps pour moi de ranger mes affaires, je sors de la salle, saluant les quelques personnes encore présentes et me dirige vers la station de métro la plus proche.
C’est sans compter sur la gentillesse de Jacques qui me rattrape en me proposant d’aller grignoter un bout ensemble avant qu’il ne me dépose chez moi.
Nous allons du coté de Bastille, dans un restaurant proposant des spécialités de l’Aveyron. Un véritable festin où nous profitons de converser de la séance du conseil municipal passée.
Il vante mes talents d’oratrice, alors que je n’ai pas l’impression d’avoir convaincue l’assemblée. Je profite de son compliment pour le féliciter à mon tour de ses prouesses sur sa connaissance parfaite de tous les dossiers de la mairie.
Sa réponse, très humble lorsqu’il me confie n’avoir aucun mérite, me signalant que ça fait simplement partie de sa tâche de directeur de cabinet de monsieur le maire.
Ceci-dit même si ça fait partie intégrante de sa fonction, il m’a littéralement impressionné, je reste convaincue que cette compétence n’est pas donnée à tout le monde.
Après que le serveur nous ait convaincu de goûter au dessert maison, le fondant châtaigne, semble-t-il la spécialité du chef, nous sortons le ventre plein.
Jacques me ramène à la maison, refusant même un café avant qu’il ne rentre à son tour.

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