Chapitre 3 : L'IDÉE

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Mercredi 13 février

Le bâtiment faisait ancien, un parvis sous forme d'escaliers en béton brut menait à une lourde et haute porte en bois, représentative de l'imposant immeuble dans lequel nous entrions. Notre petit groupe arriva alors dans un grand hall, assez sombre, qui bien qu'impressionnant par sa grandeur, ne cachait pas son air décati.

Il paraissait clair que ce bâtiment avait pu être assez fastueux à son apogée, mais il n'en restait que sa stature : il tenait toujours debout, c'était déjà ça.
Il était un peu à notre image à vrai dire. Quoique, avions vraiment déjà vécu notre apogée ? Nous n'étions qu'un groupe de gamins, même pas au quart de notre vie si notre destinée était de mourir de vieillesse, et nous étions déjà branlants, délabrés.

Mais gonflés par un nouvel espoir, énergivore que nous étions. Colleen avait eu cette idée. Comment trouver quelqu'un sans n'avoir aucune expérience ni aucun moyens dans la recherche ? En ayant recours à un professionnel. Nous ne pouvions pas aller voir la police puisque techniquement, Swann n'était disparue que pour nous. Ses parents ne s'inquiétaient à priori pas pour elle. Mais ce fait était d'autant plus inquiétant que Collen disait que les parents de Swann étaient des personnes toxiques n'ayant clairement pas pour envie première d'être aimants pour leurs enfants.
Ils n'avaient donc clairement pas pu envoyer Swann dans une colonie de vacances.

C'est notamment pour cela que nous nous inquiétions autant de la disparition de notre amie. Et c'est également pour cela que nous avions besoin d'aide.

Colleen, fière de son regain d'espoir et auteure de cette idée habile se dirigea donc de manière sûre vers le guichet de la secrétaire qui se trouvait bien en évidence au centre du hall.
Elle prit une voix claire, sérieuse et soutenue avant de déclarer :

- Bonjour, nous aimerions nous entretenir avec-

- Avez-vous pris rendez vous les jeunes ?

- Non mais-

- Navrée mais le cabinet d'avocat Mark Tellon ne reçoit que sur rendez vous. Ce n'est pas un jeu vous savez, ce cabinet représente des affaires des plus complexes et n'a pas le temps pour des enfantillages.

Écœurés par tant d'irrespect et d'infantilisation, nous restions sans voix, sans pour autant nous démonter. Ce fût Rowan, le plus nerveux d'entre nous qui prit la parole :

- Et vous la vioc vous n'en n'avez pas marre de sortir tant de vieillerie ?

Je stoppais net mon ami avant qu'il ne détruise toutes nos chances d'être écouté et dis :

- Excusez notre ami, il est... un peu nerveux. Mais Madame, si vous aviez laissé notre amie finir sa phrase, vous auriez comprit que nous souhaitions avoir un entretient avec Monsieur Odon Arcotyme. En effet nous venons consulter non pas des avocats prétentieux mais un détective privée, qui ne prend pas sur rendez vous et qui est, si je ne m'abuse, le patron de votre patron en tant que propriétaire de cet immeuble.

Romane rentra dans mon jeu et poursuivie d'un air malicieux :

- Vous ne souhaiteriez tout de même pas que cet incident parvienne à ses oreilles, je me trompe ?

- Petits ingrats... C'est au dernier étage. Si j'apprends que vous avez fait du raffut j'appelle la police. Mon Dieu mais quel genre de génération sommes nous en train de voir s'élever ? On ferait mieux de les élever nous même avec la même discipline qu'autrefois, qu'elles étaient bonnes nos écoles...

Nous la laissions dans son monologue alors que Mélanie lui signait un magnifique "Ok Boomer" avant de féliciter les jumeaux pour leur brillante intervention. Rowan lui fit alors son plus beau sourire.

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