⚠️Trigger warning: viol⚠️
Âmes sensibles s'abstenir.
_____Tu fais de ton mieux pour faire semblant de vivre, tu sais bien que ça ne prend pas, mais c'est tout ce que tu peux donner. C'est ainsi depuis si longtemps, c'est déjà tellement trop tard. Que faire de plus? Seul le temps qui passe pourra te convaincre. Te convaincre que la fausseté dont tu as fait preuve pour fuir les ténébreux souvenirs qui te ligotent à ton passé tel un prisonnier à son boulet est bien réel. Tu souffrais, et tu souffres encore et c'est pourquoi tu as tant de facilité à t'apercevoir que si quelqu'un souffre, sa douleur lui appartient en propre, nul ne peut l'en décharger et nul ne souffrira pour cela, même si son amour est grand, et voilà toute la solitude de la vie. Et quand bien même on serait seul, au plus désolé de la solitude, c'est encore autrui, la présence de l'autre qui étoffe ta vie et t'apportes réconfort. Pourtant ton fardeau est toujours là, tu l'avais certes enfoui en y mettant tous les efforts du monde mais malgré cela, tu y seras toujours lié, comme Proust en contact avec sa madeleine. Les sueurs froides sur ton front lorsque tu sembles reconnaître soudainement son odeur. Sa main qui te serre la nuque pour t'immobiliser. Son poids sur ton corps que tu n'arrives plus à bouger. Sa respiration pesante que tu entends encore parfois au dessus de ton oreille. Son sexe qui frotte encore le bas de ton dos. Son autre main entre tes jambes, paralysées. Ses doigts sont en train de te pénétrer. Tu ne fais rien, tu ne dis rien, tu ne cries plus, tu pleures seulement en silence, attendant que tout ça s'arrête enfin. Tu ne cherches même plus à bouger ou à te défaire de son emprise. Tu avais enfin compris que c'était vain, que ton sort était déjà celé, que c'était écrit. Pourquoi se battre contre une fatalité? Tu attendais qu'il revienne, ton sauveur, pour te sortir de ta lutte pitoyable. Il ne fit rien. Il ne te sauva pas. Il maintenait que tu y avais sans doutes consenti. Comme si que tu l'avais mérité. Comme si que tu en avais envie. Tu as écrit ces quelques lignes pour tenter de te délivrer de ton fardeau qui te coule depuis cet événement, depuis ce traumatisme que tu t'es feinté d'avoir oublié mais dont tu ressasses pourtant en boucle les images et dont tu cauchemardes en permanence avec la peur accrue de le revivre. Tu n'as malgré tout jamais réussi à finir ce passage que tu tentes encore de clôturer.
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Le recueil des tourments
Puisi𝑈𝑛 𝑟𝑒𝑐𝑢𝑒𝑖𝑙 𝑑'𝑒𝑥𝑝𝑒́𝑟𝑖𝑒𝑛𝑐𝑒𝑠 𝑑𝑒́𝑐𝑜𝑢𝑙𝑎𝑛𝑡 𝑠𝑢𝑟 𝑑𝑒𝑠 𝑣𝑎𝑔𝑢𝑒𝑠 𝑑𝑒 𝑠𝑜𝑢𝑓𝑓𝑟𝑎𝑛𝑐𝑒𝑠.