C'était fini. La guerre contre les Princeps était enfin terminée. Bellamy et les siens étaient désormais en sécurité et pouvaient respirer et se reposer en toute quiétude ; pour autant le jeune homme était loin d'être soulagé et apaisé.
Depuis quelques heures maintenant, il ne cessait de ressasser les derniers évènements que tous venaient de vivre notamment deux en particuliers. Il ne pouvait s'empêcher de penser à Clarke. Par deux fois, il faillit la perdre et bien que la jeune femme soit à nouveau auprès de lui, il ne pouvait s'empêcher d'imaginer que sans la puce d'A.L.I.E, elle serait tout simplement morte. Il l'aurait perdue et ce pour toujours. Cette idée lui compressait le cœur tel un étau et le terrifiait plus que de raison.
Bellamy ne pouvait imaginer un monde sans Clarke et encore moins sa vie, cela lui était inconcevable. Il avait besoin d'elle à un point insoupçonnable et les derniers évènements l'avaient plus que prouvé. Pour elle, il avait tout abandonné, ses amis, ceux qu'il considérait comme sa famille pour la sauver, et il le referait sans hésiter une seule seconde si on lui posait la question.
Quand il comprit que quelqu'un d'autre occupait le corps de Clarke et qu'il ne la reverrait plus jamais, son monde s'était écroulé, son cœur avait cessé de battre, il venait de mourir à son tour.
Continuer sans elle, ne pas la venger, laisser Russel gagner furent les choses les plus difficiles qu'il eut à faire de toute sa vie, mais il le devait, il devait penser à Madi et aux autres. Alors il avança, difficilement, mais il avança. Puis l'espoir qui n'existait plus auparavant revint sous la forme d'un signe plus qu'improbable quand il y repensait. Là, sur le bras droit du corps de Clarke occupé par Joséphine, un message en morse était retranscrit et ce sans que Joséphine ne se doute de rien. Clarke lui adressait ce message. Clarke était en vie. Non seulement elle était toujours là, mais elle se battait, résistait. Clarke était en vie et son cœur à lui repartit. A l'instant même de cette découverte, il partit en guerre pour la sauver, il ne pouvait en être autrement. Mener son plan avec les autres fut laborieux mais il y était parvenu et avait réussi à sortir de Sanctum avec Joséphine.
La route pour trouver Gabriel et lui demander son aide fut dangereuse et pénible, Joséphine se débattant sans cesse pour s'échapper. Mais il avait tenu bon et était parvenu à son but quand Gabriel les guida, Joséphine, sa sœur et lui jusqu'à sa tente.
L'opération était simple, presque un jeu d'enfant selon Gabriel. Joséphine tenta une dernière fois sa chance en se servant de l'amour qui les liait Gabriel et elle, mais le jeune homme ne flancha pas et s'exécuta. A première vue, l'opération était effectivement facile mais Clarke ne s'éveilla pas, la panique arriva tel un tsunami dans le cœur et la tête de Bellamy. Ça ne pouvait arriver, il ne pouvait pas la perdre à nouveau, pas après tous les efforts menés pour la sauver.
Ça ne se pouvait, parce que cette fois, il la suivrait dans sa chute, c'était inévitable, il le savait, il ne pouvait vivre sans elle. Alors, quand Gabriel expliqua que sans la tête, le cœur ne pouvait fonctionner, il sut, il sut ce qu'il devait faire pour la faire revenir auprès de lui.
Il entama alors un massage cardiaque de manière désespéré et violente, maintenant qu'il y songeait. Il s'acharnait à son œuvre tout en suppliant Clarke de lui revenir. Sa sœur à ses côtés, essayait de le raisonner mais il resta sourd à ses paroles, trop concentré sur Clarke. Il persista encore et encore, priant toutes les divinités du monde pour qu'on lui rende la jeune femme. Son souhait sembla être accepté. Clarke prit une profonde inspiration sous leurs yeux à tous. Elle était revenue mais était-ce bien elle, fut sa première pensée, aussi quand il prononça son nom et qu'elle l'enlaça, il sut qu'elle était bien là, avec lui. Quand elle prononça « le cœur et la tête », il n'eut plus aucun doute, cette phrase était la leur. Il pleura contre elle. Il pleura comme jamais il ne l'avait fait.
Pleurer lui avait permis d'évacuer toutes ses émotions notamment sa peur et sa culpabilité pendant un temps. Mais maintenant que tout était terminé, que tout était calme et surtout qu'il était seul, sa peur et sa culpabilité revenaient en force, le submergeant telles les vagues de l'océan en pleine tempête.
Bellamy se noyait dans ses sentiments, il le savait, mais il n'avait pas la force pour résister. Il était épuisé par tout ce qu'il venait d'endurer sur cette planète. Et maintenant, il n'aspirait qu'à une seule chose, vivre tranquillement avec Clarke, l'avoir uniquement pour lui. Il ne demandait rien d'autre, ne souhaitait rien d'autre. Il voulait juste Clarke.
Et la jeune femme, comme si elle avait perçu ses pensées, s'installa à ses côtés, le prit dans ses bras et le réconforta. Clarke connaissait Bellamy mieux que quiconque. Elle connaissait son mode de pensée, sa façon de fonctionner, aussi quand elle l'aperçut assis, seul, sur ce banc, elle sut immédiatement dans quel état d'esprit il se trouvait et n'hésita pas une seule seconde à venir auprès de lui. Jamais, ô grand jamais, elle ne permettrait qu'il se torture ainsi.
Le sentant presque serein dans ses bras, elle entama la conversation qui, elle le savait, serait pénible pour tous deux, mais il le fallait, s'ils voulaient aller de l'avant.
- Bellamy, je suis là, je vais bien et ce grâce à toi. Arrête de ressasser tout ce qui s'est passé s'il-te-plaît.
- Clarke... je suis tellement désolé...j'aurais dû mieux te protéger...je...
- Stop Bell', le coupa-t-elle, je suis là avec toi et rien de tout cela n'est ta faute mais uniquement celle de Russel, ajouta-t-elle avec conviction.
- Peut-être bien, mais il n'empêche que je m'en veux tellement, puis... puis...
- Dis-moi Bell', l'encouragea-t-elle voyant qu'il avait du mal à exprimer tout ce qu'il ressentait.
- Je n'arrête pas de te revoir... de te revoir morte sur la table de Gabriel.
- Bell'... gémit-elle.
- Tu étais morte Clarke, pendant peu de temps mais tu étais morte, là, devant moi. En une semaine ici, je t'ai perdue deux fois, termina-t-il la voix tremblante et les larmes dévalant ses joues.
Clarke eut le cœur brisé de le voir ainsi. Jamais Bellamy ne lui avait paru si fragile et vulnérable. Russel ne l'avait pas seulement brisé elle mais aussi Bellamy et cela lui était insupportable. Personne ne touchait à Bellamy, jamais ; il était son monde, sa raison de vivre et de se battre, personne ne devait lui faire du mal. Alors le voir ainsi, lui donnait des envies de meurtre à l'encontre de Russel. Elle se promit de régler ce problème plus tard.
Pour l'heure, le plus important pour elle, était le jeune homme dans ses bras qui ne cessait de trembler et pleurer.
- Bellamy je suis là maintenant et je n'irai nulle part, je te le promets, je reste avec toi.
- Je sais et je te crois Princesse mais putain si tu savais comme cela est difficile d'effacer cette image de ma tête... j'ai...j'ai cru mourir Clarke, avoua-t-il la gorge serrée.
Cet aveu frappa Clarke de plein fouet et lui brisa davantage le cœur, mais elle savait qu'il devait mettre des mots sur ce qu'il ressentait aussi pénibles soient-ils pour les deux. Aussi, prononça-t-elle les paroles qui, elle le savait, soulageraient Bellamy plus que n'importe quel discours car signe de promesse.
- Bellamy, pour toi, je reviendrai toujours.
- Clarke...gémit-il contre sa poitrine tout en resserrant son étreinte autour d'elle.
- Je reviendrai toujours Bell', répéta-t-elle avec douceur et conviction.
Le jeune homme se contenta d'hocher la tête. Par ces mots, Clarke venait de libérer Bellamy d'un poids immense et le jeune homme savait qu'elle tiendrait parole. Parce que si lui n'était rien sans Clarke, il savait que l'inverse était tout aussi vrai pour elle. Ils vivaient l'un pour l'autre et ce depuis bien longtemps, tous deux en avaient conscience.
Clarke était à lui comme lui était à elle et ce pour toujours.
Fin.
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Et si....
FanfictionVoici un recueil de One Shot sur The 100. Ce recueil est né d'une simple question "Et si...". The 100 est une série qui nous fait nous poser cette question à chaque épisode, alors j'ai sorti tous ces "Et si" de ma tête pour donner naissance à ces te...