On est mardi, et je dois retourner à l'école. À vrai dire, j'ai peur. Peur de ce qui pourrait se passer aujourd'hui, vu que Maxime est devenu mon ami. Sa copine va peut être s'énerver et revenir m'attaquer.J'appréhende aussi le regard de ce dernier, aujourd'hui, Certes, hier je lui ai tout raconté, mais après il s'est juste levé, m'a dit bonne nuit et est parti. Peut être qu'au fond, il voulait juste savoir ce que j'avais pour bien se moquer de moi par la suite..
Le simple fait de penser à ça me donne des frissons. Je ne crois pas qu'il serait capable de faire ça. Mais en même temps, je ne le connais pas vraiment, et le fait qu'il débarque comme ça pour devenir mon ami, alors que la dernière fois il m'avait carrément recalé, c'est étrange. D'où il défend une meuf qu'il connaît presque pas, alors qu'il a sa copine qui est contre ?
Un long soupire s'échappe de mes lèvres tandis que je sors de la douche. Je me dépêche de m'habiller, puis rejoins mon père dans le salon. Ce dernier est assis, tranquille, dans sa chaise à bascule sur la terrasse, en train de lire le journal tout en sirotant un bon café chaud.
- Je suis prête papa ! affirmé-je en me chaussant les pieds.
Comme réponse, il hoche la tête, termine son café d'un coup sec, puis se relève et va à son tour mettre ses chaussures.
En sortant de la maison, mon regard se tourne instinctivement vers celle de mes voisins. Pas de Maxime en vue. Il doit déjà être parti.
- Tu viens Ellora ? Me crie mon géniteur depuis sa Honda grise.
- J'arrive !
On démarre une fois que je suis bien installée dans la voiture, et après environ trois minutes de route, mon père m'interpelle.
- Ça se passe bien les cours ?
- Oui, les professeurs sont compréhensifs, au vu de ma situation.
- Heureux de l'apprendre. Et sinon, ça se passe bien avec les autres élèves ?
Je me crispe immédiatement. Devrais-je lui dire, pour le harcèlement ?
Après maintes réflexions, vaut mieux pas. Si mon père l'apprend, il en parlera au directeur du lycée, et si le directeur l'apprend, il sanctionnera les élèves coupables. La nouvelle va ensuite circuler dans toute l'école et tout le monde se retournera contre moi, et ça, je veux pas.
- Ils sont eux aussi très compréhensifs.
- Mh. Tu as des amis ?
- Oui, le voisin d'à côté est dans la même classe que moi. Et c'est mon ami.
Enfin, je crois.
Mon père hoche simplement la tête, sans ajouter quoique ce soit d'autre.
Nous arrivons bientôt devant mon lycée ; j'embrasse mon père, puis descends de la voiture. Je remonte rapidement la capuche de mon manteau, puis marche tête baissée vers ma classe. Sur le chemin, je me fais bousculer et insulter par quelques personnes, mais sans plus. Pas de coups, juste de la méchanceté verbale.
Le professeur de biologie arrive quelques minutes après que je me sois installée à ma place habituelle, puis alors qu'il allait commencer le cours, des battements se font entendre à la porte.
- Entrez ! hurle l'adulte.
La porte s'ouvre et Maxime aparait dans mon champ de vision. Il a l'air blasé, comme toujours j'ai envie de dire.
- Et bah dis donc, monsieur Sanchèz, dit le professeur avec une touche de sarcasme dans la voix, vous êtes drôlement à l'heure, pour un deuxième jour de cours.
- C'est sûr que dormir paisiblement dans mon lit est de loin plus intéressant que votre cours, monsieur Philippe.
Une vague de rires bas s'élève dans la pièce, alors que l'expression du professeur devient de plus en plus dure.
- Vous voulez être collé ? Souffle t-il fermement.
- Désolée monsieur, je n'ai pas envoyé de glue.
Cette fois-ci, même moi je ris sous ma capuche. Il est devenu fou ou quoi ? Il va se prendre des heures de colle !
- Allez vous asseoir, Monsieur Sanchèz, et que ça ne se répète plus jamais. Compris ?
- Oui.
Il se tourne donc vers la salle, et alors qu'il s'installe à son siège, il me lance un clin d'œil accompagné d'un sourire. En fin de compte, peut-être qu'il est vraiment mon ami, qui sait ?
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𝐁𝐈𝐅𝐔𝐑𝐂𝐀𝐓𝐈𝐎𝐍 ━━━━━ 𝑬𝒍𝒍𝒐𝒓𝒂
Historia CortaUne adolescente cheveux dans le vent cernes tirées cicatrices d'un cœur brisé. ━━━━━ 𝑩𝑰𝑭𝑼𝑹𝑪𝑨𝑻𝑰𝑶𝑵. Ellora, c'est une gentille fille. Si elle n'avait pas cette maladie, elle aurait sûrement des amis, une belle vie. tw // évocation harcèleme...