Amour passionnel

11 - Lola

Rémy, mon amour, mon cher et tendre. Je décide de t'écrire cette lettre parce que je n'arrive pas à parler. J'aimerais tant te dire ce que je ressens mais je n'y arrive pas. Je t'aime tant, je tiens tellement à toi. J'ai rencontré cette fille, Morgane. Tu t'entendrais bien avec elle, j'en suis sûr. Elle est si jolie, si gentille. Je l'aime beaucoup, elle a chamboulé ma vie. Je ne doute pas de mes sentiments envers toi et n'en doute pas. Je t'aime et je t'aimerais toujours. Morgane est au courant de ton existence, je lui aie tout dit. Ça faisait longtemps que je voulais te dire ces quelques mots, aujourd'hui je te les écrits. 

Je ne sais pas si tu liras cette lettre un jour, je ne sais même pas si j'aurais la force de te la donner. Mais si ce jour arrive s'il te plait, ne m'en veux pas. 

Je suis désolé 

Je t'aime 

Lo. 

Je ne sais pas je lui donnerais cette lettre un jour mais il fallait que je l'écrive. Je m'allonge sur le canapé les larmes aux yeux. Je pleure, j'en ai marre d'être dans cette situation, d'être autant perdue dans mes sentiments. Morgane, Rémy, Rémy, Morgane. Je les aime autant tous les deux. C'est très dur. Jamais je n'aurais pensé avoir un choix comme ça à faire un jour dans ma vie. 

Avec Rémy on s'est fiancé il y a six moi. Quand je l'ai rencontré je ne pensais pas que ça allait durer. Au début je ne voulais pas spécialement d'attache, je vivais au jour le jour et me laissais guider par la vie. Finalement elle l'a mis sur mon chemin. 

J'étais en vacances en Corse quand je l'ai rencontré. J'ai vu arriver un grand brun à la peau mate, j'étais assise à la table d'un petit restaurant très sympa à quelques kilomètres de la plage. Il travaillait en tant que serveur. Ce n'était pas du tout mon style d'homme. A la base je suis plutôt grand blond aux yeux bleus mais il m'a fait craquer. Il était là, avec sa chemise entrouverte sur le haut, s'approchant ainsi vers moi à rouler des mécaniques comme un Bad boy. Je ne pensais pas un jour craquer sur un homme comme lui et pourtant c'est arrivé sans que je m'y attende. 

C'est vrai qu'il était beau avec son sourire, ses cheveux, sa barbe de trois jours, son regard... comment ne pas céder. Bien que ce ne soit pas mon style, je le remarque tout de suite dans sa chemise blanche et son tablier noir. Il tournait de table en table mais je voyais qu'il avait envie de venir me parler. 

Une petite brune lui tournait sans cesse autour, sûrement un de ses collègues. Il essayait de l'éviter mais elle n'était pas décidée à le lâcher. C'est qu'elle était tenace cette gamine. J'étais quand même contente de voir qu'elle ne l'intéressait pas avec ses extensions plus grandes qu'elle et ses faux cils de trois mètres de long. Elle ne me faisait pas vraiment peur. Il a tout fait pour l'éviter, c'est évident qu'il n'en avait rien à faire d'elle. Elle aurait mieux fait de passer à autre chose. 

Ça m'a bien fait rire de la voir galérer comma ça. Moi je n'ai rien eu à faire que de rester sagement assise pour me faire remarquer. C'est lui qui est venu vers moi. Je ne suis pas du genre à faire le premier pas et s'il ne m'avait pas abordé, je ne l'aurais sûrement jamais fais de moi-même. 

A la fin de son service il m'a invité à prendre un dernier verre. J'accepte sans rechigner. Ça m'a fait très plaisir qu'il m'invite. J'ai appris à le connaitre et il m'a énormément plu. Je me suis vite rendu compte qu'il n'était pas le genre de garçon qu'il laisse paraitre au premier abord. On a discuté pendant un moment de tout et de rien, de la pluie et du beau temps comme on dit. Il m'a ensuite invité chez lui et je ne saurais dire pourquoi, j'ai accepté. Ce n'est pas dans mes habitudes d'aller chez un homme que je connais à peine le premier soir. Des histoires, j'en ai eu quelques-unes, plus ou moins longues et plus ou moins sérieuse mais j'ai senti qu'avec lui ce serait différent et que je pouvais lui faire confiance. Ça s'est fait tout seul finalement. Un peu comme Morgane, c'est peut-être pour ça que je l'aime autant elle aussi. Je n'ai rien vu venir et ça fait tellement de bien de ne rien calculer, de se laisser faire et de se laisser aller.