6 - Lola

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Jérémy se réveille doucement pendant que je prépare le petit déjeuner. Des tartines de pain beurrées, de la confiture de fraise soigneusement étalée et deux tasses remplies de moitié avec du café au lait. Sans oublier le morceau de sucre. J'apprécie ce genre de matin, quand j'ai le temps de m'installer pour manger, que je n'ai rien à faire et qui me permet de prendre du temps pour moi. C'est tellement agréable. Jérémy me rejoint dans le salon après avoir émergé de son profond sommeil. Cet homme est beau même après avoir dormi pendant 10 heures d'affilée. 

— T'as une mise affreuse ma chérie.

— Tu t'es regardé dans une glace ce matin ?

— Oui, et je me trouve plutôt beau gosse. Tu n'es pas au travail ?

— Non, comme tu vois. Petite journée, je ne commence qu'à 14 heures. 

— Je vois que ça bosse dur dans les cabinets d'architecte.

— Tiens bois ton café, ça t'évitera de dire des anneries.

Il prend le café que je lui tends. Tous les matins nous avons le droit à notre dose de taquinerie. C'est la routine, on se balance deux ou trois vacheries afin de bien commencer la journée. Ensuite nous nous attablons pour déguster le délicieux festin que j'ai préparé en trois minutes chrono. Je saisis une tartine que je plonge dans mon café. Les yeux encore à demi fermés et le visage fatiguée, ma tartine en ressort molle et imbibée de substance liquide.

— C'est ça de vouloir jouer avec la nourriture.

— Ce n'est pas très gentil de te moquer de ta chérie dès le matin. En plus, vu la tête que tu as...

J'aime bien le provoquer alors qu'il n'est pas encore réveillé. 

— Tu verras quand j'aurais retrouvé mes esprits.

— Avec le temps qu'il te faut pour émerger, je peux finir ma journée de boulot pépère.

Je me lève de ma chaise sans faire trop de bruit. Je débarrasse ma tasse et part prendre ma douche. Jérémy se charge du reste et m'emboite le pas. 

— Tu as l'intention de me suivre sous la douche ?

— Pourquoi pas.

Nous nous regardons en éclatant de rire pendant quelques secondes, puis je reprends mes esprits.

— Tu as l'intention de rester là encore longtemps ? J'aime bien quand il me regarde, ça ne me déplait pas, mais je suis d'humeur taquine.

— C'est toi qui t'exhibes devant moi de bon matin.

Je l'embrasse sur la joue, je file dans la salle de bain et referme la porte derrière moi. Je ressors au bout de quinze minutes et Jérémy entre dans la douche à son tour. J'ai à peine le temps de choisir le haut que je vais mettre qu'il a déjà terminé. Il enfile un caleçon, un jean noir et une chemise blanche, une paire de chaussettes neuves achetées trois euros chez Carrefour et une paire de baskets blanches. Quant à moi je passe un chemisier gris clair, un jean bleu et des mocassins noirs vernis. Nous sommes assortis. Je n'ai pas vu le temps passé, il est déjà onze heures trente. Je m'apprête à ouvrir la porte quand il me retient par le bras. 

— Tu ne manges pas avec moi ce midi ?

— Je mange avec Sabrina avant le boulot.

— Je peux venir ? Me demande-t-il en faisant la petite moue.

— C'est un rendez-vous professionnel, on va parler paperasses. En plus elle ne te supporte plus. Réponds-je en lui faisant un clin d'œil pour lui montrer que je plaisante.

— Tu es méchante, je vais faire quoi ici tout seul ? En plus c'est mon jour de repos aujourd'hui.

— Appelle Marc et dis-lui de passer te voir.

— Marc n'a pas ton charme mon amour. 

Je ris à sa remarque et quitte notre appartement. Jérémy referme derrière moi. Je prends la porte qui nous indique où se trouvent les escaliers et descend les cinq étages qui me sépare du hall d'entrée. Arrivée en bas, je sens une légère odeur de lavande. Le ménage vient d'être fait. J'appuie sur le bouton qui mène à l'extérieur du bâtiment et sors par la petite cour arrière. Je longe l'immeuble pour arriver devant l'entrée principale. J'emprunte la rue d'en face, j'avance tout droit pendant cinq minutes. La brasserie se trouve sur la droite. Sabrina est déjà installée à une table dans le fond. Je la rejoins et m'assieds en face d'elle.

— Salut, j'espère que tu ne m'a pas attendu trop longtemps.

— T'en fais pas, ça ne fait que cinq minutes que je suis là. J'ai déjà commandé ça ne t'ennuie pas ?

— Aucun problème. 

Un serveur arrive accompagné de la commande. Deux assiettes de spaghetti bolognaise et une demi pression. Elle me connait bien. J'adore les pâtes. Et la bière. Une grosse journée de réunion nous attend, elle se déroule sans trop de difficulté. 20 heures. Je termine ma dernière réunion de la journée. Je reprends la route, je vis à quinze minutes du travail alors il ne me faut pas longtemps pour rejoindre mon appartement. Je tourne la clé dans la serrure et je pénètre à l'intérieur.

Jérémy m'accueille avec un dîner romantique. Lumière tamisée, bougies, une bouteille de vin... c'est comme dans les films. Nous n'avons plus qu'à passer à table. Après quoi il se lève, il vient se placer derrière moi et commence à me masser. Il sait que lorsque je revient après des grosses journées comme celle-ci, j'ai mal au dos. Le massage dure une bonne trentaine de minutes avant d'être interrompu par la sonnerie de l'interphone. 

Amour passionnelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant