8 - Lola

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Ce soir tu te lances et tu parles à ton mec.

Dix-sept heure cinquante-huit. J'éteins mon ordinateur, ça fait longtemps que je n'ai pas quitté le travail si tôt. Ces derniers temps, je ne partais jamais avant vingt heures, parfois vingt-et-une heures. Une réunion de travail se rajoutait toujours au dernier moment. Aujourd'hui, la journée a été calme et pas trop chargée. En rentrant j'espère réussir à avoir la discussion que je dois à Jérémy depuis dès semaines. Le pauvre ne mérite pas ça. 

J'ai l'impression d'éviter Morgane depuis qu'elle m'a demandé de choisir. Je ne l'ai pas appelé une seule fois, et j'ai tellement esquivé ses appels qu'elle a cessé de me téléphoner. Et ça me rend folle. Je prends mon téléphone et je compose son numéro. 

— Oui ? Rien qu'en entendant le son de sa voix je fonds en larme.

— C'est moi, Lola. Est-ce qu'on peut se voir ? 

 Elle raccroche sans rien dire. Ça ne présage rien de bon, habituellement elle est toujours enthousiaste à l'idée de me voir et termine la conversation sur un je t'aime. Mais là rien, elle a expédié la conversation comme si elle en avait assez entendu. Peut-être est-elle en colère ou énervée contre moi. Dans ce cas je ne peux que la comprendre, à sa place je serais en colère. Je m'allonge sur le canapé. Je garde l'espoir, même infime, qu'elle vienne sonner à ma porte. Je finis par m'assoupir et l'interphone me réveille en sursaut. Faite que ce soit elle. Je passe un coup d'eau sur mon visage, je dois avoir une mine affreuse. 

— C'est moi. Quel soulagement d'entendre le son de sa voix. J'ouvre les deux portes et l'attend sur le palier. L'impatience me ronge. Dans cinq étages elle sera devant moi. Je tressaille quand je vois une fille sortir de la cage d'escalier. Brune, cheveux courts rasés sur le côté. Morgane s'avance vers moi, elle est encore plus belle. Je la prends dans mes bras et lui murmure quelques mots au creux de l'oreille.

— Je t'aime dis-je tout bas. 

Je ne tarde pas plus longtemps avant de l'embrasser. Ses lèvres sont parfumés à la fraise, j'adore ce petit goût sucré. L'excitation s'empare de moi, des frissons parcourent mon corps tout entier, je prends plaisir à l'embrasser, à poser mes lèvres sur les siennes. Cette fois, c'est moi qui prends les devant. 

— J'ai envie de toi. 

Je saisis ses hanches et me colle un peu plus contre elle. Elle ne résiste pas longtemps et me rend mon baiser. Elle fait glisser ses doigts sur mon corps, caresse ma peau, mes jambes, ma poitrine. Je me laisse faire, emportée par l'excitation et le plaisir. Nos corps se serrent l'un contre l'autre, je profite et savoure le moment présent pendant qu'elle retire mon t-shirt tout en finesse et en sensualité. Elle pousse un cri qu'elle essaie d'étouffer avec ses mains. Je déboutonne sa chemise, retire son soutien-gorge et embrasse sa poitrine. Ma respiration devient haletante et les battements de mon cœur s'accélèrent. 

Je l'allonge sur le canapé, seins nus, mon corps collé au sien. Au contact de ma peau contre la sienne, je soupire. Elle sourit, me regarde et ferme les yeux aussitôt. Notre température corporelle est à son maximum. Je pose ma main à plat sur son ventre tout en l'observant. Je dépose un autre baiser sur ses lèvres au goût fruité et descend dans le cou. Je descend sur le haut de sa poitrine, le sein droit, puis gauche, elle commence à frémir sous la sensation de ma langue sur sa peau. 

Morgane m'attire vers elle et m'embrasse sauvagement. Elle me mord la lèvre inférieure. Elle fait courir ses doigts sur mon dos et mes reins. Je frissonne, je gémis, des cris de plus en plus forts. Ce n'est pas tellement dans mes habitudes et je fini par m'allonger à côté d'elle, j'entends son cœur battre. 

Ses battements retrouvent peu à peu un rythme normal. Je me sens bien et j'aimerais que ce moment ne s'arrête jamais.

— A quoi tu penses ? lui dis-je.

— Au moment qu'on vient de passer, tes baisers, tes caresses. 

— Je te sens préoccupée.

— Je ne me sens pas bien.

Elle inspire profondément, j'ai l'impression qu'elle a beaucoup de choses sur le cœur. 

— Tu m'as énormément manqué, j'ai beaucoup souffert de ton absence. Je suis restée sans nouvelles pendant trois semaines, j'ai essayé de t'appeler à maintes reprises mais tu n'as jamais répondu. J'ai comme l'impression que depuis notre dernière conversation, tu m'évites. 

— Je ne t'évite pas, mais ces dernières semaines ont été tout aussi éprouvantes.

— Où en es-tu dans ta réflexion ? Jusque là on passe des moments très agréables, on vient de passer un super moment à l'instant mais je te sens perdue.

Je ne dis rien, j'attends juste qu'elle termine.

— Il faut que je sache où tu en es dans ta relation. Je t'aime, tu le sais je te l'ai déjà dit. Mais je ne veux pas, je ne peux pas vivre entre vous deux. 

Je l'écoute et prends note sur ce qu'elle me dit. Je m'aperçois que je ne veux pas la perdre. 

— Je me rends compte que mes sentiments sont plus forts que ce que je pensais. J'ai tenté de les refouler, de me dire que tu étais juste de passage, que j'allais retrouver la raison. Mais il s'avère que je me suis beaucoup plus attachée à toi que ce j'aurais voulu. Toi tu es le choix du cœur, c'est l'adrénaline, je vis quelque chose d'unique que je n'avais jamais connu jusque là. De l'autre côté je me suis fiancée il y a quelques mois et jusqu'à maintenant je me suis toujours dit que ce serait l'homme avec qui je fonderai une famille. Je suis censée me marier à l'été prochain, on a déjà bloqué la date, puis tu es arrivée dans ma vie et tu as chamboulé tout ce que j'avais construit. 

Silence. On se regarde. On ne dit plus rien. Elle ne peut qu'acquiescer. Ses joues sont perlées de larmes. Elle pleure. Je n'aime pas la voir pleurer, surtout quand je sais qu'elle pleure à cause de moi. Je la prends dans mes bras et la serre fort contre moi en lui murmurant je suis désolé. Elle finit par s'endormir.  

 


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