37. Collimateur commun

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Dix-neuf heures. Il faisait déjà sombre, un orage venait d'éclater ; un orage strident réel, un autre aveuglant irréel dans la Grande salle et un autre métaphorique cette fois-ci, dans les cœurs des adolescents et non seulement au-dessus de leurs têtes.

Lily avait retrouvé Marlène, elles s'étaient vautrés dans un fauteuil de la salle commune et attendaient impatiemment l'heure fatidique à laquelle elles devaient affronter leur mystère de la journée. Lily tenta tant bien que mal de ne pas penser à Damian et Marlène fit tout ce qui était en son pouvoir pour ne pas culpabiliser d'avoir fait de Benjy son énième victime.

Dorcas ne sortait pas de son dortoir, oubliant que l'une de ses amies avait son anniversaire, oubliant qu'elle avait un test en Potion le lendemain et oubliant même de déjeuner. Dorcas relisait depuis près de vingt-quatre heures son carnet de rêves, ainsi que le livre « lever le voile du futur », celui de « L'Oracle des rêves », mais aussi les notes de la Sensoria que Lyall Lupin connut et perdit. Dorcas revivait presque le même rêve depuis un moment et aujourd'hui, elle comprenait que les personnages de son songe redondant étaient les Maraudeurs. Son obsession s'agrandit, son isolation aussi, elle ne pensait qu'à élucider ce mystère, elle ne pensait plus à son chagrin d'amour, à son ancienne affection pour un Lycanthrope qu'elle n'accepta que difficilement, à l'attachement de Peter, aux nombreux secrets de la famille Black et ceux encore plus mystérieux de Sirius Black, non. Aujourd'hui, son obsession était dirigée autours du groupe les Maraudeurs, leurs surnoms, leurs secrets et la paranoïa naissante et effrayante en elle qui lui dictait sans raison que le secret pouvait être lié au Lautus.

Alice était vautrée au pied du lit de Jessica Stein, une couverture sur elle, un magazine dans la main, elle avait prétendu revenir chercher une boisson illicite afin d'avoir un minimum de paix, une paix différente de celle qu'elle cherchait d'habitude, une paix qui nécessitait que Jessica arrête de se vanter, se jeter des fleurs ou glousser, parfois même les trois en même temps, une paix qui nécessitait que Sacha Milbert cesse de parler d'ongles, de garçons et par moment-même d'Evelyne Dean, qui était censée être sa meilleure amie, une paix qui nécessitait que Mona Burke cesse d'apparaître de n'importe où en portant un sourire forcé ou un sarcasme rarement apprécié, une paix qu'elle s'était interdit en changeant d'entourage. Alice tentait de diminuer son engouement sur l'alcool et ainsi, elle remarquait que supporter ces jeunes filles sans alcool lui était pénible, difficile voire impossible. Elle tourna une énième page de son magazine et vit cette actrice moldue qui ressemblait à Marlène. Alice tira sa couverture sur elle et regarda sa montre, puis réalisa qu'une larme venait de couler. Marlène lui manquait, Dorcas lui manquait, Lily lui manquait... Même Alice lui manquait par moment. Elle renifla bruyamment et prit un autre magazine priant qu'aucunes des filles givrées ne vienne la chercher dans un dortoir qui n'était pas le sien. Malheureusement pour elle, son souhait fut détruit rapidement quand Mona ouvrit la porte, sourit à Alice et récupéra Merlin savait quoi dans sa commode.

- Tu as la gueule de bois ? Demanda Mona à Alice.

- Non.

- Tu fais quoi ici sans les filles ? Tu fuis Maisy ou Lily ?

- Sûrement tout le monde.

- Ah ! Message compris.

Mona sourit légèrement et sortit de son propre dortoir, elle rencontra justement Maisy en descendant vers la salle commune.

- Burke, tu n'aurais pas vu une ou un préfet aujourd'hui ?

- Evans est en bas, Meadowes est dans sa chambre. Pourquoi ?

- Je veux me plaindre.

- De quoi ? Demanda Mona curieuse.

- De la personne qui a farfouillé dans notre dortoir, j'en ai parlé à plusieurs personnes et quelqu'un s'amuse à fouiller dans les dortoirs. Tu n'as rien remarqué toi ?

Ne jamais dire jamais à un Potter II: L'armée cachée.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant