18. Hantise et amour

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- Joyeux anniversaire ! Joyeux anniversaire ! Joyeux anniversssaaaaaaaaire !

Les lumières s'éteignirent toutes en même temps plongeant la salle commune de Gryffondor dans une obscurité totale mais un vacarme inouïe. Les jeunes lionceaux sautillaient dans tous les sens et pour la première fois de sa vie, Sirius remercia le ciel de ne pas être sorti pour son anniversaire. Ils avaient opté pour un anniversaire à la maison comme disait James, avec seulement les leurs... Pas d'invitation externe, pas de surprise, pas de farandoles ou d'exubérance. Seulement ceux qui comptaient vraiment.

Sirius vit Marlène s'approcher de lui et contre toute attente, il détourna le regard, fit volte-face et donna son dos à la jeune blonde qui avançait vers lui hésitante. Depuis le bal du week-end dernier, elle avait été suffisamment en colère contre lui pour ne pas proposer aucune rencontre secrète ou de rendez-vous nocturne. Elle l'avait défendu contre les Serpentards, mais n'avait pas oublié qu'il s'était retrouvé attaqué à cause de son quart d'heure pas catholique avec Janet Swanson. Sirius et Marlène avaient certes décrété ne pas être officiels, mais les sentiments de Marlène n'en étaient pas moins ébranlés. Elle était restée avec ses amies, avec d'autres personnes et par moment seulement, elle lançait un clin d'œil à son meilleur ami. James !

Sirius, lui, était jaloux. Il avait toujours été connu pour être jaloux. il était jaloux de la relation de Regulus avec sa mère, quand l'une ou l'autre des relations comptaient pour lui, il était jaloux de la confiance qui régnait entre James et sa mère, jaloux de l'amitié particulière entre Rémus et James, jaloux de l'intérêt que portait James pour Lily, jaloux que Rémus ait d'autres amis qu'eux, jaloux que Marlène embrasse Benjy, jaloux que Marlène danse avec Ludwig, jaloux que Marlène soit aussi proche de son James et jaloux de Marlène tout court.

Il n'avait pas toujours confiance en lui malgré les apparences, mais qui l'en blâmerait ? Qui aurait confiance en lui quand sa propre mère le rejetait et son propre père l'ignorait ? Qui aurait confiance en lui lorsqu'il ne se sentait chez lui nulle part ? Qui aurait confiance en lui lorsque sa propre famille le dénigrait et ses propres démons leur donnaient raison ? Il paraissait hautain, et rare était ceux qui savaient réellement ce que cachait sa carapace. Celle de « ne m'approchez pas, de peur que je vous aime et que je souffre ». Celle de « je vous abhorre tous, au lieu de m'attacher et de pleurer votre départ ». Celle de « autant faire du mal avant qu'on m'en fasse ! »

Sirius ne montrait pas son côté jaloux, jamais il ne l'avouerait même sous torture, mais ceux qui le connaissaient réellement lisaient en lui et s'adaptaient à ses requêtes d'assurance silencieuse. Il aurait aimé être comme Marlène ; aimer à haute voix sans se soucier de se casser la gueule. Il se rappelait de Marlène qui avait aimé le Quidditch si fort qu'elle s'était imposée à l'équipe en deuxième année, obligeant les autres à suivre son rythme, avec une assurance intransigeante. Il se rappelait de Marlène qui avait craqué pour Alexander Duke à Poufsouffle et qui avait rassemblé son courage à deux mains et l'avait embrassé au-delà de ses quatorze ans ! Il se rappelait de Marlène qui n'avait pas peur de pleurer à chaudes larmes le décès de son rongeur et d'obliger les gens à lui faire une cérémonie. Il se rappelait que durant cette même cérémonie, elle avait traversé la foule avait atteint la main de Sirius et déclaré qu'elle voulait qu'il soit là avec elle et n'avait pas lâché sa main malgré les regards insistants des autres. Marlène qui aimait assez pour deux et qui défendait tous ceux qui ne pouvaient pas et même qui le pouvaient des fois. Marlène qui arrivait à faire broncher Regulus, Marlène qui n'avait pas peur... Marlène dont les émotions étaient faciles à exprimer et dont l'assurance était difficile à ébranler. Il se rappelait de Marlène qui avait embrassé Benjy, Marlène qui avait courut un danger de mort pour lui, Marlène à la peau de bébé qui hantait ses rêves et qui savait aimer sans faire semblant. Il aurait voulu être comme elle, il aurait voulu être digne d'elle. Mais... Impossible...

Ne jamais dire jamais à un Potter II: L'armée cachée.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant