Depuis que nous sommes arrivés, Aya passe la journée avec son oncle. Ils vont partout ensemble, et ma fille me manque terriblement.
J'entre dans la chambre de Jamil après avoir été autorisée. Il essaye de faire des couettes à Aya, mais il galère, c'est mignon.Moi : Jamil ?
Jamil : Enfin, tu es là ! Je galérais grave. Peux-tu m'aider, s'il te plaît ?
Moi : Vas-y.
Je prends le peigne et les chouchous et fais les couettes de bébé Aya.
Moi : C'est fini.
Aya : Merci, maman.
Moi : Mon bébé, tu m'as trop manqué. Comment s'est passée ta journée avec tonton Jamil ?
Aya : Super bien ! Tonton est trop gentil, il m'a acheté une peluche.
Moi : Viens me faire un bisou. Mais, est-ce que tu as dit merci à tonton Jamil ?
Aya : Oui.
Jamil : J'avoue que ça te va super bien.
Moi : Quoi ?
Jamil : Le rôle de mère.
Moi : Lol, merci.
Jamil : Ça se passe comment, et où est son père ?
Moi : Aya, vas jouer avec mémé Coumba, je dois parler avec tonton.
Aya : Ok.
Elle sort, me laissant seule avec Jamil. Je redoute ses questions. Je ne sais pas quoi lui dire. Je ne veux pas qu'il sache que sa petite cousine s'est laissée aller avec le premier venu dans un hôtel à Dakhla sans penser aux conséquences. Que vais-je lui dire ? La vérité qui m'honnira ou un mensonge qui me détruira ?
Moi : Bah, ça va. Aya me facilite la vie, mais souvent c'est une casse-pied. Avec l'aide des parents et celle de Fatou, je peux dire Alhamdoulilah.
Jamil : Où est son père ?
Moi :
Jamil : Ne me dis pas que ce bâtard n'a pas reconnu la grossesse ?
Moi : Non, non.
Jamil : Mais qu'est-ce qu'il y a ?
Moi : Rien, je n'ai pas envie de parler de lui.
Jamil : Hum, ok.
Je sais qu'il est déçu, qu'il veut savoir. Il veut connaître le nom de ce bâtard qui a mis sa cousine enceinte.
Mais, je ne suis pas prête à reparler de ça. J'ai déchiré la page de ces péripéties. Je sors de sa chambre pour me réfugier dans la mienne. Là-bas, je vois Aya et tata Coumba en train de discuter comme deux personnes de la même lune.
Aya parle de sa mémé Mariame à tante Coumba, elle imite ma mère.Ah ! cette fillette ! Je m'assois à côté de ma tante et mets ma tête sur son épaule. Je suis épuisée de cette vie.
À seulement 22 ans, j'ai la charge d'une fille de deux ans qui ne tardera pas à réclamer la présence d'un père. J'en ai marre, j'ai envie de crier mais je sais qu'aucun cri ne sortira.
Je veux pleurer, mais aucune larme ne coulera.Coumba : À ton âge, j'étais mariée mais je n'arrivais pas à avoir d'enfant. Ma belle-mère n'arrêtait pas de me menacer, elle voulait prendre une deuxième femme pour mon défunt mari, mais celui-ci a refusé parce qu'il tenait à moi. Il ne voulait pas une autre femme pour lui pourrir la vie, me disait-il. (Je ris face à ces propos.) Mon mari disait toujours que les femmes sont des sacs à problèmes, on ne peut jamais les comprendre. Déjà qu'il avait une Coumba qui parlait beaucoup, sa mère voulait qu'il épouse une autre parce qu'il gagnait sa vie et que je n'arrivais pas à lui donner un enfant. Cinq ans après, j'ai eu Jamil et quelques années après, j'ai eu Leïla. Toi, tu as de la chance, tu n'es pas stérile ma fille. Tu n'as qu'à harceler le père de ta fille et il demandera ta main.
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Karma (en Correction )
General Fiction... : tu as détruit mon fils espèce de petite dévergondée ... Moi : c'est le karma ! #ecrire le 12/11/2020 ...