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Couchée sur un lit d'hôpital, la sage-femme me dit de pousser, je n'y arrive pas.


Je ne peux pas, ça fait mal, très mal.
Je regarde ma mère dans les yeux, elle hoche la tête comme pour me dire de faire ce que la dame me demande.

Mais c'est difficile.

La sage-femme : "Poussez, la tête est là !"

D'un coup, une force surhumaine m'envahit, je pousse une dernière fois et les pleurs d'une petite innocente envahissent la salle.
La sage-femme coupa le cordon ombilical et une autre me donna ma fille, je ne pus m'empêcher de pleurer.

Mariame Gaye : "C'est très bien, mon bébé, tu as été forte !"

Je souris face à ces propos et fais un bisou sur le front de ma fille.

Mariame Gaye : "Comment tu vas l'appeler ?"

Moi : "Mariame Aya Gaye."

Mariame Gaye : "Oh, mon bébé, merci, beaucoup, ça me va droit au cœur."

J'ai donné le nom de ma mère à ma fille, je regarde une dernière fois ma fille avant que la sage-femme ne l'apporte pour quelques examens.

Mariame Gaye : "Repose-toi un peu, je vais aller voir les autres, ils sont en salle d'attente."

Sur ces mots, je ferme les yeux et pense ;

Je ne connais même pas le prénom du père de ma fille, je ne voulais pas tomber enceinte, je ne regrette pas, mais si je n'avais pas été une fille facile, tout cela n'aurait pas dû arriver. Aya est la plus belle chose qui me soit arrivée durant ces 10 mois. Je me battrai pour qu'elle ne manque de rien, même pas le manque d'une figure paternelle.

Il y a quelque temps de cela, j'étais allée au Maroc précisément à Dakhla pour quelques affaires à propos de l'entreprise de mon père. Je devais participer à une réunion avec les sponsors marocains.

Mais tout ne s'est pas passé comme prévu, car je voyais de temps en temps un certain monsieur Diop. J'avoue qu'il était beau et charmant, toujours bien habillé. J'en conclus qu'il était là aussi pour les affaires. J'avais l'habitude de le croiser par-ci par-là, mais il ne m'adressait aucun regard. Il était accompagné d'un autre jeune du nom de Omar, avec qui je parlais de temps en temps, juste les bonjours et autres. La réunion avec les Marocains terminée, je devais rentrer dans deux jours en France. Alors, la veille de mon départ, je suis allée faire des courses pour mes parents et amis. J'ai croisé encore Omar et son ami monsieur Diop, mais bizarrement, il m'avait souri et même salué. Omar me proposa de venir à la salle de réception ce soir-là, d'après lui, il y avait une petite fête organisée par son ami.
Ce soir-là, je m'étais habillée d'une robe moulante et comme chaussures, j'avais porté des talons transparents. Sans être vulgaire, j'étais belle. La fête se passait bien jusqu'à ce que monsieur Diop me proposât une danse qui se termina dans ma chambre avec les jambes en l'air.

À mon réveil au petit matin, il était déjà parti. Il avait laissé une feuille blanche sur la coiffeuse. Je me précipitai pour la lire, mais je fus déçue en voyant que c'était écrit

" Fille facile ".

Le même jour, je suis rentrée en France avec le cœur meurtri. Quelques temps après, j'avais des nausées constantes et des vertiges. Alors ma meilleure amie Fatou m'a proposé de faire des tests de grossesse. Malheureusement, j'étais enceinte d'un enfoiré.

Mon père, qui avait une image à garder, me demandait toujours le nom de l'enfoiré qui m'avait mise dans cet état pour qu'il aille lui régler son compte. Je ne connaissais rien de lui, je ne savais pas d'où il venait. C'était juste le coup d'un soir qui avait mal tourné.

Mon frère, quant à lui, ne m'adressait plus la parole, jusqu'au soir où j'ai failli commettre l'irréparable. Assise sur mon lit, j'avais dans la main droite un verre d'eau et dans l'autre main une pilule abortive. J'en avais marre de tous ses regards et piques interminables. Sans m'en rendre compte, Malik était entré dans ma chambre. Il était devant ma coiffeuse, et je crois que c'est à ce moment qu'il a vu le flacon de médicaments. Il m'arracha le verre d'eau et le médicament qu'il jeta de l'autre côté de la chambre. Aussitôt, je réalisai l'erreur impardonnable que j'allais faire.

Désolée, Aya.

Chapitre 1 terminé.

Karma (en Correction )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant