Chapitre 21 : Le piège

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- Putain Amétrine, on ne peut pas !

- Mais Hippolyte...

- Je sais ! Je sais bordel, mais on ne peut pas ! C'est du suicide.

Robin tira le bras de sa sœur vers le camion. Elle était recouverte de sang, mais ce n'était pas le sien, et la sensation n'en était que d'autant plus désagréable. Les larmes commencèrent à se frayer un chemin quand elle se laissa emporter.

Ils le savaient pourtant, que c'était un piège. Ils l'avaient senti : trop peu de surveillance, trop peu de mouvements autour d'eux... Pourtant ils y étaient allés. Dès que Jade leur avait donné la position des jeunes, dans deux salles différentes, ils s'étaient séparés comme convenus pour aller les sauver. Robin était parti avec Sylvestre, et Hippolyte avec Amétrine. Jamais ils n'auraient pu penser que leurs ennemis avaient pu deviner leur plan pour les duper. Dans la salle d'Hippolyte et Amétrine, ce n'était pas des jeunes qui s'y trouvaient, mais bien leurs ennemis, déguisés.

Le châtain avait réagi au quart de tour : Amétrine n'avait même pas eu le temps de pénétrer à l'intérieur de la pièce qu'il l'avait poussé pour qu'on ne la voit pas. Lui, s'était pris directement une balle. Dans le bras, ce n'était pas mortel, mais ça avait suffi à l'affaiblir assez longtemps pour qu'ils se fassent prendre. Amétrine se souvenait encore vivement du sang giclant sur elle, de son sang.

Elle ne comptait pas le laisser là, elle s'apprêtait même à rentrer dans la salle pour l'aider. Mais Robin était arrivé à cet instant précis. Jade avait pu voir le piège dans les caméras, et tandis que Sylvestre évacuait les vraies victimes dans l'autre salle, Robin avait accouru vers sa sœur. Il ne lui avait pas fallu longtemps pour comprendre la situation, et d'expérience, il savait que se jeter corps et âmes dans la bataille avait plus de chance de mal finir que d'arranger la situation. Il avait tiré Amétrine de force à l'extérieur du bâtiment.

L'indépendante, étonnée par ce geste brusque, n'avait pas tout de suite ce qu'il se passait. Mais quand elle s'était rendu compte qu'elle était face au visage de son jumeau, qu'elle avait compris qu'il voulait abandonner Hippolyte, elle avait cherché à se débattre. Robin l'avait fait taire, il l'avait emmené plus loin, et finalement, il l'avait convaincu de ne pas aller l'aider.

- On l'a abandonné, murmura-t-elle une fois dans le camion.

- On va retourner le chercher.

- Et s'il le tue avant ça ?

- Ils ne le feront pas. Ils se doutaient qu'on n'allait pas se laisser faire, les jeunes n'étaient qu'un prétexte pour prendre un otage encore plus important. Ils savent que le patron tentera de le sauver et réfléchira à deux fois avant d'essayer de les duper cette fois. Ils vont nous proposer un marché.

Elle prit son visage dans ses mains, puis se rendit compte qu'il y avait du sang dessus. Hippolyte avait été tant blessé que cela ? Une remontée acide se faufila dans sa gorge.

- Ils vont le faire souffrir, ajouta-t-elle.

Robin ne répondit rien. Elle avait raison, elle le savait. Ils allaient faire du mal au châtain tout cela parce qu'ils n'avaient pas assez préparé leur plan, parce qu'elle n'avait pas pris de mesures suffisantes.

- Tu ne pouvais rien faire, la consola son frère en voyant la détresse sur ton visage.

- Bien sûr que si ! J'aurais pu...

Elle chercha un instant dans son esprit ce qu'elle aurait pu faire.

- J'aurais pu utiliser mon détecteur de mouvements ! s'exclama-t-elle finalement.

La détresse se faisait ressentir dans sa voix.

- Tu aurais juste constaté qu'il y avait du monde dans la pièce, tu n'aurais jamais pu deviner qu'ils ne s'agissaient pas des jeunes.

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