Chapitre 14

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Pdv Anne :

La Sorcière Blanche... Sa silhouette se dessine dans un grand mur de glace cachant la gravure d'Aslan. Une de ses mains sort de la glace et semble être tendue vers Caspian. Ce dernier a une longue plaie le long de sa paume, laissant s'écouler du sang. Il est accompagné de Nikabrik et de deux créatures que je n'ai vu que dans le camp de Jadis ; l'une d'elle ressemble à un loup-garou, l'autre est une femme avec un bec pour bouche et nez et des plumes bleues et vertes pour cheveux. La première créature saute par-dessus la Table de Pierre et attaque Edmund, la deuxième se précipite sur Peter. Les deux nains se battent ensemble. Sans réfléchir je passe entre eux et sors Caspian du cercle formé au sol en prenant sa place. Je pointe mon épée sur la Sorcière.

-Anne, ma chérie, ça faisait si longtemps.

-Pas assez à mon goût, je marmonne.

-Ne dis pas de sottises, très chère, rit-elle.

-Je me doutais, au plus profond de moi-même, que vous n'étiez pas totalement morte.

-Tu me connais si bien, tu connais l'étendu de mes pouvoirs. Réfléchis, aide-moi à sortir et je t'aiderai à reprendre ta place de Reine, je ferai revenir ton frère pour régner à tes côtés, à moins qu'Edmund te suffise. Tu auras le pouvoir et le respect de tes sujets, mais pour cela il faut une toute petite goutte de sang d'Eve.

Je baisse légèrement mon épée réfléchissant à ses paroles. Revoir Henry, régner à ses côtés comme je l'ai toujours rêvé étant petite. Non, il n'approuverait pas que j'aie libéré son meurtrier. Je ne sais même pas comment j'ai pu seulement y penser. Je relève mon épée et la dirige vers le visage de la femme qui me fait face.

-Tentant, mais venant de vous le mot « sujet » ressemble à « esclave ». On ne peut pas forcer le respect des gens, respectez-les et ils vous respecteront. Et vous ne pouvez pas faire revenir les morts, personne ne le peut, et même si vous le pouviez Henry serait déçu de mes agissements, et Edmund aussi. Je n'ai pas besoin de ce que vous me proposez, je n'ai besoin de rien venant de vous. À quoi bon essayer Jadis, vous feriez mieux d'accepter l'idée que vous êtes finie, dis-je avec hargne.

-Je hante encore tes cauchemars, je ne suis pas finie, s'amuse-t-elle. Tes parents étaient comme toi, si généreux... j'ai bien fait de me débarrasser d'eux, comme je me débarrasserai de toi. A moins que tu n'acceptes. N'oublie pas, tu es la Solitaire, personne ne peut t'aimer, tu dois rester seule. Libère-moi et je m'assurerai de son amour pour toi, je m'assurerai qu'Edmund t'aime.

Là encore ses paroles me font réfléchir, comme la dernière fois qu'elle m'a fait cette proposition un peu avant la mort d'Henry. Elle connait ma plus grande faiblesse, l'amour. Je baisse une nouvelle fois mon épée et me tourne vers Edmund, les yeux emplis de larmes. Puis je croise son regard et tous les moments que nous avons passé ensemble me reviennent à l'esprit. Je ne dois pas écouter Jadis, Edmund m'aime. Je me retourne pour la menacer à nouveau de mon épée.

-Vous mentez, comme d'habitude. Il m'aime, comme je l'aime. Et même s'il ne m'aimait pas, jamais je ne voudrais d'un amour créé par la magie. Cessez de croire en votre retour, il n'arrivera jamais ! Vous m'entendez ? JAMAIS !

Je range mon épée dans son fourreau et la défie du regard.

-Tu es aussi pathétique que le reste de ta misérable famille, siffle-t-elle.

Des larmes commencent à flouter ma vision. Puis je sens qu'on me pousse sur le côté. Je trébuche, Caspian, qui s'est relevé, me rattrape avant que je ne touche le sol et m'aide à garder l'équilibre. Je le remercie d'un regard et reporte mon attention sur le cercle, trop sonnée pour avoir une quelconque autre réaction. Peter se tient en son centre, son épée pointée vers la Sorcière. Il commence à l'abaisser quand une lame argentée empale Jadis faisant se briser le mur de glace. Nous nous reculons tous pour éviter les blocs de glace. Là, où l'instant précédant était la Sorcière, il y a maintenant Edmund son épée toujours à la main. Il la range et regarde Peter alors que nous nous rapprochons.

-Je sais, t'avais pas besoin de moi.

Et il s'éloigne. Je le suis du regard, puis me retourne. Susan et Lindsay sont arrivées, elles regardent les deux garçons avec une pointe de déception dans le regard, puis repartent. Je m'éloigne d'eux et m'approche de Lucy. La pauvre a vu Nikabrik se faire poignarder de ses propres yeux et je n'avais même pas remarqué sa présence, trop obnubilée par la Sorcière. Je passe un bras autour de ses épaules pour la forcer à se détourner du corps du nain et nous sortons, suivies par Trompillon.

En quittant la salle, nous apercevons Edmund dans le couloir, son regard est dirigé vers les gravures qui relatent notre histoire, comment nous avons tué Jadis. Lucy me fait signe d'aller le voir et s'éloigne avec Trompillon. Je m'avance doucement vers lui et m'arrête à ses côtés avant de regarder les images de notre passé.

-Merci. Merci pour ce que tu viens de faire.

-J'ai eu si peur en te voyant lui faire face, je devais agir... Je ne pensais pas avoir à l'affronter à nouveau.

Je passe ma main dans ses cheveux.

-Je sais.

Il prend ma main et dépose un baiser dessus avant de reporter son regard sur moi. Il laisse tomber nos mains, tenant toujours la mienne dans la sienne. De sa main libre, il attrape mon autre main et se rapproche de moi, nos visages à seulement quelques centimètres l'un de l'autre. Ses mains glissent le long de mes avant-bras jusqu'à mes hanches, les miennes remontent le long de ses bras, s'arrêtant juste avant ses épaules. Je descends doucement mon regard de ses yeux chocolat à ses lèvres roses. Il se penche légèrement et les dépose sur les miennes. Il m'embrasse doucement, puis avec de plus en plus de passion. J'entoure son cou de mes bras et passe une main dans ses cheveux et sur sa nuque. Ses mains glissent dans mon dos, rapprochant nos corps. Il n'y a plus que nous. À bout de souffle, je me recule, mais nous remettons ça quelques secondes après. Un gloussement nous force tout de même à nous séparer. Ed et moi rougissons et nous séparons légèrement en voyant Lucy nous regarder, ses joues légèrement roses également, un grand sourire aux lèvres.

-On ne vous dérange pas trop ? rit-elle.

-Qu'est-ce tu viens faire ici ? souffle Edmund, visiblement très peu ravi d'avoir été dérangé par sa petite sœur.

-Je suis venue voir Peter, il est toujours là-bas, explique-t-elle en désignant le bout du couloir.

Edmund soupire, dépose un baiser sur mon front et s'éloigne. Lucy me regarde avec insistance, souriant toujours plus.

-Vous êtes mignons tous les deux, sourit-elle.

Je souris et nous partons au bout du couloir. Peter est assis devant la Table de Pierre, face à la représentation d'Aslan. Nous passons chacun d'un côté du bloc de pierre et le rejoignons. Lucy s'installe à côté de lui et je m'assois sur la Table de l'autre côté. L'aîné Pevensie ne lâche pas Aslan des yeux.

-Vous avez de la chance vous au moins, finit-il par dire pour briser le silence.

-Qu'est-ce que tu veux dire ? demande Lucy.

-Vous l'avez revu, répond-il. J'aurais aimé qu'il me donne, à moi aussi, une sorte de preuve.

-Peut-être qu'il attend que nous fassions nos preuves, réplique sa sœur.

Les paroles de Lucy tournent en rond dans ma tête mais je décide de ne pas trop y penser pour l'instant. Je pose ma main sur l'épaule du blond pour lui signifier mon soutien. Il me regarde en souriant légèrement, avant de regarder derrière moi. Edmund vient d'arriver.

-Peter, il faut que tu viennes vite.

Nous nous levons et le suivons jusqu'à une sorte de saillie, donnant sur la clairière qui fait face au tertre. Les autres sont déjà là. Je vais à côté d'Edmund, échange un regard inquiet avec lui et porte mon attention en face de moi. Des soldats sortent par centaine de la lisière du bois. Des catapultes ne tardent pas à apparaître à leurs tours. Les troupes finissent par s'arrêter, laissant une large allée au centre par laquelle passent des dizaines d'hommes à cheval. Puis, avançant au pas, montant un cheval blanc, portant une armure dorée, Miraz fait son apparition.

-Conseil de guerre, annonce Peter.

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Voilà la suite !😉 Désolée pour le retard, j'avais totalement oublié.

J'espère que ça vous plaît toujours!!!

L'Ancienne Reine : I'll come backOù les histoires vivent. Découvrez maintenant