Mes yeux se posent sur la victime encore vivante.
Je me dois de la sauver. Ou du moins, d'essayer.
— Alors ?
Eridis me fixe et attend, sa main posée sur la garde de son épée.
— Je reste.
— Ai-je bien entendu ? demande-t-il, les sourcils froncés. Tu sais que je suis...
—... Mon unique porte d'entrée ? Oui, j'en suis consciente. Mais je sais que ton travail ne s'arrête pas seulement aux personnes que je sacrifie, je rétorque en lui souriant. Nous nous reverrons, Eridis.
Il me sourit à son tour avant de répondre :
— Entendu. La prochaine fois que tu souhaiteras allumer un feu, essaye de ne pas brûler autant de personnes.
Il m'adresse un clin d'œil et disparaît avec les âmes récoltées.
— Déesse Circée, intervint Toki d'une petite voix.
— Que se passe-t-il ?
— Ils l'emmènent.
Je tourne la tête juste à temps pour voir l'ambulance partir à grande vitesse. Si je veux lui donner une seconde chance, je ne peux pas me permettre de la perdre du regard.
— Allons-y.
Je m'élève de quelques mètres et commence une course folle pour la garder à l'œil. Cette personne est l'unique être vivant qui me rattache à cet incendie et bien que les risques soient énormes, j'éprouve le besoin de me faire pardonner.
Ce sentiment étrange ne m'a pas traversée depuis des centaines d'années. C'est comme si l'un de mes cœurs se serrait jusqu'à être proche de l'arrêt, me forçant à fermer les yeux pour reprendre mes esprits.
L'ambulance s'arrête à l'entrée d'un énorme bâtiment que je reconnais comme étant l'hôpital de la région, à quelques dizaines de kilomètres de là. Je peux toujours entendre son cœur battre dans sa poitrine, ce qui est bon signe. Après tout, j'ai laissé filer une chance de rentrer au bercail pour la sauver, il ne faudrait pas qu'elle décède avant que j'aie eu le temps de faire quelque chose.
J'observe les infirmiers qui affluent vers elle, prêts à prendre en charge cette victime brûlée à vif.
— Devons-nous les suivre, ô grande déesse Circée ?
Je me tourne légèrement vers Toki qui se trouve quelques mètres en dessous de moi. Je lui ai offert le pouvoir de voler pour son centième anniversaire à mon service, et il en est, jusqu'à ce jour, vraiment ravi.
— Reste ici. Je reviens très vite.
Il acquiesce et obéit, comme d'habitude. Je descends vers le bâtiment et m'y glisse à l'insu de tous, croisant au passage quelques âmes égarées qui n'ont pas eu la chance de rejoindre l'Au-delà. L'air hagard, elles ne semblent même pas faire attention à moi, et pourtant : en temps normal, elles m'auraient sauté dessus pour me supplier de les faire passer de l'autre côté.
Mais je ne suis plus la déesse que j'ai été.
Guidée par l'écho de son cœur, je parcours les couloirs jusqu'à rejoindre la salle dans laquelle son avenir se joue.
C'est le chaos.
Des dizaines de mains s'activent sur la chair calcinée de la pauvre femme, toujours inconsciente sur la table d'opération. Des termes médicaux sont balancés de temps à autre, et l'ambiance est oppressante.
Ils s'acharnent sur ce petit corps qui ne demande qu'à partir.
Que puis-je faire pour l'aider ? Ai-je encore mes pouvoirs de guérison ? Cela fait des années que je ne les ai pas utilisés.
Qui ne tente rien n'a rien.
Je m'approche du corps tiède et me penche sur son visage. Les yeux fermés, je perçois tout de même des restes de douleur, sûrement ses derniers moments dans le brasier avant de perdre connaissance.
Elle aurait mieux fait de mourir là-bas, maintenant, si elle vit, elle ne subira que souffrance et tristesse.
Soudain, j'entends le bruit strident d'une de ces machines qui ne s'arrête pas. Les petites mains ne s'affairent plus, et le silence se fait dans la salle. Je comprends alors que son heure est venue.
— Heure du décès : 22 heures 34.
Les soignants baissent la tête, comme s'ils adressaient une ultime prière à cet être qui vient juste de perdre la vie.
Pourtant, c'est une délivrance qui lui est accordée. Je la vois alors s'élever dans les airs et quitter son corps. Lorsqu'elle se rend compte de sa mort, elle lâche un cri d'effroi.
— Je suis là ! Je suis toujours là ! Ranimez-moi !
La jeune femme a beau se mettre devant les médecins, rien n'y fait.
Elle est décédée.
Dois-je intervenir ? J'ai échoué alors même que je souhaitais la sauver.
Circée va-t-elle intervenir ?
Choix vert : Circée ne dit rien et observe.
Choix blanc : Circée la calme et lui explique ce qu'il va se passer.
Choix rouge : Circée lui laisse le choix de rejoindre Eridis et accéder à la vie après la mort classique, ou de rentrer à son service.
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Alongside Circée
ParanormalCircée n'est pas une femme comme les autres. Elle est une déesse métamorphe aux tendances diaboliques. Pourquoi si peu d'informations ? Cette histoire est construite au fur et à mesure. J'ai demandé à ma communauté de choisir certaines caractéristiq...