Chapitre 1 "La dure loi du métro"

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« Buissonnière. »

Après l'annonce de la voix calme et ennuyeuse, l'engin s'arrêta de nouveau. Les portes s'ouvrirent, une dizaine d'inconnus descendirent, d'autres montèrent. Le regard toujours fermé. Pas un bonjour, pas un au-revoir juste le silence.

Cela ne dérangeait pas le moins du monde le jeune homme blond assis au fond de la rame de métro.

Son casque dans les oreilles n'émettait aucune musique, mais son espace vital était deja bien trop agressé par les aisselles pleines d'auréoles, d'un homme qui se tenait debout à côté de lui pour qu'en plus un autre inconnu vienne lui demander son chemin.
C'est Kenma qui lui avait apprit cette technique.

"Les gens ne voudront pas te déranger si ils te croient occupé." Avait il dit entre deux victoires de Street fighter.

Mais c'était aussi lui qui l'avait forcé à adopter un chat sous prétexte qu'il vivait seul et qu'il lui ressemblait avec son pelage doré et son museau écrasé. Pour ce dernier point Tsukishima s'était braqué en lui lançant un regard outré.
Ce à quoi Kenma avait magnifiquement répondu par:

"Bah quoi ? On ne peut pas être grand et beau à la fois. Malheureusement la vie a choisi pour toi la première option."

Il entendait encore résonner, dans sa tête, le rire de hyène de Kuroo qui portait le fameux chat dans ses bras.

À la fin de cette journée, il était rentré chez lui, avec un chat nommé "Rayon de Soleil", un égo piétiné et une magnifique chemise blanche pleine de tâches dorées, humides, à la forte odeur d'urine, d'où l'origine du nom du chat.
En parlant de chat, Tsukishima n'avait pas le souvenir de l'avoir nourri ce matin... Tant pis il se trouvera bien un lézard ou deux. Il était le pro pour lui ramener des "cadeaux" vivants ou non dans son lit ou dans sa baignoire.

« Cartaze, résonna une nouvelle fois la voix. »

"Aller, plus que trois arrêts et je sors de cet enfer humide..."

Sentant la fatigue l'emporter, il ferma les yeux mais dut les rouvrir deux minutes plus tard, réveillé par la voix robotique.

« Amézia. »

"Enfin !"

Tsukishima se leva, passa sous le bras aussi humide que sa fameuse chemise blanche qui lui avait fait mal au cœur lorsque qu'il avait vu en elle seulement 6000 yens partirent à la poubelle avec pour supplément un regard blasé de son "Rayon de Soleil".

Les portes du métros s'ouvrirent et il put enfin retrouver son espace vital.

Il y avait rarement beaucoup de monde à son arrêt.
Seulement quelques jeunes comme lui, qui se rendaient à l'université ou d'autres personnes qui n'avaient sans doute aucune destination précise.

Mais il était encore là.

Assis à la même place, sur le même banc, le même livre à la main.
Des mèches vertes rebelles lui tombaient sur le visage.
Il observait les gens descendre du métro et leur lançait des sourires rayonnant. Mais tout ce qu'il obtenait en échange n'était que des regards de travers, des haussements de sourcils ou tout simplement rien du tout.

Et ce n'était pas Tsukishima qui allait changer la dure loi du métro.
Alors quand cet étrange inconnu lui sourit, il se plongea encore plus dans son personnage d'humain blasé (personnages qu'il savait exécuter à la perfection d'après Kuroo) et s'éloigna les mains dans les poches, le casque fixé à ses oreilles et ne lui lança pas un seul regard ni même un hochement de tête.

Le Temps d'un Sourire || TsukkiyamaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant