Emilia, ses frères, Luka et le groupe d'Audrey se trouvaient à présent dans la boite de nuit depuis plus de deux heures. Le monde qui s'y trouvait à l'intérieur était comparable un lot de sucreries multicolores dans un paquet de vulgaire supermarché tant chaque personne était atypique. La musique disco des années quatre-vingt faisait vibrer les murs de la petite discothèque de banlieue parisienne, des jeux de lumière envoyaient tant de lasers que seule cette vision multicolore aurait suffit à provoquer une crise chez un épileptique, et de la fumée d'une couleur blanchâtre emmitouflait la pièce principale nommée « Le Dragon », ce qui avait suffit à expédier le club tout entier dans un univers parallèle. La chaleur humaine faisait briller certaines personnes, tant dit que pour d'autres, la cause de cette humidité naturelle fut les boissons alcoolisées. Si certains suivaient les normes et les achetaient au bar du club, le groupe d'Audrey, lui, savait comment faire passer quelques bouteilles clandestinement. Cette technique lui avait valu à elle et à sa bande un sérieux gain pour leur porte-monnaie. Ces bouteilles qui n'étaient rentrées à l'intérieur que depuis deux petites heures étaient déjà à moitié vidées, et celui qui en avait le plus profité en réclamait encore.
— Allez passe moi le putain de fric ! s'écria Eliott à travers le vacarme sonore que produisait la discothèque.
Mais alors que le tube Disco du groupe Ottawan enveloppait sa voix, Emilia parvint à articuler :
— Je peux pas on en a besoin, et puis arrête de boire toi aussi ! Tu vas finir par ne même plus tenir debout !
À côté d'elle, Luka regardait férocement le soiffard, prêt à bondir sur sa proie. Il en avait assez que ce dernier prenne le monde entier pour son propre territoire, et assez qu'il manque de respect à tous ceux qui l'entourait. Surtout à sa nouvelle petite protégée. Mais heureusement pour lui, le fauve n'avait pas remarqué à son regard presque haineux. Son attention était perturbée et son seul et unique objectif pour le moment était de trouver de quoi financer son bonheur.
— Mais qu'est-ce qui se passe ici !? s'exclama la tête du groupe tout en sortant de la foule et en s'immisçant entre les deux membres de sa fratrie.
— Il veut prendre de l'argent pour se payer à boire ! s'emballa la jeune fille.
— Oh ça va il va se rouvrir ton putain de portail, on peut bien profiter un peu là ! cria l'accusé d'une lourde voix se mélangeant aux décibels de la musique.
Aymerick tenta de le raisonner :
— Eliott arrête de faire le con, on a besoin de cet argent ! L'alcool n'est pas une putain de priorité ! Ressaisis-toi maintenant !
Ce dernier s'apprêta à rétorquer sa meilleure réplique, quand soudainement Audrey fit son apparition.
— Qu'est-ce que vous avez les amis ? lança-t-elle avec son petit sourire habituel au coin de la bouche.
— Eliott veut seulement se mettre mal une fois de plus ! Comme d'habitude ! déclara l'aîné, qui commençait à perdre son sang froid.
Audrey s'approcha du fauteur de trouble, passa un bras sur ses épaules et lui tendit un billet avant de lui dire :
— C'est ça que tu veux ?
— Ouais, c'est gentil, merci, rétorqua ce dernier avec une mine moins énervée avant de disparaître dans la foule.
Aymerick regarda son petit frère s'éloigner. Il détestait le voir ainsi, plein de haine et de rancune, prêt à s'autodétruire. Il savait bien que ce n'était pas totalement sa faute, qu'il souffrait d'un déficit de l'attention et qu'il avait souvent bien du mal à se contrôler, mais d'un autre côté, le jeune homme ne fournissait pas vraiment d'efforts pour s'améliorer. Mais il était compréhensible qu'après certains évènements passés ce dernier se soit renfermé sur lui-même et qu'il avait développé une certaine crainte à l'idée d'accepter l'aide des autres. Aymerick se pencha alors vers Audrey afin de la sermonner :
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𝑽𝒐𝒚𝒂𝒈𝒆 𝒅𝒂𝒏𝒔 𝒍𝒆 𝒑𝒂𝒔𝒔𝒆́ (terminé)
Novela JuvenilQue feriez vous, si vous traversiez accidentellement un portail spatio-temporel aux côtés de celui qui vous a sauvé la vie ? C'est ce qui est arrivé à Emilia, seize ans, qui menait une vie triste et monotone jusqu'à présent. Ça a commencé par un act...