Après avoir terminé leurs boissons respectives, ne laissant plus que deux pailles nageant dans du vide, les deux amis prirent la route pour l'hôtel. Camille avait tout de même insisté pour se ballader encore un peu dans la ville, sombre et inerte, avant d'officiellement rentrer.
Les murs des maisons étaient ternes, les croix ne brillaient plus; la brune avait l'occasion de découvrir une nouvelle image du paysage qui l'entourait. Si elle devait le décrire, elle dirait sûrement que cela ressemblait à un paradis perdu, froid et silencieux. Un endroit qui, malgré tout, n'avait rien d'inquiétant ou qui ne lui instaurait aucune peur, loin de là.
Elle était fascinée.
Fascinée de par les nombreux visages que possède la cité. Et elle n'arrêtait pas de penser au fait qu'elle n'avait sûrement vu qu'une infime partie de tous ses portraits.Stanislas, quant à lui, se contentait de la suivre, encore une fois. C'était le même scénario que celui de la plage; il était de nouveau “forcé” de suivre son amie, et il se demandait, à nouveau, comment les gens, -notamment Camille-, faisaient pour être aussi enthousiastes à la vue de lieux si simple, et si familiers ? C'était exactement la même ville qu'il y a quelques minutes, sauf qu'ici, il fait nuit. Mais ça reste la même ville.
Alors pourquoi diable est-elle si excitée ?
C'était une chose qui, vraisemblablement, lui échappait.
Néanmoins, il abandonna assez rapidement toutes ces pensées qu'il jugea comme “inutiles”, et après quelques coups d'oeils curieux sur les édifices, il finirent par éventuellement retourner à l'hôtel.
C'était un nouveau jour qui se levait sur la Grèce, ainsi que sur les deux compagnons. L'un n'avait aucune envie de bouger; il voulait juste se prélasser dans les draps rouges à l'odeur de lavande de son lit. L'autre, était déjà habillée et parée à affronter les supplices de cette journée.
Tous deux le savaient déjà : cela s'annonçait comme un voyage éprouvant et long.
“- Stan..., commença Camille, je sais que tu n'en as pas envie... Et franchement, moi non plus. ”
Elle marqua un pause en s'approchant du russe, endormi et enseveli sous le tissu cinabre.
Il le savait très bien, au fond de lui, que c'était une étape importante, et même primordiale de la mission. Sans cela, il ne pourra l'accomplir.“- Mais tu sais très bien qu'on doit le faire.” reprit la brune.
En disant cela, elle lui prit les chevilles, et commençait à le tirer hors de son berceau, chose à laquelle il répondit par un long soupir, en retirant ses jambes de l'emprise de son amie.
“- Ça va... Dit-il, d'un ton glacial, j'arrive... ”
Stanislas se montrait définitivement féneant. Mais plus qu'une simple paresse, il n'y avait juste pas la motivation, derrière le but à atteindre. Et puis, c'était un amoureux du sommeil. Sur ce point là, il s'apparentait à un chat, pensa Camille.
Il se lève alors, et après avoir prit ses affaires, -son téléphone et les clés de la chambre-, il sort de la pièce à grand regret, quittant son cocon de comfort, suivi par son acolyte, toute sourire.
Leur destination était le coeur d'Oia, à nouveau. C'était là bas qu'ils devaient chercher leur cible. Il vivrait apparemment près de la rue commerçante, où l'on pourrait le trouver, si l'on a un peu de chance. D'après les dires, sa famille y tiendrait même une petite boutique. Quelle bonne aubaine.
Contrairement aux autres missions de Stan, il n'avait, cette fois-ci, que très peu d'informations concrètes et précises sur sa “victime”. Il n'avait que son nom, ses différentes activités professionnelles, la ville dans laquelle il réside, ainsi que le fait qu'il soit un adepte des bars et boîtes de nuits grecques.
On pouvait également deviner qu'il aime beaucoup les plantes, de par ses photos sur Instagram, où l'on pouvait l'observer prendre soin de, ce qu'il semble être, un palmier d'Arec.
Et il possède également deux serpents.Mais ce n'était pas important.
“- Tu sais, j'ai l'impression de l'avoir déjà vu quelque part, dit Camille, en replaçant correctement son sac sur son épaule.
- Dans un magazine ? Demanda Stanislas, d'une voix monotone.
- Oui. Genre Gucci, un truc comme ça. Et puis, même son nom me dit quelque chose... Après tout, "Ophio", ce n'est pas courant !”
Ils marchaient tous les deux le long d'une Église, cherchant à éviter les gens sur le chemin, ainsi que les coins trop exposés au soleil. Il faisait particulièrement chaud, aujourd'hui.
Stan aussi, avait l'impression de le connaître, non pas d'un magazine, mais d'ailleurs. Quelque chose à propos de ce Ophio lui semblait familier, mais il ne savait quoi. Son visage l'intriguait, mais ce n'etait que des pensées sans fondement, encore une fois, alors il n'y pensait plus. De toute façon, quand le mannequin grec se trouvera face à lui, peut être que ça lui reviendra.
Ils continuaient leurs chemin, à travers la petite cité charmante. Les gens, autour d'eux, étaient dévêtus, et profitaient de la chaleur du jour. Ils semblaient se diriger, tout comme Stanislas et Camille, vers les rues marchandes.
Cela faisait plaisir à la brune de voir un endroit aussi animé et vivant. Cela changeait de la triste Angleterre qu'elle connaissait; où les gens étaient moroses, et dont leur seule priorité était de ne pas manquer le bus, sous peine d'attendre le prochain sous la fine averse, déprimante et sans fin.Ici, les habitants étaient chaleureux, bienveillants, et toujours plein de vie.
Peut être parce que le ciel leur accorde plus de chance qu'aux britanniques; Camille considérait tout de même le peuple grec comme étant plus charitable.Cette pensée la fit tomber amoureuse un peu plus de la Grèce.
Elle était vraiment redevable envers Stanislas, maintenant, pour l'avoir emmené avec lui.Arrivant enfin devant les multiples boutiques grecques du village, Stanislas et Camille se mirent donc à la recherche de la personne qu'ils auront à protéger. Cela ne sera pas une chose facile; malgré sa petite taille, la ville contient un bon nombre d'habitants, qui se mélangeaient autour des deux amis, dans la rue aux pavés de pierre blanche. C'était à se demander s'ils allaient s'en sortir indemnes.
La brune profitait de cette occasion pour observer aux alentours. Il y avait des magasins de vêtements, une librairie, des épiceries locales... Rien de plus banal. Mais tous les produits en vente avaient ce charme insulaire si particulier. Bien que ce n'était qu'un simple savon, il a été fabriqué ici, localement, en Grèce ! Ce n'était donc plus un savon anodin aux yeux de Camille, c'était un savon Grec. Et cette raison lui suffit donc pour l'acheter.
Ayant perdu de vue le russe pendant ses emplettes, Camille posa son regard sur la foule, pendant un instant. Il était facile, pour elle, de le retrouver. C'était la seule personne qui portait des vêtements sombres, et puis, il faut dire qu'il est assez grand. Alors elle le rejoingna sans grand problèmes, en prenant soin de lui montrer son achat, auquel Stanislas ne répondit d'un simple hochement de tête.
Que voulait-il dire ? Pas grand chose. C'était simplement pour procurer une réponse à son amie. Il y avait des choses plus importantes dont il fallait s'occuper, en ce moment précis. L'attention de Stan ne pouvait donc se détacher de son but, et Camille le comprit bien vite, en rangeant avec soin son achat et en se reconcentrant, elle aussi, sur leur objectif.
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ὄφις
AdventureUn roman d'aventure sur une amitié entre trois personnages, avec de la fantaisie. Des pouvoirs, qui parfois sont développés, parfois reçus comme présent à la naissance, ou alors parfois inexistants. Qu'adviendra-t-il donc d'un Dieu dans notre mond...