Chapitre 14

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PDV Malia

Il était bien gentil, le nain, mais bon, je n'étais pas une voleuse de base, moi. Juste une pauvre lycéenne sans grande confiance en elle. Voler, ce n'était pas dans mes habitudes ; je me sentais trop coupable. Bref, il valait mieux faire cette « leçon », plutôt que de s'attirer les foudres du chaton gothique.

Je poussai la porte du magasin, qui était plein à craquer de vêtements. Une explosion de couleurs m'accueillit : des nuances de jaune éclatant, de rouge passion, de vert éclatant et même des motifs arc-en-ciel. Les formes étaient tout aussi variées ; j'aperçus des robes en triangle, des shorts et des jupes bouffantes. Certains vêtements étaient si atypiques qu'on ne pouvait jamais les trouver chez moi. En parcourant les rayons, je me demandai ce qui pourrait bien me plaire, surtout maintenant que j'avais changé d'apparence et de taille. Je devais aussi trouver des sous-vêtements.

Comment j'allais faire ? J'allais attirer tous les regards ! Comment j'allais réussir à tout prendre sans me faire remarquer ? J'avais 30 minutes pour réaliser un exploit. Et si je n'y arrivais pas avant la fin du délai, qu'est-ce qu'il allait me faire ? Je souffrirais le martyre ! Allez, réfléchis, Malia, réfléchis ! Quel stratagème fou pourrais-je inventer ? Raaa, et je n'avais pas Aiko ou les autres pour m'aider !

Soudain, une idée traversa mon esprit. À défaut de ne pas pouvoir voler tous les vêtements, je pourrais les acheter avec de l'argent volé, non ? C'était du pareil au même, ça revenait à voler, non ? Bon, il devait me rester 20 ou 15 minutes à peu près. Je pris des vêtements qui me plaisaient ainsi que des sous-vêtements, puis je me précipitai dans une cabine d'essayage.

OH LA VACHE ! Je venais d'essayer un 36-38, c'était dingue ! Et je faisais du S en haut ! J'étais abasourdie. Une fois mes essayages terminés et les vêtements sélectionnés, je mis mes choix dans un coin et me dirigeai vers la sortie, prête à dérober un portefeuille qui traînait.

Je repérai un groupe de filles devant les cabines d'essayage, indécises sur la tenue à choisir. Elles parlaient assez fort et semblaient totalement absorbées par leurs réflexions, ne faisant pas attention à ce qui se passait autour d'elles. Je passai discrètement à côté d'elles et, avec une adresse surprenante, je choppai un téléphone et un portefeuille qui traînaient là. C'était plus facile que je ne le pensais ! Bon, elles étaient surtout un peu naïves de ne pas faire attention, mais c'était tant mieux pour moi.

Je repris les habits que j'avais mis de côté et, en me dirigeant vers la caisse, je vis un vêtement noir ressemblant à celui de Feitan, qui pourrait bien lui aller. Je réfléchis deux secondes et décidai de le prendre. Je ne savais pas s'il allait aimer, mais bon, on verrait bien. Au pire, c'était de l'argent volé. Je payai mes achats rapidement, heureuse d'avoir réussi, et sortis du magasin, me sentant fière de moi.

J'arrivai devant Feitan, qui releva la tête vers moi, ses yeux neutres scrutant mes sacs avant de reporter son regard sur moi.

Feitan : Je t'avais dit de les voler, Gamine, me dit-il, d'un ton détaché. Je sortis le portefeuille et le téléphone volés avec un sourire fier.

Malia : J'ai volé un portefeuille à une ado qui faisait du shopping avec ses amies, et comme je n'avais pas encore de téléphone, je lui ai pris le sien ! Lui dis-je en lui tendant les objets sous son nez.

Feitan : Ok, ok, on va dire que ça passe. Tu as pris quoi, du coup ? Son air détaché ne me rassurait pas.

Je commençai à déballer mes deux sacs de vêtements.

Malia : Alors, des tee-shirts, des sweats, des pantalons, des shorts et des leggings. J'avais même pris des chaussures, deux paires de baskets avec des semelles incroyables !

Feitan : Mouais, pas très féminin tout ça, me rétorqua-t-il avec un sourire moqueur.

Malia : Nan mais, j'ai l'impression que tu me juges. Ah, et aussi, j'ai pris ça ! Je lui montrai le vêtement noir que j'avais repéré, espérant le surprendre. Tiens, j'ai pensé que ça pourrait t'aller. Ta « robe », dis-je en faisant des guillemets avec mes doigts, commençait à être un peu usée.

Il me regarda, son expression indéchiffrable.

Feitan : Ouais, sympa. Et tu comptes les mettre où, tous tes vêtements ? Je sortis un sac que j'avais acheté en plus des vêtements.

Malia : C'est bien, tu y as pensé, dis-je en souriant.

Il se leva et, avec un soupir, ajouta :

Feitan : À vrai dire, je pensais que tu n'y arriverais pas avant les 30 minutes et que tu aurais pu abandonner. J'ai pu aller me chercher un truc à manger, sans t'avoir dans les pattes.

Malia : J'ai pas le droit, moi ? Je le regardai, un peu déçue.

Feitan : Non. Il était catégorique, dis donc. Je m'y attendais un peu, venant de lui. Je devais imposer un truc : comme tu sais à peu près voler, chacun s'occupait de SA nourriture, de SON logement, et du reste. Moi, j'étais là pour t'initier au Nen. De mon point de vue, vous ne nous serviez à rien, toi et ton pote. Je vous aurais tués, moi. Je n'étais pas là pour faire la nounou d'une gamine.

Malia : Dis comme ça, je suis un boulet, hein ? Je n'y connaissais rien de ce monde, à part derrière un écran !

Feitan : Ah, ouais, d'accord. Bon, je vous annonce ma mort pour la semaine prochaine, alors. Il tourna les talons mais s'arrêta à mi-chemin.

Feitan : Tu me retrouveras tous les matins à l'entrée de la forêt du village. On se voit demain.

Il commença à avancer, me laissant seule, au milieu d'une ville que je ne connaissais pas, dans un monde que je ne connaissais pas, et avec l'impression d'être un boulet qui méritait de disparaître, car je ne servais à rien.

C'était peut-être qu'une impression, mais j'avais tendance à être très négative, à manquer de confiance en moi et à me rabaisser. Cela m'avait souvent donné envie de pleurer. Regarder à travers l'écran et être dans la réalité, ce n'était pas du tout pareil. Moi qui étais toute contente d'être dans mon anime préféré, je préférais limite ma vie dans mon monde. Mon humeur venait de plonger.

Je remis tous mes vêtements dans mon sac et me dirigeai dans la direction opposée à celle que Feitan avait prise. Je cherchais une auberge pas trop chère pour la nuit. En chemin, je remarquai un sans-abri vêtu de vêtements en mauvais état, grelottant de froid. Soudain, je me rappelai que j'avais toujours la robe que j'avais prise pour Feitan. Je la sortis de mon sac et me dirigeai vers le sans-abri.

Je lui tendis le vêtement. Son regard incrédule se fixa sur la robe, puis il me demanda silencieusement s'il pouvait vraiment la prendre. Je lui fis oui de la tête. Il prit la robe et l'enfila, ses yeux se remplissant de gratitude. Il me remercia, les larmes aux yeux, et je ne pus m'empêcher de sourire à cette simple joie.

Je lui donnai également un peu d'argent pour 2 ou 3 repas avant de reprendre ma route vers l'auberge.

Après un moment de recherche, je finis par trouver une auberge pour 150 jenis les deux nuits. Le propriétaire, apparemment compatissant, me fit un petit prix sur la chambre. Je posai toutes mes affaires, soulagée de m'être enfin trouvée un endroit où passer la nuit, et ressortis pour aller me chercher quelque chose à manger.

Une fois la nourriture en main, je m'installai dans ma chambre. Je changeai pour un jogging et un tee-shirt confortables, puis me glissai dans le lit. Mais malgré ma fatigue, je mis près d'une heure à trouver le sommeil, trop occupée à tourner dans le lit, à m'inquiéter sur comment trouver cette foutue forêt, si j'allais réussir à me lever à l'heure et à penser à d'autres choses. Ce séjour dans la dimension des Hunters commençait mal.

(en réecriture) Deux monde, un amour (Feitan x OC)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant