Down-And-Out [BakuDeku]

CHAPITRE 23 •Rosa Rubicundior, Lilio Candidior•

Un vent frais souffla sur mon visage et me sorti de ma léthargie. Je regardais alors Kirishima, ébahis, abasourdi par ce que je venais d'apprendre.
Kirishima tenta de dire quelque chose mais se ravisa.
Je me levais calmement et Kirishima se tourna vers moi, paniqué, ne sachant comment réagir. Je ne savais pas ce qui le motivais, mais Kirishima venait de vendre ses coéquipiers comme ça... heureusement que je ne lui avait rien dit à mon sujet. Désormais plus rien ne m'intéressait à leur propos...

Je savais maintenant ce que je voulais savoir. Pourquoi, comment et par qui la paie de UA à été créée. Tout ce que je retiens c'est que le conseil des élèves est une bande d'hypocrite, et qu'il faut avoir vécu avec pour le savoir. Quand je pensais qu'au lycée tout le monde les vénèrent, ça rend fou.
Aujourd'hui était nôtre dernier jour, je ne voulais plus rien avoir avec eux.
Demain tout serait terminé.

- Et toi, pourquoi tu fais ça ? Demandais-je. Pourquoi tu veux tant que la paire de UA soit réelle ?
- Je fais ça pour Bakubro, avoua-t-il en souriant. Pour qu'il se rende compte de lui-même que... vous n'êtes pas fait pour être ensemble.

Pff... aussi bête et hypocrite que les autres.

- Midoriya tu-

Je n'écoutais pas la fin de la phrase de Kirishima et fit volte face pour redescendre la colline. Je descendis le flanc à toute allure, courant presque au milieu des feuillages et trébuchant sur le sol instable. Une seule pensée ne ressortait de cet entretien avec Kirishima et c'était que le pire de tous était probablement Shoto Todoroki. Il était le seul que j'avais considéré comme un ami parce qu'il s'était fait passé pour. C'était du mensonge de A à Z. Et c'était pour ça qu'il était le seul pour qui je ressentais une haine désormais.

C'était la goute de trop. Je courrais tellement qu'en à peine quelques minutes je sortais du bois, face à la structure. Mes jambes ne me faisaient plus mal comme à mon habitude quand je courrais. Je ne sentais plus ce vent glacial qui m'arrivait de plein fouet. Et j'avais plus aucune empathie pour celui qui avait été mon seul ami durant le séjour. L'herbe humide par la givre fondue me fit glisser, mais je ne tombais pas. Je continuais de courir comme un fou jusqu'au bâtiment, et une fois face à lui, je deviais à droite.
Shoto était dans la cour.

Je me stoppais net en apercevant le groupe quelques mètres plus loin et le monde s'arrêta autour de moi. Mon coeur se mit à battre la chamade, et ma vision me paraissait flou. Tout ce que je pouvais voir distinctement, c'était Shoto. Je serrais les poings et contractais la mâchoire. Je ne savais pas si j'étais vraiment prêt à faire ce que je voulais faire, mais je savais qu'une fois devant lui, je ne reculerais plus. Ma place au sein de UA en dépendait, je jouais ma scolarité dans le lycée le plus prestigieux du Japon.
Si je déclenchait une bagarre avec le président du conseil des élèves, j'étais foutu.

Et pourtant, cette pensée ne me dissuadais pas. Mon avenir m'importais peu quand je pensais à l'idée de donner une raclée à cet arrogant et égocentrique. Je voulais le défoncer et le mettre en sang. Je voulais sourire en regardant son corps jonché sur l'herbe et me pavaner ensuite sous les yeux ahuris de cette bande de pute de riche. Et si je pouvais tous les frapper je le ferais, mais ma priorité était cet hypocrite de fils de pute de Shoto !
M'enlever ma vie tranquille pour son bien être ? J'étais quoi, un être inférieur au grand Todoroki Shoto ?! Parce qu'il a de l'argent il se permet de ruiner la vie des gens contre son petit plaisir ?!

La tension montait en moi au même rythme que des larmes de rage.

- J'vais le niquer... chuchotais-je. J'vais te niquer, je vais te baiser ta grand-mère ! Criais-je en entreprenant de rapide et grand pas dans sa direction.

J'allais me mettre à courir en criant de rage pour lui sauter au cou, mais je fus brutalement plaqué au sol par une soudaine arrivée. Mon corps se cogna si violemment contre la terre que je fus incapable de me relever et sentis ma tête tourner. J'eus du mal à reprendre mes esprits immédiatement, mais quelques secondes plus tard, je tombais nez à nez avec le visage de Katchan, à quelques centimètres du mien. Il nous avait renversé derrière le mur, à l'abris du regard du groupe. Ah... il m'avait vu me chauffer tout seul et avait dû comprendre là où je voulais en venir.