Les révélations n'avaient cessé de s'accumuler ces dernières semaines. Et maintenant que le mois touchait à sa fin, il était grand temps de mettre les points sur les "i". Il n'y avait plus aucun secret, plus aucune machination suspecte.
Il ne restait que trois amis, responsables des décisions qu'ils avaient prises et des actes qu'ils avaient commis jusqu'ici. Ils en avaient marre de vivre dans une illusion parfaite depuis plusieurs années. Ils devaient remettre les choses à leurs place.
Pour Emma, c'était déjà décidé. Elle partait dans deux jours. Sa candidature comme "maman" avait été acceptée. Elle retournait dans cet endroit dans lequel elle avait vécu les plus belles années de sa vie pour offrir à une autre petite fille la chance de trouver une famille, comme elle avait trouvé la sienne.
Ses valises reposaient déjà près de la porte d'entrée. Dans les premières lueurs du matin, dans quarante-huit heures, elle sera partie pour de bon.
Son ex-fiancé n'y avait même pas vu une rupture. Elle l'avait avertit, il avait tenté de la retenir. Mais, personne ne se met au travers de ses désirs à elle. Et elle le leur a bien fait comprendre à lui et à Ray.
L'individu en question n'avait pas dit grand chose après leur grande discussion. Cette dernière s'était soldée par le départ prochain de sa rousse adorée et le silence de plomb qui régnait à présent entre lui et Norman.
Ils ne savaient pas quoi se dire. C'était inhabituel. Loin du malaise de l'indécision, ils étaient tout les deux beaucoup trop déterminés à ne pas dire des inutilités, ils étaient enfin prêts à assumer la tempête de sentiments qui ne tardera pas à s'élever entre eux.
"- Bon...on en est là...
- Dis la vérité pour une fois. Ne passe pas par quatre chemins Norman, sinon je te fous mon poing dans la face.
- Tant de violence...Tu sais ce...
- Non, ta gueule. Il n'y a rien à savoir, je ne sais pas ok ? Je ne suis pas dans ta tête et je te prie d'arrêter d'essayer d'entrer dans la mienne. Tu es incapable de savoir comment je fonctionne et moi je ne peux pas prédire ce que tu penses. Tu devrais arrêter d'essayer de contrôler ta vie comme un jeu d'échecs. Parce que personne ne le peut et c'est pas ton QI de surdoué qui va t'aider à comprendre ce qui se passe dans le cœur des autres. Reviens dans la réalité. Je ne suis pas un pion mais ton allié."
Le blond perdit la parole, un instant. Il cligna des yeux plusieurs fois, déboussolé devant toute la frustration contenue dans les mots du noiraud en face de lui. Ledit noiraud le regardait actuellement dans les yeux, son regard sombre était noirci par la colère et...la peur.
Oui, aussi stupide que cela sonne, Ray avait peur. Il n'attendait que la bonne phrase. Il n'attendait qu'une approbation ou une négation. Il voulait que le blond le rassure. Il voulait être sûr de ne pas avoir commis la plus grande erreur de sa vie.
Le reste de ses pensées étaient des flashbacks. Il se revoyait plusieurs années auparavant. Quand il était à peine assez grand pour se hisser tout seul sur son lit mais qu'il pouvait déjà lire des livres aux centaines de pages. Un soir, la porte de sa chambre s'était ouverte sur une tête aux cheveux blonds, presque blancs, qui lui souriait sans raison. Le petit noiraud avec d'abord claqué la porte avant de la réouvrir aussi rapidement, piqué par la curiosité.
"- Qui es-tu ? Et qu'est-ce que tu me veux ?
- Je suis dans la chambre d'à côté et je m'appelle Norman.
- Ça ne répond pas à ma deuxième question.
- Tout les autres disent que tu es étrange, je suis venu vérifier si c'était vrai.
- Bah j'espère que tu as eut ta réponse !
- Oui, tu es plutôt étrange...
- Merci. Maintenant j'ai sommeil, à jamais.
- Attends, moi aussi ils disent que je suis bizarre parce que je parle comme les grands. Ça te dis qu'on reste ensemble ?
- Et si je ne veux pas ?
- Je resterai quand même. Tu as l'air bien seul."
Il était vraiment resté avec lui après ça. Malgré le calme plat et le silence dont était friand Ray, à l'époque, il l'accompagnait toujours. Après bien sûr, le noiraud avait finit par l'intégrer à son monde, il avait finit par s'accommoder de sa présence et lui avait permis de pénétrer dans les lieux les plus inexplorés de sa personnalité. Tout comme lui avait finit par s'attacher à son blond. Même s'il, trouvait à l'époque qu'il ressemblait à un fragile. Un fragile avec une intelligence destructrice, certifié détenteur d'un QI de 200 à six ans.
Puis, leur rousse adorée était entrée dans leur vie. Elle y avait mit un joyeux bordel, les éloignant drastiquement l'un de l'autre en les rapprochant peu à peu du monde extérieur.Mais, chassez le naturel et il revient au galop.
Ils ne pouvaient pas rester loin de l'autre, c'était impossible. Pas quand l'univers avait décidé qu'ils devaient être ensemble. Non, cette rencontre fortuite par l'intermédiaire des rumeurs n'était pas le fruit du hasard. Ils étaient presque destinés à finir dans les bras de l'autre. Et ce même si eux même ne s'en rendaient pas souvent compte.
"- Tu te souviens de la fois où maman Evelyne nous avait demandé avec qui on voudrait finir nos vies plus tard, quand on avait douze ans ?
- Oui, la plupart des autres gosses avaient rougit n'importe comment.
- Ben, c'est pas ça qui m'intéresse ! Est-ce que tu te souviens de nos réponses ?"
C'était maintenant au noiraud d'arborer son expression la plus gênée. Maintenant que le sujet était ramené sur la table, oui il s'en souvenait parfaitement de sa voix semi-grave qui répondait distinctement un "j'voudrais finir ma vie avec Norman, il est moins chiant que tout les autres." Ouais, il s'était pris un regard noir pour l'insulte.
Mais ce n'était pas tout. Une autre réponse avait suivit la sienne:"Moi aussi je voudrais finir ma vie avec toi, tu es juste spécial."
"-- Tu es juste spécial...
- Et je le pensais. Tu es spécial.
- Toi aussi...
-...Je..sais..?
- P'tain arrête avec ça. Non, tu ne sais pas. Je ne le sais pas non plus. Personne ne sait. C'est...euhhh.
- À l'intérieur de nous."
Ils étaient bien à part tout les deux.
"- Je t'aime."
-end
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𝘈𝘱𝘢𝘳𝘵
Fanfic_Il était à part. Une tâche d'encre trop large sur la surface immaculée du monde.