Chapitre 3

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Ayen se précipita vers son amie, dès que le danger fut écarté, pour regarder sa plaie.

« Oh, je suis désolé, Charlotte ! Paniqua l'Omega. Ç... ça va... ça n'a pas l'air très profond. Je vais arranger ça. Il y a du baume de soin que faisait papa dans mon sac. »

Il retira son sac de son dos pour fouiller dedans, trouvant facilement le petit pot qui contenait cette texture. Et même quand il n'en aurait plus, il pourrait facilement en refaire. Son père le lui avait appris. Il dévissa le couvercle pour plonger ses doigts dans la mixture gélatineuse et l'étaler sur la blessure de Charlotte. La vache ne cilla pas. Elle savait que c'était pour son bien. Même si la plaie en elle-même ne lui faisait pas vraiment mal, elle n'aimait pas voir Ayen s'inquiéter.

Le jeune Omega se calma après avoir posé un pansement, et reprit sa petite conversation avec ses amis rongeurs. Malheureusement, comme tout les animaux, ils ne pouvaient pas nommer l'endroit où ils étaient. Ils n'étaient pas comme les humains à donner des nom à tout les objets et les lieux. Ayen avait terriblement besoin d'une carte. Il leur demanda alors si ils savaient où était la ville, ce qu'ils ignoraient aussi. Mais ils se mirent à sautiller d'excitation et lui firent signe de les suivre. Ayen n'hésita pas une seconde, tout en restant discret. Il dû ralentir considérablement en chemin lorsqu'il aperçut deux Aveugles. Puisqu'ils ne voyaient rien, ces infectés là attaquaient aussi les animaux, pour la seule raison qu'ils se repéraient au bruit. La moindre alerte et ils se précipitaient dans la direction du son produit. Par chance, leur infirmité les rendait aussi très maladroits et ils étaient faciles à semer. Ils avaient tendance à se prendre le moindre obstacle, ce qui était un atout pour les survivants. Ayen décida de tenter sa chance et de s'en servir contre eux. Il ramassa une petite roche un peu plus grosse que sa main et observa les alentour. Il y avait une rivière juste à côté. Les plantes aimaient l'eau, mais la Nimue n'en était pas particulièrement adepte. Elwin n'arrosait les siennes que de quelques gouttes, toutes les trois semaines. L'Omega souffla et observa la rive de l'autre côté de l'eau. Ce n'était pas spécialement loin, et il y avait un panneau en métal, recouvert de mousse au point que plus personne ne pouvait lire les destinations. De plus, il n'était fixé que d'une vis, le laissant donc pendre, flèche vers le bas. Ayen visa, et lança la pierre aussi fort que possible. Celle-ci n'atteignit pas le panneau. Elle frôla tout juste la pointe, mais produisit un choc métallique en touchant le sol. Il y avait en faite deux pancarte, mais la deuxième était complètement tombée. Les deux Aveugles réagirent immédiatement et se précipitèrent dans la direction du bruit, pour finalement tomber à l'eau. Ils poussèrent un cri inhumain, déchirant et terrifiant, alors qu'ils se noyaient. Même si la cible prévue n'avait pas été touchée, Ayen était fier de son lancé. Il avait réussi à se débarrasser de ces deux infectés sans conséquences. Il vérifia rapidement les alentours, au cas où d'autres auraient entendu, mais il n'y avait rien. Il reprit donc la route derrière la famille de lièvre.

Les rongeurs l'amenèrent jusque sous un pont. Un pont pour la voie de chemin de fer qui traversait chaque ville de l'anneau. Chaque cité possédait une gare, et il y avait même des arrêts en pleine campagne, pour les maisons isolées. Le train, partiellement dégradé par le temps et couvert de mousse, était arrêté sur le pont. La tête du TGV avait déraillé et se trouvait au niveau d'Ayen, le nez dans l'eau qui passait sous la passerelle. Le premier wagon avait suivit, mais tenait de justesse, en équilibre sur le bord des rails.

Ça n'avait l'air de rien comme ça, mais c'était une aubaine. En suivant le chemin de fer, Ayen tomberait forcément sur une ville, et là-bas, il avait des chances de trouver une carte. Ayen pris les lièvres dans ses bras pour les remercier, mais ils restèrent de toute façon avec le groupe, désireux d'apporter leur aide, et Ayen en fut heureux. Plus il était entouré, mieux il se sentait. Il rejoignit les rails prudemment pour commencer à marcher. En hauteur, il pu voir quelques infectés au loin, mais il se baissa derrière Charlotte pour ne pas être remarqué. Il ne savait pas à quelle distance se trouverait la ville, mais il allait sûrement lui falloir quelques heures de marche. Peut-être même deux ou trois jours. Son père lui avait souvent dit que les villes étaient espacées.

OmegaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant