C'était une douce nuit d'hiver.
Au cœur de ce mirage d'encre, les pupilles des couche-tard pouvaient admirer les translucides flocons de neige voleter pour finir par s'échouer dans la plus grande des souplesses sur le manteau ouaté recouvrant l'intégralité du village caché de la Feuille et de ses environs. Le firmament nocturne était parsemé de cotonneux nuages grisonnants, cachant toute existence du divin astre lunaire ou des innombrables parures célestes qui scintillaient habituellement avec une incandescence propre à elles mêmes. Toutefois, si les étoiles n'ornaient pas la voûte céleste en cette nuit, on aurait juré que ces dernières étaient en train de pleuvoir sur Terre, les nuances immaculées des flocons neigeux arborant les mêmes somptueuses teintes. Bien que rares - il faut dire qu'il commençait à se faire tard - les chanceux ayant le privilège de contempler cette pluie céleste ne saisissait pas leur bonne fortune de se trouver dans la délicieuse chaleur de leur foyer, sans avoir à supporter la glaciale bise caressant les rues de Konoha de son souffle sibérien. Contrairement à ses curieux attirés par le somptueux panoramique qu'offraient les allées désertes du village, faiblement illuminées par les quelques lanternes dispersées ça et là et qui donnaient à l'épaisse couche de poudreuse une intime teinte orangée, deux shinobis se voyaient dans l'obligation de supporter le rigoureux aquilon mordant leurs rares parcelles de peau découvertes - se résumant par leur visage et leurs mains - en raison de leur rôle de gardien des immenses portes permettant l'accès au plus puissant village du pays du Feu.
Ces deux inséparables jônins, Kotetsu Hagane et Izumo Kamizuki, assumaient leur responsabilité de protecteur de ce lieu particulièrement propice aux attaques. Leurs sens étant pourtant constamment à l'affût du moindre changement dans l'atmosphère les entourant, et ce même lors de nuits aussi paisibles que celle-ci, cela n'empêchaient pas les deux amis de s'accorder une poignée de secondes d'émerveillement durant lesquelles le duo quitta l'abri sous lequel il se trouvait auparavant afin de mirer les flocons progressivement dégringoler des cieux nuageux, en oscillant de gauche à droite avant de se mêler à la conséquente mousse glaciale accaparant chaque mètre carré de la Terre. C'était un phénomène si rare au pays du Feu que les deux adultes furent transportés, un battement de cil durant, vers leur tendre enfance, où ils se revirent, à ce même endroit mais une trentaine d'années en arrière, riant à gorge déployée, tandis qu'ils se projettaient d'innombrables boules de neige confectionnées à la va vite. Ils se firent face, leurs visages frigorifiés de dessinant péniblement grâce à la pâle lueur émanant de leur cabane, l'obscurité tentant de dévorer leurs traits, et s'échangèrent un sourire amusé en raison de cette brève vague de souvenirs qui venaient de les traverser. Retrouvant son habituel sérieux, Izumo secoua légèrement la tête afin de se reconcentrer sur leur mission de protection et regagna son poste, tandis que Kotetsu s'octroyait une trêve un peu plus longue et continuait de perdre son regard en direction des ces ruelles appartenant à son foyer qu'il chérissait tant.
Soudainement, son for intérieur se retrouva perturbé, et il se replongea instantanément en état de concentration maximal, prêt à bondir au moindre danger, alors qu'il sentait une présence s'avancer en sa direction. Il lança un furtif coup d'œil à son compagnon qui hocha la tête, lui aussi était aux aguets, et tous deux recentrèrent leur attention sur les portes du village. De discrets pas faisant crisser la neige se firent bientôt entendre, brisant la quiétude régnant auparavant en ces lieux habituellement animés par toutes les vies peuplant ce village, tandis qu'une silhouette se dessinait peu à peu dans la pénombre. Reconnaissant le nouvel arrivant, le duo se détendit instantanément et salua même d'un hochement de tête respectueux le shinobi qui leur rendit leurs salutations lorsqu'il passa devant eux.
L'être en question continua son chemin, avec pour compagnie le son feutré de ses bottes craquelant la poudreuse à chacune de ses foulées. De glaciales bourrasques vinrent de temps à autre s'infiltrer au travers de ses mèches de jais et faire valser les pans de son inséparable cape ébène grâce à laquelle il était protégé de la brise hivernale, il resserra alors l'emprise qu'il avait autour du tissu de son unique main gantée et poursuivit son ascension dans les contrées de son village. Au cœur de chaque habitation devant lesquelles l'homme passait, les lueurs des veilleuses et des cheminées s'étaient tues afin de permettre aux résidants de ces foyers de regagner les bras de Morphée dans la plus grande des quiétudes. Le village dormait dans un souffle commun, et les esprits des shinobis vaguaient dorénavant dans le monde des songes ; l'entièreté des foyers étaient alors assoupis, à l'exception d'un. Sasuke put apercevoir la chaleureuse lueur émanant des fenêtres de cet endroit lorsqu'il atteignit la ruelle où la maison encore animée se situait, et il amplifia légèrement la cadence de ses foulées afin d'atteindre ce lieu lui tendant les bras. Au pied de la bâtisse, le brun expira un dernier souffle qui se cristallisa instantanément dans l'air, créant une volute immaculée en raison du contraste de température, et le shinobi pressa la poignée.
Dès l'instant où il franchit le pas de la porte, une douce chaleur vint lui caresser son visage engourdi par les températures négatives. Le souffle sibérien stoppa sa progression une fois que l'éternel absent eut refermé la porte derrière lui, avec la plus grande des précautions afin de ne pas réveiller le précieux enfant somnolant dans la pièce adjacente.
Une lueur jaunâtre émanait de la pièce principale, signifiant que quelqu'un s'y trouvait, et son être entier se trouva réconforté par une douce pensée : celle de retrouver ces deux êtres avec qui il formait une famille. Alors, sachant pertinemment que sa bien aimée avait veillé tard pour être éveillée lors de son retour, le brun souffla de sa voix grave, d'un ton des plus posés, cette phrase résonnant pour certains comme une simple banalité, mais qui, pour le repenti, possédait la plus grande des symboliques ; celle d'avoir un foyer :- Je suis rentré.
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Lumière Éternelle | 𝐎𝐒 𝐍𝐀𝐑𝐔𝐓𝐎
FanfictionRecueil d'os sur l'univers de Naruto, écrit avec toute la fougue de la jeunesse que j'ai en moi. Au menu : des os sur les différentes amitiés, mais aussi du sasusaku et beaucoup de fluff car on a un cœur de fragile ici Le fanart en couverture ne m'...