Dans la pureté de cette étoffe immaculée, l'intimité de ces draps froissés, deux âmes peinées tentaient de réchauffer leurs cœurs sur le point d'à nouveau se déchirer. Une expiration s'échappa d'entre de douces lèvres anonymes pour venir s'évaporer dans le néant de la pièce, se mêlant dans une translucide harmonie avec l'atmosphère nocturne, l'astre lunaire baignant la chambre d'une douce lueur jaunâtre. La propriétaire de ce murmure laissa sa gracieuse silhouette s'échouer à nouveau sur le lit, sa peau laiteuse fleurtant avec le glacial du tissu râpeux qui recouvrait partiellement son corps d'une beauté méconnue du commun des mortels, tandis qu'une brise fraîche s'infiltrait par la fenêtre entrouverte, et vint frôler les corps embrasés de deux amants lotis dans le sanctuaire de leur amour. De ses doigts graciles, la jeune femme effleura de la manière la plus délicate qu'il soit la joue blême de son partenaire, et celui-ci quitta du regard la vacuité du plafond pour plonger ses orbes fumeuses dans les deux pierres précieuses ornant les pupilles de la douce femme.
- Ne pars pas.
Cette phrase était, elle en avait parfaitement conscience, un simple et pur caprice. L'être pour qui elle était éprise n'avait, à aucun moment, le droit au moindre relâchement ; l'entièreté de son existence étant désormais consacrée à expier ses innombrables péchés, à laver ses mains en apparence pourtant immaculées, de ce liquide écarlate faisant battre le cœur des vivants. La phrase resta en suspens mais l'homme à qui était adressé cette supplication s'affaira à glisser sa large main sous le menton de sa bien aimée afin de très méticuleusement pincer ce dernier entre ses doigts ; fusionnant leurs regards éperdus lors d'un subtil instant de symbiose. Il ne prononça mot, mais les gestes parlant d'eux même, il fit serpenter son unique main du visage à la taille gracieusement sculptée de sa nymphe, et laissa ses doigts agiles caresser le corps dénudé de la jeune femme, provoquant à ses parcelles de chair raffinés un frisson insoupçonné tandis qu'un soupir de plaisir se glissa de sa bouche amoureuse. Il la contemplait comme si il n'aurait plus jamais l'occasion de le faire - ayant déjà raté trop souvent sa chance de couver la femme qui n'avait jamais cessé de l'aimer de son regard ivre de tendresse - tandis que cette dernière soupirait d'extase, gémissait d'amour, les yeux clos et le cœur fragmenté. Dans un élan passionnel, le brun scella ses lèvres froides à celles si tendre de son amante, concentrant dans cet unique baiser tout l'amour qu'elle lui inspirait, effleurant toute la souffrance qu'il lui avait fait ressentir, expiant tous les regrets qu'il conservait à l'égard de cet ange tombé des cieux qui avait toujours eu foi en lui. Elle était sa muse, ainsi il mettait tout son art, son expressivité, ses émotions dans cette échange fusionnel, exprimant des mots qui n'avaient jamais pu franchir la barrière de ses lèvres en entrelaçant ces dernières à celles appartenant à l'être qui faisait son bonheur. Le brun aux iris célestes avait tellement de choses à se faire pardonner qu'une vie entière ne suffirait pas pour se racheter, mais il prit conscience de l'immense privilège qu'il avait de savoir la douce à ses côtés depuis toujours et à jamais, quoi qu'il advienne, la belle lui ayant pardonné des erreurs pour lesquelles elle ne lui en avait ô grand jamais voulu.
Brisant cette proximité charnelle avec grand mal, l'homme se redressa et fit couler son regard d'encre vers le cadran aux teintes rouillées ornant la modeste table de chevet, les aiguilles résonnant au cœur de ses tympans dans le plus grand des vacarmes. Le soleil ne tarderait pas à se lever, sonnant par la même occasion l'heure de son départ pour un voyage dont la finalité ne semblait exister que dans une autre réalité. Des semaines, des mois, des années ; personne n'avait la moindre idée de la durée de cette mission, mais le jeune homme n'avait guère le choix, ayant juré fidélité à son village qui lui avait accordé la vie sauve, il se devait d'honorer le pacte en protégeant cet endroit qu'il avait autrefois haï du plus profond de son âme.
Les spectres de son passé se brisèrent lorsque ses iris croisèrent celles, embuées, de la douce femme. Une perle cristalline roula sur une joue de la rosée et alla se noyer dans les teintes neigeuses des draps. Le repenti voulu poser ses phalanges sous la mâchoire de sa bien-aimée, une énième fois, mais celle-ci recueillit ses doigts aux creux de ses deux paumes, afin de le stopper dans son élan, avec un sourire des plus doux sur ses lèvres graciles. Surpris, l'homme aux iris divines lança un regard imperceptiblement interrogateur à la jeune femme, et cette dernière creusa ses fossettes d'avantage alors qu'elle déposait la main de son cher et tendre sur la peau frémissante de son ventre. Instantanément, l'organe vital du Uchiha fit un bond dans sa cage thoracique tandis que des mots lui échappèrent :
- Tu es..
Allongée sur le textile chiffonné, ses billes émeraudes observant la mine aux nuances floconneuses du jeune homme à ses côtés, la nymphe battit un bref instant des cils pour acquiescer aux paroles inachevées de son amant, et sentit son cœur imploser dans sa poitrine lorsque qu'un discret sourire s'échoua sur les éternelles inexpressives lèvres du brun. Alors, les orbes ébènes du jeune homme titubèrent vers le nombril de son amante, et il quitta sa position assise pour se rallonger sur le matelas, en déposant, dans la plus grande des douceurs qu'il eut été possible d'imaginer, son oreille contre la surface le séparant du fruit de leur amour, tandis que la future mère plongea ses gracieuses phalanges dans la chevelure de l'homme qu'elle aimait plus que tout, des larmes de bonheur dévalant son visage dans la plus candide des franchises.
Bien plus que les liens de l'amour, c'était à présent les liens du sang qui unissaient ces deux êtres constamment séparés par le destin. En une nuit d'amour, ils avaient façonnés ce fil rouge les liant désormais à tout jamais, ainsi la somme de leur tendresse et de leurs émois grandissait dans la douce chaleur du corps de la jeune femme, illuminant son être comme une lueur d'espoir en l'avenir. Telle une flamme de l'ampleur d'une bougie qu'on allumerait lors d'une glaciale nuit d'hiver pour se tenir compagnie, d'un cierge devant lequel on s'agenouillerait pour souffler une prière, une toute nouvelle et pur lumière s'apprêtait à entrer dans leur vie et conquérir leur cœur, entrelaçant ces deux âmes entre elles, scellant leurs sentiments et émotions dans une seule et unique boîte de Pandore qu'était leur amour, pour cet instant et pour l'éternité.
(ce fanart beaucoup trop doux a été réalisé par matumanda, trouvé sur zerochan)
(ps : j'hésite à publier ce three-shots dans un livre à part entière)
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Lumière Éternelle | 𝐎𝐒 𝐍𝐀𝐑𝐔𝐓𝐎
FanfictionRecueil d'os sur l'univers de Naruto, écrit avec toute la fougue de la jeunesse que j'ai en moi. Au menu : des os sur les différentes amitiés, mais aussi du sasusaku et beaucoup de fluff car on a un cœur de fragile ici Le fanart en couverture ne m'...