Chapitre 16

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Harry suivit les autres Serpentards jusqu'au donjon, marchant pour ce qui semblait des kilomètres au sous-sol avant qu'ils n'atteignent le mur de pierre anonyme qui cachait la salle commune des Serpentards, et il suivit les autres à l'intérieur après que l'un des préfets de septième année ait donné le mot de passe. Harry essaya d'écouter très fort : il avait pensé entendre le grand garçon à l'air sûr dire « sang de dragons ». Il se souvint de la dernière fois qu'il avait été ici durant sa deuxième année si le mot de passe avait été « sang pur ». Est-ce que tous les mots de passe avaient « sang » dedans ? Se demanda-t-il. Au moins ce n'était pas « sang de bourbe ».

La salle commune ressemblait à ce dont il se souvenait, avec les murs de pierre humide, les fauteuils au dossier haut près du feu et les lampes vertes étranges, suspendues au plafond diffusant une lumière inquiétante sur tout. Harry n'avait pas mangé beaucoup à la fête, mais il sentit qu'il allait vomir ce qu'il avait mangé s'il devait s'asseoir pendant une minute dans cette pièce terriblement éclairée. Il mit sa main sur son estomac pour donner de l'emphase à son malaise et dit à Draco « Je ne me sens pas très bien. Je vais aller au lit. À demain. » Draco lui fronça les sourcils.

« Tu as promis de m'aider avec les plans. Tu as prétendu tout l'été que tu avais quelque chose d'absolument super dans ta manche pour pouvoir vraiment attraper Weasley. Tu as dit que nous pourrions rester éveillés toute la nuit après la fête, si nécessaire, pour travailler sur les détails. Tu sais que je ne suis pas bon pour ces choses. J'ai besoin de ton cerveau malade. »

Harry grimaça. C'est ce dont il avait peur. Non seulement n'était pas l'ami de Ron dans cette vie, mais il semblait qu'ils étaient carrément ennemis. Bien, décida-t-il, cela va changer.

« Je ne suis plus intéressé par cela. Tout cela me semble si... Gamin. Qu'avons-nous contre lui de toute façon ? »

« Qu'est-ce que... Dois-je te rappeler le second match de Quidditch de l'an dernier ? Sans mentionner nos cinq dernières années à l'école ? » Draco était incrédule. Oui, pensa Harry avec irritation, tu dois me le rappeler...

« Y a-t-il une raison de continuer à avoir une rancœur comme celle-là ? » Persista-t-il espérant qu'il pourrait éventuellement le ramener à quelque chose de plus sensé. « Franchement, je pense que cela m'a noué l'estomac...» Il bougea encore pour partir, espérant que ses pieds l'amèneraient directement à la bonne chambre en pilotage automatique.

« Y a-t-il une raison ? Pour prendre un Weasley ? » La voix de Draco couina, comme s'il était insensé.

Harry lui fronça les sourcils. « Oh, grandis. » Dit-il avec condescendance comme il avait encore la possibilité de le faire avant de se détourner de lui. Il passa une porte, regardant autour les murs monotones de pierre grise. Il avait été dans la salle commune ici, mais jamais dans les dortoirs. Il était fatigué et irritable, et il se sentait encore glacé jusqu'aux os après que le Baron Sanglant se soit confronté à lui. Il devait faire un choix : le couloir de gauche ou le couloir de droite. Il choisit celui de gauche, marchant le long du sol de pierre, attendant que quelque chose lui semble familier. Soudain, quelqu'un ouvrit une porte, et il rentra dans Mariah Kirkner, portant une robe de nuit assez fine, pas de robe de chambre et tenant une brosse à dents. Elle était sortie d'une pièce dont Harry pouvait voir qu'elle avait plusieurs lits à baldaquin drapés de velours vert foncé. Il regarda de l'autre côté du couloir. Elle semblait se diriger vers la salle de bains. La porte était entrouverte et il pouvait voir les dalles vert céladon sur les murs. Mariah lui sourit, se tenant très près. Il essaya de ne pas baisser ses yeux vers sa robe de nuit, mais elle était si fine qu'il dut lutter pour garder ses yeux sur son visage...

Non seulement, cela ne semblait pas la déranger, mais elle fit un sourire encore plus large quand elle vit où ses yeux étaient partis. Il fixait maintenant ses yeux sur son visage, sentant la chaleur monter de son cou. N'était-elle pas avec Draco ? Se demanda-t-il, se souvenant d'eux deux émergeant des carrosses sans cheval devant le château. D'un autre côté, il ne semblait pas capable de monogamie. Si elle était la même, cela faisait un couple approprié.

« Harry ! » Dit-elle de sa voix chantante, son accent écossais toujours aussi fort. « Que fais-tu ici ? » Elle mit sa main sur son bras. « Tu ne devrais pas me voir comme cela... » Dit-elle doucement, son expression avide faisant mentir ses mots. Harry recula, trébuchant. Mauvais couloir, pensa-t-il.

« Dé-désolé » bégaya-t-il, reculant encore. « Je suis fatigué. J'ai tourné du mauvais côté. Bonne nuit. »

Il se tourna et revint en arrière vers le bon couloir. Après avoir passé quelques portes, il en vit une étiquetée sixième année. Il soupira avec soulagement, ouvrant la porte. Il y avait quatre lits à baldaquin, avec les mêmes décorations vert sombre qu'il avait vu du côté des filles. La même lumière verte écœurante brillait des chandelles sur les murs avec leurs abats-jour verts, et d'une paire de lampes pendant au plafond bas. Harry leva la main : il pouvait toucher la pierre au-dessus de lui. Il avait l'impression que le plafond était posé sur sa tête. Bien sûr, il avait un ou deux pouces de plus que dans son autre vie, mais même s'il avait mesuré un pied ou deux de moins, il pensait qu'il aurait trouvé cela tout aussi oppressant.

Il trouva sa malle en regardant finalement les initiales H. P. Bien sûr, il trouva d'abord celles étiquetées DM, NN, BZ, pensa-t-il en grognant. BZ correspondait à Blaise Zabini, et NN ... Norman Nott. C'était ça. Il se souvenait vaguement de Nott dans son ancienne vie, plutôt calme et solitaire. Harry se souvint aussi que dans son autre vie, le père de Nott et Avery avaient été des Mangemorts disgraciés que Lucius Malfoy avait fait tuer. Est-ce que le père de Norman était un Mangemort dans cette vie ? Sans doute, décida Harry. Il sentit une montée inattendue de sympathie envers le garçon calme dont il se souvenait. Il n'avait jamais réellement pensé à la vie de cet élève de Serpentard dans son autre vie, il était si discret. Il n'avait certainement pas pensé à ce que cela avait dû être quand son père avait été pris après l'explosion du pub.

Une fois qu'il eut trouvé sa malle, il la déballa un peu et puis mis le bas de son pyjama pour dormir. Il mit sa main sur son sternum, le contact de l'amulette du basilik lui manquant. Il s'examina dans le miroir de la porte de la garde-robe. Son torse était maigre et pâle, ses côtes bien trop évidentes. Ses cheveux étaient comme ceux de James Potter. Il soupira. Il ressemblait vraiment à son père.

Il grimpa dans le lit qui avait sa malle à son pied, et remonta les couvertures jusqu'à son menton. Au moins, les lits étaient aussi confortables que dans la tour Griffondor. Les elfes de maison les avaient chauffés, et Harry soupira comme le confort se répandait en lui, évacuant finalement le froid de sa rencontre spectrale. Il ferma les yeux, la fatigue dominant complètement son corps, mais son cerveau continuant à tourner, ne lui accordant aucun répit.

Rétablis-le. D'accord, pensa-t-il. Plus facile à dire qu'à faire. Peut-être que je peux essayer deux choses à la fois, pensa-t-il. Peut-être que je peux essayer d'améliorer cette vie, et tenter de trouver Dumblemore ou Hermione, au cas où il y ait une chance que je puisse remettre les choses en ordre... Mais je ne peux pas faire cela, à moins de m'acclimater à cette vie, comprendre comment marchent les choses. Bien sûr, cela m'aiderait si je me sentais comme moi...

Puis il sut quelle devait être sa première action : il devait reprendre ses courses matinales. Cela serait un bon début. Et il devrait s'assurer de rester en dehors de tout problème. Pas de tour joué contre les Griffondors. La dernière chose dont il avait besoin était d'être pris dans des problèmes. Il avait déjà été pris par la directrice en train de se battre avec ses frères. Bien sûr, il devait essayer de quitter les terrains de l'école sans permission pour essayer de localiser Hermione... Mais il franchirait cette étape quand le temps serait venu.

Il se sentait bien de sa décision de reprendre la course du matin, et finalement, il se laissa sombrer dans le sommeil, une partie de lui espérant et s'attendant à ce que toute la journée, depuis dix heures du matin, ait été un simple rêve, et qu'ils se réveillerait bientôt dans sa belle chambre ronde dans la tour Griffondor, avec Ron, Neville, Dean, et Seamus, la lumière du soleil arrivant par les hautes fenêtres, faisant briller les lits aux pendants rouges, et que tout serait en ordre...

La dernière tentation de Harry Potter Où les histoires vivent. Découvrez maintenant