Chapitre 3

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Le dimanche matin, Harry fit attention d'être très, très silencieux quand il descendit les escaliers. Il avait plutôt surpris Mrs Figg samedi matin, sortant de sa chambre en robe de nuit, mais sans robe de chambre. Elle ne s'était pas attendue à ce qu'il soit debout si tôt. Il lui avait expliqué son habitude de courir (se sentant légèrement coupable, comme si c'était une habitude de boire), et elle l'avait regardé avec suspicion à travers la fente de ses yeux, ayant l'air de penser que son but en se levant tôt était de la surprendre en robe de nuit.

Quand il retourna de sa course le dimanche, et se fut douché, il descendit dans la cuisine, se préparant à se payer son petit déjeuner. La veille, il s'était assis à la table de la salle à manger pendant vingt minutes avant qu'elle ne pousse la porte de la cuisine et lui dise que la nourriture n'allait pas venir dans la salle à manger puis dans sa bouche. Il s'habituait encore à être chez elle.

Il se débrouilla pour trouver un peu de pain légèrement rassis à tartiner, et mit la main sur le beurre, mais pas de marmelade ou de confiture. Le chat couleur crème le regardait, endormi, depuis le haut du frigo, tandis que le chat noir se promenait autour de ses jambes, l'obligeant à bouger avec précaution. Il avait peur en permanence de lui marcher dessus. Il regarda dans le frigo. Il ne semblait pas y avoir de jus de fruits, alors il remplit la bouilloire et la mit sur la cuisinière, se résignant à prendre un thé, s'il pouvait seulement trouver où elle cachait les sachets de thé…

« Que penses-tu que tu es en train de faire ? »

Harry sursauta, claquant la porte du placard qu'il avait tenue ouverte. Cela eut pour résultat de faire dégringoler une collection de cuillères décoratives qui tenait sur de très petits clous sur la porte, et de les faire s'éparpiller sur le plan de travail avec un bruit argentin. La question grinçante de Mrs Figg l'avait quelque peu décontenancé. Le chat noir s'enfuit de la pièce, et le chat couleur crème regarda depuis son observatoire, restant dans sa position de sphinx en haut du réfrigérateur.

« Maintenant, regarde ce que tu as fait ! Oh, ne t'en inquiète pas maintenant. Nous allons être en retard à l'église. Que cherchais-tu de toutes façons ? »

« Le thé. Que voulez-vous dire, l'église ? »

« C'est dans la boîte en haut du frigo » Cela prit un instant à Harry de réaliser qu'elle parlait du thé, et non de l'église. « Tu sais », continua-t-elle « cet endroit dans le village avec une tour assez haute, et les cloches qui ont fait tant de bruit ce matin. L'église. Je ne veux pas manquer le sermon de Mr Babcock. Je lui ai suggéré le sujet : 'Pourquoi les jeunes gens ne pensent pas que les règles s'appliquent à eux.' Je te recommande grandement d'y porter attention. Je te poserai des questions plus tard. »

Comme il prenait la boîte de thé à côté du chat, Harry se demanda brièvement quel texte des écritures pouvait être utilisé pour un tel sermon, mais il lui dit. « Je n'irai pas à l'église avec vous. » Il regarda dans la boîte de thé. Oh, enfer, pensa-t-il. Des feuilles de thé. Il grimaça et regarda autour d'une étrange manière. Mrs Figg soupira et lui jeta une boule de métal argentée avec des perforations tout autour. Il prit la boule à thé offerte et utilisa la cuillère dans la boîte de thé pour remplir à moitié la boule après l'avoir ouverte. Au moins, il n'y aura pas de feuilles de thé dans ma tasse, pensa-t-il…

« Tu ne viens pas, eh ? » dit-elle, menaçante, comme si elle cherchait à se battre avec lui à ce sujet.

« Non. Je vais à Privet Drive m'occuper du jardin. J'ai promis à ma tante que je le ferais. Je ne lui ai pas promis que j'irais à l'église. » Harry mit la boule à thé dans la vieille théière brune posée au milieu de la table de la cuisine. Il s'assit pour lire le journal du dimanche qu'il avait ramené, attendant sa salve suivante.

La dernière tentation de Harry Potter Où les histoires vivent. Découvrez maintenant