Lundi 20 avril

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Leeroy
Chère Journal,

78 jours.

Je suis une épave. Je ne tenais même pas debout au lycée aujourd'hui. Ça m'apprendra à boire jusqu'à pas d'heure hier soir. Je voulais finir le livre, mais je m'endormais alors j'ai préféré boire mon éternelle bouteille de vodka que je cachais dans mon armoire, pour ne pas que maman tombe dessus. Bien évidemment, l'alcool ne pas du tout aidé à finir le livre parce que je pensais à lui, encore une fois. Je nous voyais en chaque personnage. Chaque personnage avait un trait de caractère que lui et moi avions. Je le retrouvais beaucoup dans Neil Perry. Il était rempli d'ambition, avait des rêves, était toujours là pour réaliser les miens et de tenir tête à mon père. Comme Neil le faisait pour Todd. J'étais Todd.

TODD. NEIL. TODD. NEIL. TODD. NEIL. TODD. NEIL. TODD. NEIL.

Je n'ai pas réussi à continuer hier soir. J'ai pleuré en silence pour ne pas réveiller maman, même si je pense qu'elle se doutait de mon état vue la dégaine que j'avais ce matin. Je ne pouvais pas rentrer parce que maman ne travaillait pas et qu'elle allait m'en vouloir de m'être mis dans un état pitoyable. Mais ce n'est pas de ma faute. Je n'y arrive plus sans lui.

Tu penses que je devrais lui en parlé aujourd'hui ? Est-ce que je suis près ? Depuis l'accident, je n'en ai parlé à personne. Pas même à elle. Je lui en parlerai plus tard. Pas tout de suite. J'ai besoin d'être sûr qu'elle ne sache pas qui je suis. Je ne veux pas qu'elle le sache. Pas tout de suite.

Je me demande ce qu'elle va raconter aujourd'hui. J'adore l'écouter parler. Et elle a raison. J'aime beaucoup le livre et je sais que je trouverai quelque chose qui me permettra de me raccrocher à la vie. Mais est-ce que je suis près à trouver cette chose ? Absolument pas. C'est beaucoup trop sombre, j'étouffe beaucoup trop et je ne suis pas près de vivre une vie sans lui dedans.

Il me manque tellement. Je ne cesse de le répéter, mais parce que c'est vrai. À chaque heure, chaque minute, chaque seconde de ma vie. C'est un supplice de vivre sans lui à mes côtés. Nous avions tellement peu vécu ensemble. J'aurais aimé ne pas être allé là-bas ce soir-là. Tout était de ma faute. Si je n'avais pas été une telle épave ambulant ce soir-là, il ne serait pas venu et rien de tout ça ne se serait passer. Si j'avais eu les couilles d'affirmer qui j'étais, rien de tout ça ne se serait passé.

Tout est de ma faute.

- Leeroy.

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