Chapitre 18

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Leah
Tout le monde n'arrêtait pas de me regarder depuis que Finn avait reçu sa convocation. Soit c'était des regard de pitié, soit de dégoût, car je n'ai pas défendu mon copain. Ces gens qui pensent comme ça, j'ai envie de les secouer un bon coup pour qu'ils se rendent compte d'à quel point c'est horrible de vouloir défendre un violeur. Peu importe le statut qu'un violeur à dans ma vie, que se soit mon frère, mon père et autres, je ne défendrais jamais quelqu'un qui abuse d'une femme. Beaucoup d'entres elles se cachent encore de leurs agresseurs, car elles ont peur de ne pas être entendu, peur de ne pas être prise au sérieux. Mais je ne ferais pas parti de ses ignorants qui ne prennent pas leurs défenses. Je prenais régulièrement des nouvelles de Lisa, Caitlyn et Lauren pour savoir comment elles allaient. Je ne pouvais que de me sentir coupable de ce que Finn leur a fait subir. Certes, je ne suis pas celle qui les a touchées sans leurs consentements, mais j'aurais pu faire quelque chose pour empêcher Finn de leur faire du mal. Je me sentirais coupable toute ma vie.

Je me dirigeais vers mon cours d'histoire. J'ai passé une semaine horrible, surtout à cause de Leeroy. Depuis lundi dernier, il n'a pas rappelé. Et je m'inquiète. Et s'il n'avait plus la force d'attendre ces 54 jours ? Et s'il était déjà parti ? J'ai essayé de retrouver son numéro lors de nos anciens appels, mais bien évidemment, il était masqué. J'ai tellement peur pour lui. J'ai très peu à dormir en pensant à la possibilité que j'avais, une fois encore, échouer. Je ne pourrais pas supporter de savoir qu'il est été retrouvé mort dans sa chambre. Savoir que je n'ai pas réussi à l'aider, à lui redonner goût à la vie, ça serait beaucoup trop dure. Mais je ne serais pas seulement triste parce que j'ai échoué dans notre petite aventure, mais aussi parce qu'il est devenu quelqu'un d'important pour moi. Malgré qu'il aille mal, il est quelqu'un d'attachant et d'assez drôle. J'aime beaucoup discuter avec lui sur divers, débattre sur Le cercle et autres œuvres qu'on a lu en commun. Savoir ce qu'il a pensé de l'expérience que je lui demande de faire ou des choses que je lui dis pour l'aider, j'aime tout ça chez lui. J'apprécie quand il fait tout pour avoir raison, pour me contredire, mais, comme lui, je suis assez têtu et ne me laisse pas faire, j'apprécie son sarcasme même si j'aimerais qu'il l'échange pour dire ce qu'il ressent réellement. Et toutes ces choses me rendraient triste si je venais à apprendre que Leeroy n'est plus parmi nous. Je le considère comme mon ami dorénavant, tout comme Angel. Iels ne sont plus tout simplement des «client.es » mais iels comptent réellement pour moi.

D'ailleurs, avec Angel, nous avons prévu de nous rencontrer pendant les vacances d'été, avant que je ne parte à Hastings, j'ai très hâte. Iel est devenu tellement important.e pour moi et je sentais qu'iel commençait à aller un peu mieux. L'abandon de ses parents restait toujours un sujet très sensible et iel aimerait tellement qu'ils l'acceptent comme iel est, mais tout le monde n'est pas ouvert d'esprit et ne souhaitent pas l'être, malheureusement. J'essaye de les mentionner le moins possible pour ne pas lo blesser et lo soutenir.

Je suis arrivé dans la salle de monsieur Darwin et m'installe à ma table habituel, bizarrement, Ethan n'est toujours pas arrivé. Ça fait une semaine que je ne l'ai pas revu aussi, il m'a avoué ne pas se sentir bien. Je crois qu'il m'a parlé d'une gastro ou quelque chose comme ça, mais je sais que je ne voulais pas avoir les détails tellement ça me répugnais. J'espère qu'il viendra aujourd'hui, il va prendre tellement de retard dans ces cours... Je prends l'initiative de tout lui envoyer, mais il ne veut pas que je vienne chez lui pour lui donner en main propre, je ne sais pas pourquoi. Il dit qu'il ne veut pas me contaminer, mais je n'y crois pas trop. Du coup, je dois aller à l'hôpital donner à sa mère qui, elle non plus, ne me dit rien sur son état, ou alors je dépose dans la boîte aux lettres.

Monsieur Darwin arrive, les bras charger de papiers et cahier, complètement lessiver de son début de journée:

« Bonjour à tous, j'ai fini de corriger vos dissertations sur les suffragettes d'il y a deux semaines. Je suis plutôt content de vous, il y a très peu de notre en dessous de la moyenne et elles ne sont pas si basse que ça. Je suis fière de vous, vous progressez tous et je suis sûr que vous réussirez les doigts dans le nez vos examens finaux dans ma matière. Je vais donc vous rendre vos copies ! »

J'avais complètement oublié ce devoir, j'avais un peu la tête ailleurs depuis ce devoir. Je ne sais même plus ce que j'ai raconté dedans, si j'en étais fière, j'en ai aucune idée. Il y a deux semaines encore j'étais heureuse et amoureuse, maintenant, je ne sais plus. Depuis cette histoire avec Finn et toutes les filles qu'il a brisées, j'ai l'impression de seulement subir mes journées.

« Mademoiselle Turner ! Excellent comme d'habitude ! 19 !
— Merci, monsieur.
— Pourriez venir me voir à la fin du cours, s'il vous plaît ? »

Je hochais la tête et regardais ma copie. Je souriais voyant ma note et lisais les quelques commentaires de mon professeur. Puis, comme d'habitude, j'écoutais attentivement ses cours et réagissais quand il posait des questions. Nous étions toujours sur le rôle de la femme dans la société aux États-Unis. J'en apprenais un peu plus sur nos ancêtres, sur celles qui se sont battu pour nos droits, pour avoir tout ce que l'on a aujourd'hui et je ne peux que sourire de cette solidarité féminine. La fin du cours arriva rapidement et je rangeais tranquillement mes affaires et me dirigeais vers le bureau de monsieur Darwin :

« Vous vouliez me voir, monsieur ? Demandais-je, en serrant mon sac contre moi.
— Oui, je voulais vous confier la copie d'Ethan, étant donné qu'il n'est pas venu depuis la semaine dernière. Dit-il en cherchant cette dernière.
— Merci, je lui transmettrais...
— Je voulais aussi savoir... Comment vous allez ?
— Je vais bien, merci.
— Vraiment ? Parce que ça serait compréhensif si, après l'histoire de monsieur Baker, vous n'alliez pas bien. C'est un coup dur pour vous, j'imagine, d'apprendre tout ça.
— Oui... Je vous assure que tout va bien. Merci. Dis-je, un peu sèchement.
— Désolée, je ne voulais pas être déplacé en vous demandant ça. Dit-il, gêné.
— Ce n'est rien, merci. Je... Je dois y aller.
— Bien sûr. À lundi prochain ! »

Je lui souriais, tristement, en guise de réponse puis me dirigeais vers mon prochain cours. Et je décidais d'envoyer un message à Ethan pour savoir s'il comptait venir aujourd'hui, et si ce n'est pas le cas, je viendrais chez lui. J'en ai marre. J'ai besoin de mon meilleur ami !

« Salut, je voulais savoir si tu venais en cours, aujourd'hui ? »

Je n'attendis pas longtemps pour décider de me rendre chez Ethan. Je n'en pouvais plus de ce silence radio venant de sa part. Il me contactait seulement pour savoir si je lui avais bien déposé les cours et encore, parfois, c'était sa mère. Je ne comprends pas pourquoi il a disparu comme ça. Je sécherais la moitié de la journée, tant pis si mes parents l'apprennent, mais je n'en peu plus. Je me dirigeais vers l'arrêt de bus et attends ce dernier. Il faudrait que je songe à passer mon permis, les transports en commun deviennent lourd à la longue. Le bus arriva, heureusement pour moi, très vite et je ne perdis pas une minute pour monter dedans et m'installer. Je vérifiais mon téléphone si Ethan m'avait répondu ou pas, mais toujours rien. Je commence à sérieusement croire qu'il m'évite. Ai-je fait quelque chose de mal ? M'en veut-il pour quelque chose que j'aurais dit ?

Je soupirais puis rangeais mon téléphone en essayant de réfléchir à mes actions envers lui qui aurait pu le heurter. Mais rien ne me vient à l'esprit. Je vis rapidement la rue où vive les Bell et descends rapidement du bus avant de me précipiter devant la maison de mon meilleur ami. Je crois que madame Bell est au travail, car la maison est réellement silence et semble presque vide. Si la lumière de la chambre d'Ethan n'avait pas été allumée, j'aurais juré qu'il n'y avait personne. Je pris une grande inspiration et alla sonné à la porte d'entrée. Mais soudain, j'eus un mauvais pressentiment... Mais je continuais à sonner.

I'm Leeroy ! [PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant