Il y avait un homme qui s'appelait Dinâr al-'Ayyâr.Il avait une mère vertueuse qui lui donnait des conseils, mais il ne les écoutait pas.
Un jour, il passa par un cimetière. Il prit un os qui se transforma alors en poussière dans sa main. Il réfléchit et se dit alors : « Malheur à toi Dinâr, c'est comme si je voyais bientôt tes os devenir ainsi poussière et ton corps se transformer en terre ».
Il regretta alors son laisser-aller et eut la ferme volonté de se repentir. Il leva alors la tête vers le ciel et dit : « Seigneur, mon Maître, je m'en remets à Toi pour tout ce qui me concerne, accepte-moi et fais-moi miséricorde ».
Il se dirigea ensuite vers sa mère, le visage bouleversé et le cœur brisé, et dit : « Mère, que fait-on de l'esclave qui s'était enfui lorsque son maître le retrouve ? ».
Elle répondit : « On lui donne des habits rugueux et une nourriture grossière et on lui attache les mains et les pieds ».
Il lui dit : « Je voudrais une tunique en laine et des galette d'orge. Enchaînez-moi et faites de moi ce que l'on fait de l'esclave qui s'était enfui, peut-être que mon Seigneur verra mon humilité et me fera miséricorde ».
Lorsque la nuit tomba, il se mit à pleurer à chaudes larmes en se disant : « Malheur à toi, Dinâr, peux-tu supporter le feu ? Comment t'es-tu exposé au châtiment du Tout-Puissant ? », et il demeura ainsi jusqu'au matin.
Sa mère lui dit alors : « Aie pitié de toi-même », mais il lui répondit : « Laisse-moi donc me fatiguer un peu, pour que je puisse me reposer longtemps ensuite, ma mère. J'aurai demain à me tenir longtemps devant mon Glorieux Seigneur et je ne sais pas si sera donné l'ordre que je sois placé dans une ombre dense ou bien en Enfer ».
Elle lui dit : « Mon fils, prends donc du repos ».
Il lui répondit : « Je ne recherche que le repos. Mère, c'est comme si tu imaginais les créatures conduites demain au Paradis, et comme si j'étais conduit en Enfer avec ses habitants ».
Elle le laissa alors dans son état.
Il se mit à pleurer, à s'adonner aux actes d'adoration et à la lecture du Coran. Une nuit, il récita (sens des versets) : « Par ton Seigneur ! Nous les interrogerons tous sur ce qu'ils œuvraient » (Coran 15/92-93).
Il médita ce verset et se mit alors à pleurer jusqu'à s'évanouir.
Sa mère l'appela alors, mais il ne lui répondit pas.
Elle lui dit alors : « Mon chéri, toi l'apaisement de mes yeux, où nous rencontrerons-nous ? ».
Il lui dit d'une voix faible: « Ma mère, si tu ne me trouves pas sur le Lieu du Rassemblement le Jour du Jugement, demande de mes nouvelles à Mâlik, l'Ange gardien de l'Enfer ». Puis, il poussa un long soupir et mourut, qu'Allah lui fasse miséricorde.
Sa mère sortit appeler les gens en leur disant : « Venez tous célébrer la prière funéraire pour celui qui est mort par crainte de l'Enfer ».
Les gens vinrent de toute part. On n'avait jamais vu autant de gens ni de larmes plus abondantes que ce jour-là.
Après l'avoir enterré, un de ses amis le vit en songe la même nuit marcher fièrement dans le Paradis portant une belle tunique verte. Il récitait (sens des versets) : « Par ton Seigneur ! Nous les interrogerons tous sur ce qu'ils œuvraient » (Coran 15/92-93), et disait : « Par Sa gloire et Sa puissance, Il m'a interrogé, m'a fait miséricorde, m'a pardonné et a effacé mes péchés. Informez-en ma mère ».