Étrange Conflit

Partie 2

Pour ne pas trop attendre à entrer dans le vif du sujet, voila la deuxième partie de l'histoire !  J'espère que la suite vous plaira...!

==========

Lorsque j'ouvre les yeux, je suis face au plafond de la chambre. Déjà le matin ? Mais non. En regardant l'horloge, je constate que minuit a passé depuis quelques minutes. Mon regard est vite attiré par cette lumière qui émane de la fenêtre. Curieuse, je me redresse et tente de voir à travers les volets, mais je ne vois pas assez. Je prend alors le risque d'ouvrir silencieusement la fenêtre et une des deux portes du volet pour y voir mieux, et c'est là que je suis éblouie par le spectacle qui s'offre à moi : j'aperçois les quelques branches du cerisier scintiller, laissant voler ses pétales de fleurs dans toute la cour. Je passe la tête à l'extérieur, émerveillée, et tente d'attraper un pétale. Quand un se pose sur mes cheveux, je le prend et l'observe d'un oeil curieux. J'ai l'impression de pouvoir voir à travers, de voir des veines traverser le tissus du pétale brillant. Cette faible lumière rose est si belle que j'en reste médusée un moment avant de réaliser la situation.

— Pas normal.

Ces simples mots ont suffit à me décider à franchir la fenêtre et à me retrouver pieds nus sur les graviers de la cour, le regard rivé sur les branches qui dépassent de derrière la salle de spectacle. Il ne fait pas froid, la température ambiante est très douce. Toujours mon pétale dans les mains, je m'avance calmement vers l'arbre scintillant... et suis émerveillée de voir le tronc entier briller de mille feux, rosé, émanant un léger brouillard doré. Au pied de l'arbre s'étalent tous les pétales tombant des branches, créant un beau tapis rose pâle. Soudain, un craquement attire mon attention au dessus de moi : une petite branche vient de se rompre et manque de tomber. J'aimerais tant que ce beau spectacle ne soit pas gâché...

Comme si l'on avait entendu ce souhait, je sens mon corps s'alléger pour enfin décoller mes pieds nus du sol et m'envoler vers les branches. Je n'ai pas peur, au contraire, je suis très confiante et me laisse guider dans les aires jusqu'à arriver face à cette petite branche cassée. Je ne sais pas trop quoi faire maintenant, mais le premier réflexe que j'ai c'est de lier mes mains autour d'elle pour espérer la réparer. Et comme par magie, lorsque je retire mes mains, la branche est de nouveau sans égratignure, bien droite et continue de briller comme s'il ne s'était rien passé. Suis-je en train de faire le plus magnifique des rêves...? Je ne sais que penser de ce qu'il se passe tellement je suis émerveillée. Je n'ai pas envie de me réveiller. Puis, sans que je ne le sente venir, le décor change petit à petit autour de moi et de l'arbre. Je quitte la belle et grande propriété pour arriver au milieu de nul part, au milieu d'une prairie sous le clair de lune, toujours près du cerisier. Sur le moment, je panique un peu... Je ne sais pas où j'ai atterris. Mais vu la paix régnante du lieu, je me détend vite.

Mes oreilles sont soudainement attirées par un bruit sourd venant de derrière une épaisse rangée d'arbre feuillus, devant moi. Prise par ma curiosité, je m'aventure alors vers le bruit, quittant le cerisier scintillant. En marchant progressivement entre les arbres, je commence à percevoir du mouvement de l'autre côté. Lorsque j'arrive derrière le dernier arbre, je glisse un oeil discret vers l'agitation et assiste, très surprise, à un combat féroce entre des créatures hideuses et seulement quelques personnes au style vestimentaire très particulier. Je prend peur et me cache derrière le tronc de l'arbre. Que faire...? Ne risquerais-je pas ma vie si je sors d'ici ? Mais ma curiosité est bien trop forte pour m'en aller maintenant. Je me redresse un peu pour regarder la scène, et fais alors attention à un détail : le combat se fait à l'entrée d'une grande maison... plutôt impressionnante !

Je compte cinq étages à ce bâtiment, mais n'en suis pas vraiment sûre... Les fenêtres sont éparpillées un peu étrangement sur la façade. En regardant plus vers l'arrière de la maison, je remarque que ce n'est qu'un tas de pièces superposées les unes sur les autres, laissant parfois quelques espaces transformés en terrasses et balcons de différentes tailles et formes. Qui peut bien vivre dans un endroit pareil ? Je retourne mon attention sur le combat en cours ; je suppose qu'il pourrait s'agir de cette dizaine de personnes étrangement habillées... Mais d'où sortent ces créatures ? Je ne vois rien d'autre que de l'herbe et quelques arbres à l'horizon. Laissant mon regard aller et venir entre la maison et la bataille, je m'arrête soudain sur une fenêtre ouverte, face à la lune, à l'écart des coups de pieds et de points. Je remarque aussi qu'il s'agit de la seule fenêtre ouverte de ce que je peux apercevoir de la maison.