Partie 5

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J'ai un peu de temps devant moi alors je mets la suite... hihi 😊

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Quand mes yeux douloureux s'ouvrent, j'ai l'impression d'avoir une lourde pierre sur le crâne. Je suis de nouveau dans ma chambre, sous la couette du lit, la lumière du jour passant par le volet de la fenêtre. J'ai rêvé...? Je me rend compte de la où je suis et me redresse brusquement sur le matelas, posant ma main au visage. J'ai toujours mon pansement sur la joue... Tous ça était réel ! Je n'ai pas rêvé ! Dans ma hâte, j'ouvre la fenêtre et fixe les branches du cerisier de la cour. Contrairement à cette nuit, il ne brille pas. Je suppose qu'il n'est ouvert que la nuit et reste endormis le jour... au rythme de la famille de Noah. Je comprend mieux pourquoi personne n'était témoin de ce phénomène, mais je me demande toujours pourquoi j'ai été la seule à le remarquer.

J'entends les membres du groupe discuter dans le petit salon de la maison et se préparer pour aller répéter dans la salle de spectacle. Je devais faire mine de me mettre le pansement avant que papa ne vienne, alors je sortis vite du lit et ouvris ma valise. Comme prévu, papa toque à ma porte quelques minutes après et je lui dis d'entrer, faisant semblant d'être occupée.

— Bonjour ma chérie, me dit-il. Tu as bien dormis ?

— J'ai fais un rêve de dingue ! C'était tellement fou que je me suis cognée contre la table de chevet, regarde.

Je lui répond le plus vite possible en lui montrant le pansement pour échapper aux questions qui pourraient mettre le doute. Il regarde et fait la grimasse :

— Ah oui, tu t'es pas loupé ! Ça va ? Ça ne saigne pas au moins ?

— Un peu mais pas de panique, j'ai désinfecté et mis un pansement, tout va bien. Ça sera cicatrisé en peu de temps.

— J'espère bien, c'est embêtant d'avoir ça sur le visage.

Puis il s'en va après m'avoir informé qu'ils allaient passer la matinée à la salle pour répéter et que l'on irait manger en ville tous ensemble pour midi. Quand il ferme la porte, je souffle et lâche mes muscles tendus. J'avais peur de ne pas être crédible, mais ça s'est bien passé. Maintenant, je ne sais plus trop quoi faire... Je repense à Noah et à cette nuit mouvementée, et je me demande si je pourrais le revoir la nuit prochaine, même si je n'ai pas très envie de recroiser la route de ces horribles créatures qu'ils appellent Ogres. Mais avant la nuit, une journée m'attend, je dois mettre ça de côté jusqu'au couché du soleil et avoir la tête avec ce qu'il y a dans ce monde-ci. Je prend donc mes vêtements et fille à la salle de bain pour me changer les idées.

Je laisse l'eau couler sur ma tête en fredonnant l'air d'un passage du concert de la veille pour me concentrer sur aujourd'hui. En sortant de la douche, je me frotte la tête, transformant mes cheveux en boule de poils emmêlés, mais je m'arrête bien vite en arrivant sur ma joue. La plaie n'est peut-être que superficielle mais la douleur est plus grande que celle que pourrait causer une plaie normale. Il s'agis tout de même d'un Ogre qui m'a fait ça... Décidément, je ne peux pas oublier ça pour l'instant. Tout est encore trop dingue et récent. Je ne sais même pas comment j'ai fais pour me retrouver dans mon lit après m'être évanouie sous l'arbre. Je n'ai même pas pu dire au revoir à Noah... Et si je ne pouvais plus traverser le portail ? Et si je ne pouvais plus le revoir ? Non... Je veux le revoir. Ne serait-ce qu'une fois, pour lui dire au revoir ou adieux, peu importe, simplement pouvoir discuter une dernière fois avec lui. Une toute dernière fois.


De toute la matinée, je n'ai pas réussi à me sortir toute cette histoire de la tête. Je n'ai presque pas parlé, j'ai gardé ma main sur ma joue à longueur de temps, comme pour me dire que je retournerais dans cet autre monde. J'ai à la fois peur et envie d'y aller dès la tombée de la nuit. Sous la pression, je me claque les joues plusieurs fois pour oublier cette peur. J'ai l'impression d'être la dernière des idiotes. Le simple fait de penser à Noah me fait rougir et flotter. Franchement... je suis vraiment aveugle ma parole !

Étrange ConflitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant