Chapitre 5 - Lien

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J'étire mes bras au-dessus de ma tête, me dirigeant vers l'infirmerie. Je vais demander à Mme Pomfresh des Inhibiteurs de Chaleur, il reste une semaine et demie avant qu'elles ne commencent. J'entends deux voix qui se disputent bruyamment, je ralentis quand j'arrive à la hauteur de la porte. Je reconnais celle de l'infirmière et l'autre appartient à...

-Potter, vous ne pouvez pas prendre des Suppresseurs d'Odorat tous les jours ! s'exclame Mme Pomfresh. Je vous en ai donné une douzaine et vous les avez déjà terminés. Vous deviez les utiliser seulement quand Mr Malefoy est en chaleur.

-Je sais ! Mais j'en ai besoin de plus. Je peux sentir ses phéromones même en dehors de ses périodes de chaleurs. Ça me rend fou !

Ma respiration se coince dans ma gorge. Quoi ?

-Non, c'est impossible, dit catégoriquement Mme Pomfresh.

-Alors comment expliquez-vous le fait que je sache quand il a marché dans un couloir une minute avant moi ? Que je sache quand il entre dans la grande salle même si je tourne le dos à la porte ? (Il marque une pause et sa voix se transforme en un grognement.) Ou lorsqu'il se tient derrière une porte pour écouter les conversations des gens !

Il ouvre vivement la porte, les yeux brillants de colère, je sursaute, surpris. Il m'attrape par le bras et me tire dans la pièce, je trébuche vers l'avant.

-Hé ! Lâche-moi ! je dégage mon bras de sa prise, mes yeux le transperçant comme des lames de couteau.

Il me fusille du regard, Mme Pomfresh croise les bras.

-Bonjour, Mr Malefoy, me salue-t-elle. Nous parlions justement de vous.

-Oh, vraiment ? je ricane, sarcastique.

Elle me regarde et prend sa baguette. Elle l'agite dans l'air :

-Colloportus, dit-elle, et la porte se ferme immédiatement à clé. Ok, les garçons... (Elle avise nos têtes et se corrige.) Ok, les jeunes, je pense que nous devons parler de ces deux dernières semaines. Mr Potter a avalé des Suppresseurs d'Odorat comme s'il s'agissait de Toffee Eclairs, parce qu'apparemment, il arrive encore à sentir vos phéromones.

-Mais comment est-ce possible ? je demande d'une voix tendue.

-Ce n'est pas possible, dit-elle, en insistant sur le « pas ».

-Alors pourquoi je peux le sentir à dix mètres ? demande Potter, dents serrées.

-Parce que t'es un monstre, je crache.

-Monstre toi-même !

-Messieurs, un peu de silence, s'il vous plait. Vous êtes dans l'infirmerie.

-Il n'y a personne ici, je ricane.

-Baissez quand même la voix et arrêtez de vous comporter comme de jeunes voyous. Nous devons régler ce problème. (Elle se tourne vers le garçon aux cheveux de jais.) Potter, les omégas emmagasinent des hormones dans leur corps pendant trois semaines. Après cela, les hormones se transforment en phéromones et sont libérés pendant sept jours. Les phéromones des omégas attirent tous les alphas qui se trouvent à proximité, ce qui provoque les chaleurs de ces derniers. (Il cligne des yeux, ma bouche est sèche.) Les alphas deviennent violents, incontrôlables. Leur seul but est de trouver les omégas et de se reproduire.

-Pourriez-vous m'épargner... les détails les plus glauques ? je grimace. Ça me donne la gerbe...

Elle me lance un regard exaspéré, Potter lève les yeux au plafond.

-Ce que je veux de dire, c'est qu'il n'y a pas d'explication rationnelle au fait que Mr Potter puisse sentir vos phéromones comme il le fait en ce moment.

-Mais pourtant j'y parviens, soupire-t-il.

-Je dois chercher un cas antérieur qui serait similaire... Cependant, j'ai peut-être une idée. (Le Golden Boy et moi nous faisons plus attentifs.) C'est très rare, mais il y a des sorciers... quand un oméga et un alpha ont une... relation spéciale... une sorte de connexion...

-On a aucune connexion ! s'exclame-t-on en même temps.

-Laissez-moi finir. Si Potter est... (Elle hésite.) Si Potter peut vous sentir de loin, en dehors de vos périodes de chaleur... il y a une chance que vous partagiez un lien.

-Pas du tout ! crions-nous de concert.

-Je crains que ça ne s'estompe pas avec le temps. Cela pourrait être permanent. (Elle fixe Potter avec insistance.) Vous continuerez à sentir l'odeur de Mr Malefoy. Cela va être de plus en plus fort. (Il cesse brusquement de respirer.) Vous ne pouvez pas combattre cela...

-Je peux prendre des Suppresseurs d'Odorat, répond-il d'un ton buté.

-Tous les jours ? Pendant un an ? insiste-t-elle. Vous ne pourrez pas combattre l'attirance que vous ressentez pour lui autrement.

Je cligne des yeux. Attirance ? J'ai envie de vomir, là.

-Je vais gober ces fichues pilules comme si c'était des caramels ! aboie-t-il. Et je ne ressens aucune attirance envers ce connard de Serpentard !

-Comme c'est méchant, je me moque.

L'infirmière se tourne vers moi.

-Et quant à vous, Mr Malefoy...

-Quant à moi ? je répète bêtement, surpris.

-Eh bien, votre attirance envers Potter.

Ma mâchoire se décroche, l'abrutit de Gryffondor ricane.

-Je peux vous assurer qu'elle est proche de zéro. (Elle arque les sourcils, je me corrige en vitesse.) Enfin, elle est inexistante ! Il n'y a pas d'attraction. Aucune. Vous devriez arrêter la boisson.

-Hum. Vous ne ressentez donc aucune chaleur lorsque vous êtes près de M. Potter ? Vous devriez avoir le cœur qui bat plus forts, avoir des pollutions nocturnes plus fréquentes...

-Stop ! Non ! Je n'ai rien de tout ça !

-Des rougissements incontrôlables ? Les paumes de mains qui transpirent fortement ? Des érections inopinées ? insiste-t-elle.

-Vraiment Malefoy ? rigole Potter. T'en as ?

-Assez ! je m'écrie, en colère.

-Je sais que c'est perturbant, mais vous ne pouvez pas étouffer ce que votre corps veut, cherche-t-elle à temporiser.

-Mon corps ne veut rien ! Laissez-moi en dehors de ça ! (Je la pointe du doigt, furieux.) Vous... Cherchez une solution dans vos fichues encyclopédies. (Je pointe mon index en direction de Potter.) Et toi ! Tu ferais mieux de rester loin de moi et de prendre tes putains de Suppresseurs d'Odorat ad aeternam !

Je m'en vais, tapant rageusement des pieds sur le sol. J'ouvre la porte et, juste avant de sortir, je me retourne et je lui crie :

-Si tu pouvais t'étouffer avec, ça m'arrangerait vraiment !

Je sors en trombe de l'infirmerie, totalement hors de moi à présent.

Drarry - OmégaverseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant