*chapitre 1*

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"A présent nous allons écouter l'un des rappeurs les plus écoutés du Sénégal, Dip Doundou Guiss avec son titre célèbre LNN, allez DJ balance le son !!!"
Douta voulut écouter son idole de toujours mais malencontreusement il était arrivé à destination. Il descendit du bus et marcha en arpartant les rues de la medina. Il vit une entreprise de travaux publics à quelques mètres de lui. Il se décida d'y entrer. Il poussa la porte et fit face au vigile qui montrait un visage ferme. Il le salua respectueusement et lui expliqua qu'il cherchait un emploi et qu'il était venu déposer son curriculum. Le vigile lui indiqua le lieu où était la secrétaire. Douta s'y dirigea avec confiance. Arrivé il salua la secrétaire qui lui affichait un beau sourire.
- bonjour mademoiselle
- c'est madame, répondit la secrétaire avec un clin d'œil.
- oh excusez moi, je savais pas, dit Douta en riant.
- comment vous pouvez savoir ?
Douta haussa les épaules en souriant.
- bref, que ce vous voulez ? Demanda la secrétaire.
- c'est pour déposer mon CV, je cherche un emploi pour être comptable.
La secrétaire prit son dossier et le vérifia en hochant la tête. Après quelques secondes, elle releva la tête.
- bien, bien, nous verrons que ce qu'on pourra faire de vous, dit-elle.
- merci beaucoup, à bientôt.
- a bientôt.
Douta quitta les lieux un peu inquiet. Plus de dix CV ont été déposés dans de différentes entreprises mais aucun ne l'avait contacté depuis ses dépositions. Il espère néanmoins avoir un travail qui lui permettra de vivre tranquillement.

Arrivé chez lui, il demanda à la bonne s'il restait du repas dans la marmite. La bonne lui répondit que oui et qu'il pouvait se servir. Mais quand il se retourna, il fit face à sa mère qui lui regardait avec un visage de mépris.
- tu vas où comme ça ? Demanda sa mère
- mère, je vais me servir à manger.
- tu étais où à l'heure du repas ? Je m'en fiche d'ailleurs, si tu n'es pas là à l'heure de manger, tu ne mangeras rien à ton retour.
-  c'est entendu mère, maintenant laisse moi prendre le repas.
- non, non et non ! Tonna sa mére, tu ne mangeras rien !
La bonne intervint.
- mais tata Mariam laisse lui manger, depuis ce matin il n'a rien mis dans le ventre.
- mêle toi de tes affaires Coumba !
La bonne se tut.
- c'est pas grave, dit Douta, je vais gérer.
- oui c'est ça, va chercher du travail au lieu de dire des balivernes, dit sa mère en s'en allant.
Cette phrase était comme une phrase empoisonné pour Douta qui rentra directement dans sa chambre. Il s'assit et mit la tête entre ses mains. C'est pas entièrement de sa faute, s'il à été rapatrié de France. Il fut piégé par un compagnon de travail. Douta n'avait pas de permis de travail mais travaillait clandestinement, son patron l'avait accepté. Mais le poste était de trop pour ce compagnon de travail, qui, prit par une folle jalousie, le dénonça aux policiers. Douta, ce jour-là, se sentit si mal. Il ne voulait pas rentrer au pays les poches vides, et surtout de cette manière. Il ne voulait même pas imaginer la honte qu'il subira quand il sera en face de sa famille, de ses amis, de sa copine et des voisins. Sa mère lui en voulait tellement qu'elle ne lui accordait pas de repos dans sa maison. Malgré tout, Douta continuait à ne pas perdre espoir et à s'accrocher à son sort. Chaque jour il sillonnait les rues de Dakar pour chercher du travail. Il se courbait cinq fois par jour pour prier Dieu de lui donner un travail et le faire quitter de cette galère.

Quelqu'un frappa à la porte.
- qui est-ce ?
- c'est moi Coumba, dit-elle discrètement, ouvre la porte.
Douta ouvrit la porte et vit que Coumba tenait un plat entre ses mains. Il le laissa entrer dans l chambre. Coumba s'assit et posa le plat sur le sol. Douta sourit.
- tu sais que si ma mère te voit elle va te tuer
- je m'inquiète pas trop pour ça, l'important c'est que tu manges.
Douta s'assit et commença à manger copieusement le couscous préparé par Coumba. Pendant ce temps, cette dernière caressait sa tête. Douta en plus d'avoir une copine, avait une relation secrète avec Coumba. Personne dans la maison était au courant de rien. Douta avait accepté cette relation car elle ne voulait pas la blesser. Cette femme avait beaucoup fait pour elle.

Après avoir fini le repas, il remercia Coumba en lui donnant un baiser. Elle voulut dormir avec Douta mais celui-ci refusa en estimant que c'était dangereux de le faire à cette heure. La bonne avait comprit et n'avait plus rien dit.
- où est Amary ?
Amary était son seul frère.
- il est toujours à l'école, je pense qu'il viendra vers 18h.
- d'accord donc.
La bonne prit le bol et commença à partir quand Douta lui donna une tape sur son derrière. Elle plongea en arrière et s'assit sur le ventre de Douta qui étouffait de douleur.
- alors ? Dit Coumba en riant
- soulève cette masse de viande sur moi, tu vas me tuer !
Coumba se leva et partit en riant pendant que Douta se tenait le ventre en faisant des grimaces qui montraient sa douleur. Il s'allongea sur le lit et commença à dormir paisiblement, le corps fatigué.

Le chemin de l'EldoradoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant