Chapitre 2 - La lettre

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J'essuie mes joues et me lève pour aller dans la salle de bain. Je prend un coton et du démaquillant. Je verse le produit sur le disque. Applique sur mes yeux en premier. En faisant le reste de mon visage je les examinent, ils sont rouges, bouffies et fatiguées. J'attrape mon maquillage pour masquer tout ça, mon mascara ne devrait pas coulé. Si seulement il était là. Il était la seule raison de mon sourire et maintenant il est la seule raison de mes larmes. Le maquillage masque mon visage. Je décide de sortir. J'ai besoin d'air frais. Il pleut mais j'y suis habituée. Je me dirige vers le parc. Tout mes souvenirs avec lui sont gravés là-bas. Une fois arrivée, je m’assois sur notre banc et regarde arbre d'à côté. Nos deux initial « L&C » sont imprimer dans l'écorce. Les larmes montent. Non il ne faut pas, il ne faut plus pleurer. Je me lève. Marche sans but. J'avance.

Mon père est rentré. Sa voiture est garé devant la maison. J'ouvre la porte délicatement et entre.

- Je suis rentrée ! Annonce-je en entrant.

- Je suis dans la cuisine ! Me répond-il.

Je vais le rejoindre. Il s'approche de moi, dépose un doux baisé sur mon front puis retourne au fourneaux. J'attrape un pot de pâte à tartiné avec une cuillère puis part m'enfermer dans ma chambre comme d'habitude. Depuis qu'il est parti tout à changer.

Je prend une feuille de mon classeur puis j'écris. Je lui écris une lettre avant de partir. Car je veux partir. Pas longtemps, un an, pour me changer les idées. Mon père ne comprends pas, il fini par céder en voyant mon état. Je pars dans une semaine. Ma plume écrit et, sans même que je me force, les phrases se forment facilement, j'ai tellement de chose à lui dire...

« Lyam,

Je suis avec toi, où que tu sois. Ce soir je me sens mal, vraiment mal, j'écoute en boucle toutes les musiques que j'avais composé pour toi, et tu me manques. Hé, ça t'es arrivé à toi, d'aimer un fantôme ? D'aimer quelque chose plus fort que tout ? Que tu peux pas toucher, pas regarder. Juste de la nostalgie, des souvenirs, une odeur, un souffle, un regard. Le plus dur c'est de perdre toute ces habitudes qu'on avait.. Enfin, je croyais que c'était le plus dur, il y a plus fort que ça, plus que tout le confort, plus fort que nous. Un amour, quand il est réel il est au dessus de tout, absolument tout. Je compte plus le nombre de fois où je voulais me dire que j'avais fait mon deuil par simple principe de juste l'énoncer. Mon cœur ? Il pleure constamment, il bat la chamade dès que j'entends ton nom, il se réduit en miette petit à petit, peut-être qu'il en a marre de moi, peut-être qu'il voudrait que je le laisse tranquille, que je le laisse s'éteindre. J'apprends à vivre pour deux, ma tête pour avancer.. mon cœur pour me rappeler. J'ai ce combat en continue, t'en fais pas j'arrive à doser, tout ça, la pression, j'apprends à me frayer un chemin dans ce qu'on appelle la vie, à remplacer ce cœur handicapé par un cœur de pierre. C'est qu'une image, on m'a dit un jour que je pourrais sourire à nouveau, sereinement, être heureuse, alors je me force à y croire, de toute façon j'ai pas le choix. Le nombre de fois où je marche dans la rue où je sens ton parfum, ces putains de larmes qui montent et que j'essaie de faire fuir à tout prix. Le nombre de fois où je t'aperçois de loin et qu'à la place de cette fille j'y vois mon fantôme. Ce nombre de matin où je me réveille avec l'espoir de te voir. Mais que tout ce que je sens, c'est juste une place vide. Un manque .. continue, chaque matin. Pourquoi je peux pas guérir ? Hein ? Pourquoi ? Pourquoi dès l'instant où je suis amoureuse, je me retrouve condamné à l'endurer pour toujours. Pourquoi je suis tombée amoureuse de toi ? Explique moi ! Pourquoi alors que tu m'as brisée, détruite et dégoûtée ? Pourquoi je retourne là ? J'y arrive pas, je pensais que j'avais un remède au poison que t'étais, mais le seul remède que j'ai c'est de vivre.. et vivre ? C'est quoi ? C'est repousser l'échéance de l'oubli. Parce qu'une fois mort c'est là que je t'aurais oubliée. Pourtant j'aime vivre, j'aime chaque putain de détails de ma vie mais je crois que je t'aime plus que j'aime autre chose. Je devrais te détester mais j'y arrive pas, t'es pourtant plus rien, absolument plus rien de ce que j'ai connu, t'es vulgaire, moche, hautain, profiteur, manipulateur. Tu te victimise. Je devrais vomir sur ça, je devrais cracher toute ma haine. Je veux me dire que c'est bien mieux comme ça, mais j'y arrive pas non.. parce que je t'aime. Le pire dans tout ça, c'est qu'on peut pas vivre sans, on peut pas juste avancer, oublier, on doit apprendre à vivre avec.. avec ce manque, ce besoin, on a pas le choix. J'ai pas le choix. Il y a pire que d'être un étranger. L'étranger tu peux le regarder, il te regardera aussi, sans se poser de questions. Il y a pire que ça.. Il y a devenir cette personne évitée, cette personne oubliée qu'on ne doit pas regarder, qu'on doit à tout prix rendre fantomatique soit disant car "c'est mieux comme ça". "C'est pas toi, c'est moi" Pourquoi cette phrase clichée ? Pourquoi me dire ça à moi ? C'est pas de ma faute, alors pourquoi c'est moi qui paie le prix ? Pourquoi c'est toi qui t'en sors bien ? Et pourquoi c'est moi qui souffre ? Pourquoi c'est toi qui t'affiches ? Et pourquoi c'est moi qui me cache ? T'as pas l'impression d'avoir gagné trop de choses ? Je suis avec toi où que tu sois, tu me verras pas, tu me toucheras pas, je suis qu'un fantôme, et toi t'es le mien. Puis on s'oubliera, car je suis pas pour toi ce que t'es pour moi. T'as voulu m'amputer de toi ? Bravo ! T'as réussi ! J'ai écris ces mot car jusqu'à maintenant c'était toi qui avait les cartes en mains. Maintenant c'est moi, et je jouerais jusqu'à ma dernière carte et crois moi, j'irais loin, très loin, et tu regretteras. Ça aurait pu être toi tu sais. Sauf que tu ne m'as pas laissé le choix. Et moi, je t'avais docilement regardé partir. Alors je t'en prie ne m'en veux pas, j'ai simplement préféré m'enfuir et depuis, ma vie n'est rien sans ton amour, ça me fait mal. J'y repense chaque jour. Mais les mots ne suffisent pas.

Ma plus grosse erreur fut de t'aimer. J'aurai du commencer par te haïr. Tout aurait été plus simple.

Clémentine. »

La lettre terminée, je la plie. Hé mais ! Pourquoi je lui écrit ?! Lui il flirte avec ces filles qui existent que par leur vulgarité. Qui se prennent pour les divas alors qu'elles n'ont ni les bourses, ni les meilleures postes dans les entreprises. Moi je suis le genre de filles laissées de côtés, qui sont invisibles. D'ailleurs, grâce à une bourse pour l'étranger, je vais pouvoir m'enfuir, un an, à Los Angeles.

Les valises ! Ils faut que je les fasses avant de partir, je vais même commencé tout de suite...

Lovers!Où les histoires vivent. Découvrez maintenant