On nous dit toujours « Soit forte, le temps arrange tout ». Je ne suis pas d'accord. Voilà un an que je suis partie et rien n'a changé. Je me suis juste habituée à la douleur et en ai fait ma force. J'ai changé, cette fille naïve, gentille, compréhensive ou autre adjectifs, ne me décrivent plus. Aujourd'hui le contraire de cette fille est en moi. La vengeance me fait vivre, respirer, vibrer. Elle est omniprésente en mon être.
La petite brune, intelligente, douce et timide est devenue une blonde aux talons hauts et aiguilles, les yeux entourés de noir. Une gum à mâcher dans la bouche, sexy. Un décolleté plongeant attirant les garçons affamés, amusant, pitoyable. Une jupe courte dévoilant les belles jambes musclées grâce au basket-ball. Je n'avais qu'une hâte, revenir dans mon vieux lycée et prouvé que si on se relève, on change forcément. Je me demande à quoi il ressemble aujourd'hui, et aussi mes bons vieux amis... Un an, c'est long. Mais en un an on en comprend des choses.
Foutu réveil... Je me lève, mon sac à main était face à moi. Direction la douche. L'eau chaude coule sur mon corps. Un bien fou m’envahit. Et cette petite région, cette odeur, cela m'avais manqué. Je sort, entoure mon corps d'une serviette, quelqu'un frappe à la porte de ma chambre..
- Lèves-toi tu vas être en retards pour ton pre...
- Je suis déjà levée depuis un bon moments p'pa !
- Oh... j'avais l'habitude de..
- J'ai changé..
- J'ai vu, oui, j'ai vu...
Il était parti, sûrement déçu. Son ancienne petite fille pitoyable lui manquait déjà sûrement. Il ne sera pas déçu du voyage. Je repars dans ma salle de bain personnelle pour me maquiller, me coiffer et autre truc de ce genre. Une fois cela fini, je prends mon sac, descends les escaliers, prends une petite brioche puis je me dirige vers la porte.
- Tu veux que je t’emmène au lycée ?
- Oui, merci !
Mon père prend toujours soin de moi, c'est plus fort que lui, ma mère nous a quitté. Il y a deux ans, morte d'un cancer. Ma petite sœur Alice a toujours préféré le pensionnat après cette événement. Malheureusement mon père ne peut plus le payé donc elle est obligée de revenir à la maison. Elle reprend les cours demain. Cela fait longtemps que le dialogue est rompu entre nous. Depuis que maman est morte, elle s'est renfermée sur elle même, elle ne parle plus à personne. Avant des amis elle en avait un paquet. Aujourd'hui elle reste seule, tout le temps. Elle mange avec nous mais ne parle pas. Si on pose une question, le silence sera sa seule réponse. Elle est devenu muette en quelque sortes.
La voiture s'arrête, j'ouvre la portière..
- Bonne journée ma chérie !
- Ouais c'est ça, à ce soir...
Le claquement de la portière se fait entendre. Je me tourne et là BOUM je me pris une claque, une énorme claque mentale, le lycée. Tout le monde me regarde, certains chuchotent. Je me dirige vers l'entrée, BOUM deuxième claque. Mes anciens amis avec lui, Lyam, toujours le même. Ils se retournent. Je n'espère qu'une chose, que Marguerite me reconnaisse. Elle me fixe, mes yeux vert dans ses yeux noisettes... J'avance, c'est penne perdue, elle m'a sûrement déjà oublié depuis un an. Direction le proviseur pour apporter le dossier. Il me parle, je le regarde. Je n'écoute pas. Je repense à ce passage, mon groupe, mes amis, et lui mon... ex. Ils ne m'ont pas reconnu.
- Clémentine Bréaliom, vous pouvez disposez et vous rendre dans votre cours, tenez votre emploie du temps.
- Merci, bonsoir monsieur.
- Bonsoir Clémentine.
