Chapitre 6

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Ben ne refusa pas l'étreinte, trouvant décidément ce rapprochement de plus en plus agréable. La poitrine de Clément se soulevait à un rythme régulier, et le blondinet cala sa respiration sur la sienne. Ils ne bougeaient plus, se contentant d'apprécier le contact de l'autre, alors qu'une sourde envie montait en eux. C'était incontrôlable, et pourtant, le beau blond n'avait vraiment pas le désir de recommencer ce que le cannibale lui avait fait subir. La douleur restait encore gravée dans sa mémoire. On ne pouvait oublier un viol, même si on le désirait plus que tout au monde. Ben noua également ses bras autour des épaules de son amant, cherchant à ne pas perdre pieds sous ce flot d'émotions incompréhensibles. Il ressentait très clairement quelque chose pour le noiraud, mais ça, jamais il ne le lui dirait. Ses mains descendirent le long de son dos, le caressant légèrement, puis il appuya sur son bassin pour le rapprocher davantage, arrachant à Clément un grognement d'aise. Ce moment si intime ne semblait pas pouvoir être brisé, et aucun des deux ne le souhaitait.

Clément grogna. La proximité de leurs deux bassins le rendait fou, il avait terriblement envie de le prendre sur le moment, mais se retenait, parce que toute envie de lui faire mal l'avait déserté. Il nicha son visage contre la nuque du blond, et lui caressa les cheveux.

-Tu peux dormir, je ne ferais rien.

Intima soudain Clément pour le rassurer. Étrange, ce n'était pas dans ses habitudes de réconforter quelqu'un, encore moins de l'étreindre de façon affectueuse. Il s'était attaché au blond, en fin de compte. Il le retourna soudain, face à face, et avec ses mains, colla son bassin contre l'érection du blondinet, la pressant. Les deux lâchèrent un soupir de bien-être, l'excitation se faisait toujours de plus en plus présente, mais le blond avait besoin de se reposer, puisqu'il n'avait pas pu dormir la nuit dernière.

Dormir ? Cela paraissait une bonne idée. Il est vrai que le blondinet ne s'était pas reposé de la nuit, et commençait à ressentir les effets pesants de la fatigue qui planait au dessus de lui. Il était difficile pour lui de résister à cette envie pressante de sentir Clément sur lui, en lui, mais il acquiesça finalement. Ne quittant pas la chaleur du corps de l'homme, le blondinet déposa son visage '' d'ange'' sur l'épaule de son partenaire, fermant doucement les yeux. Il n'avait pas besoin de couverture, car déjà son amant lui apportait le feu nécessaire à son confort. Un feu de désir et... d'amour ? Ils n'en savaient rien mutuellement, et s'interrogeaient au même moment sur leurs émotions.

Ben : T-tu ne vas pas partir ?

Le beau blond ne voulait pas se retrouver seul dans cette cave si peu accueillante, mais ce qu'il ne précisa pas était qu'il éprouvait le besoin de sentir leurs corps l'un contre l'autre.

Clément secoua négativement la tête, et comme pour appuyer cela, il resserra doucement son étreinte chaleureuse autour du corps de Ben.

-Non, je reste. Tu peux te reposer.

Il huma longuement les cheveux du blond, c'était doux et il trouvait l'odeur agréable. Ben était à lui, et à personne d'autre. Mais il est vrai que cet endroit n'était pas propice au confort de Ben. Clément attendit que le blondinet s'endorme dans ses bras, et le garda contre lui tout du long. Il avait faim, et la perspective de mordre Ben durant son sommeil ne l'enchantait pas. Son visage était si paisible, si beau quand il dormait... Il le lui caressa doucement, comme fasciné, et avec l'un de ses appendices, arracha le bras d'un corps qui traînait non loin de lui, pour se nourrir sans risquer de réveiller l'adorable blond. Il n'avait absolument pas l'air d'un tueur en série, comme ça, cette pensée arracha un sourire au noiraud.

Ben n'avait pas sentit l'odeur de sang qui planait autour de lui, et sûrement se serait-il réveillé en panique. Il était comme dans un havre de paix, enveloppé dans les bras de la personne qui rallumait ce désir éteint depuis assez longtemps. Clément n'était pas tendre, c'est vrai, mais il possédait une aura extrêmement attirante et qui fascinait le beau blond. Et son visage... il lui plaisait, il ne pouvait pas le nier. Mais la scène qu'il avait vécu lui revenait bien trop souvent à l'esprit pour qu'il soit totalement en confiance. C'était une sensation cruelle. Son sommeil était vide, noir comme la cave dans laquelle ils se trouvaient depuis bien des heures. Aucun rêve ne vint le troubler, aucune émotion. Simplement le vide. Quand le blondinet se réveilla, Clément n'était plus dans ses bras, et il était de allongé au sol dans l'obscurité grandissante de la pièce. Ben ne put s'empêcher de chercher à tâtons sa console, que, bien sûr, il ne trouva pas. Un grognement de mécontentement lui échappa.

Curiosité MalsaineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant