Curiosité Malsaine

Chapitre 5

Enfin seul, Ben se détendit, laissant ses muscles crispés se reposer un minimum. Sa poitrine se soulevait au rythme de ses sanglots incontrôlables. Il lui avait fait tellement mal, et il se sentait comme une petite victime faible et non plus comme un tueur. Ses membres tremblaient, le laissant agoniser dans le lit qui lui rappelait douloureusement ce qu'il venait de se passer. Il ne pourrait jamais oublier, et déjà le beau blond se remit à pleurer. Ses mains agrippaient les draps, se glissant dessous dessous afin de cacher son corps nu et exposé. Si Clément venait à revenir, il n'aurait plus aucunes forces pour se défendre. Heureusement, la porte ne s'ouvrît pas. Le blondinet se rhabilla bien vite, le cœur battant. Les suçons sur son cou étaient de plus en plus visibles, mais ce n'était rien par rapport à la douleur qu'il avait vécu. Sa console était au sol, à côté de son lit, mais il ne la prit pas, résigné. Ben priait intérieurement pour qu'il ne revienne pas.

Clément était dans sa cave, et le jour suivant, il y resta. Tout le monde ignorait ce qu'il y faisait, mais la plupart des tueurs qui côtoyaient Ben avaient remarqué son humeur lugubre, et ses yeux éteints, tristes, vides. Le blond n'avait même pas envie de faire des meurtres, alors qu'il s'en donnait à cœur joie habituellement. Le jour passa, Ben avait la paix. Mais quand la nuit arrivait et que le blondinet retournait dans sa chambre, histoire de jouer un peu et de se reposer, la porte claqua brusquement derrière lui. Il n'eut pas le temps de se retourner que Clément était déjà sur lui, restreignant ses bras et jambes, et l'empêchant de crier. Les larmes du blond se remirent à couler le long de ses joues, alors que ses membres tremblaient. Clément afficha un sourire, plus doux que la fois précédente. Il lui caressa la joue.

-Shhhhht~ Ne pleure pas, enfin, je n'ai encore rien fait~

Il ricana, et plutôt que de le déposer sur le lit du blond comme la dernière fois, il l'emmena dans sa chambre à lui, la cave sombre, froide et humide. Et plutôt que d'abuser de lui, il s'assit au sol, contre un mur, et glissa le blond entre ses bras en l'étreignant, lui tenant chaud. Son souffle se répercutait contre sa nuque.

Cette douceur le surprit mais il ne recula pas pour autant. C'était comme... agréable ? Son corps aimait ce contact et Ben le trouvait bien traitre après ce que le cannibale lui avait fait subir. Le souffle chaud de Clément le calma un instant, ses mains se bougeaient pas, restant à bonne distance de son intimité et ses cheveux lui chatouillaient légèrement la joue. Une envie, celle de passer ses doigts dans sa chevelure de jais saisit le blondinet, qui ne refusa à cette idée bien qu'il en avait étrangement terriblement besoin. Mais bien vite, cette ambiance apaisante se retrouva étouffante, irrespirable. L'homme avait clairement des idées malsaines derrière la tête, et son immobilité ne disait rien qui vaille à Ben. Finalement, le beau blond plongea son regard dans celui de Clément, nageant dans l'incompréhension la plus totale. Qu'allait-il lui faire ? Avec lui, il pouvait s'attendre à tout.

Clément ne tentait rien, du moins, pour l'instant. Il se laissa noyer dans les prunelles démoniaquement rouges et leur sclère noire du blondinet. Il l'étreignait, poussé par une envie, un besoin de sentir son corps près du sien. Clément était venu le retrouver parce qu'il considérait désormais Ben comme sien. Il était sa chose. Son objet. Il avait faim, et le démon voulait le mordre encore. Mais il trouvait terriblement agréable d'enfouir son visage dans le creux du cou exposé de Ben. Il aimait son odeur. Il aimait écouter ses battements de cœurs,tantôt calmes, tantôt irréguliers.Il avait peur.Clément trouvait de moins en moins de satisfaction à entendre sa peur,et il grogna.

-Calme-toi.

Il continua sa longue étreinte, usant Ben comme un doudou vivant. Il lui tenait chaud.

Cette phrase eut exactement l'effet inverse, angoissant Ben davantage. Il se sentait exposé et ne comprenait pas le but de cette étreinte si particulière, et pourtant si plaisante. Son corps réclamait plus, et son bassin vint se coller malgré lui à celui de Clément. Enfin, le blondinet céda à ses envies et passa ses doigts fins dans les cheveux noirs du cannibale, les entortillant doucement, sans les tirer. Cela le distrayait beaucoup et il commença à se détendre, au plus grand bonheur de l'homme. Ce dernier grognait sous ses caresses qui ne le laissaient clairement pas indifférent. Le blondinet avait du charme et attirait inexplicablement Clément à lui. L'obscurité les engloutissait, les plongeant dans une bulle de calme presque troublante, comme si aucun son ne pouvait leur parvenir. C'était tout ce qu'ils désiraient, mais jamais ils n'oseraient l'avouer. Ben sentit son bas ventre s'enflammer à nouveau. Mais qu'est-ce qu'il n'allait pas chez lui ?! Il ne pouvait pas se laisser berner par cette douceur, elle cachait forcément quelque chose ! Ou alors... ce rapprochement était vraiment inoffensif ?...

Ben : Qu'est ce que tu me veux Clément ?

Son bassin contre le sien réveilla une chaleur charnelle, électrisant le corps de Clément par cette proximité. Et malheureusement, Ben le sentit bander. Les caresses du blond surprirent le noiraud, qui n'esquissa pas le moindre geste pour l'en empêcher. C'était même agréable. Et à la surprise du blondinet, Clément émit un genre de... ronronnement ? Le démon ferma les yeux, appréciant le moindre contact que lui procurait Ben de lui-même. Puis peu après, il rouvrit les yeux et ne pu réprimer son envie plus longtemps. Il plaqua ses lèvres contre celles du beau blond, dans un baiser torride et affamé. Mais pas une seule fois il ne le mordit, et sa main descendit contre sa nuque pour le caresser à son tour, et remonta dans ses soyeux cheveux dorés. Clément avait prévu autre chose au début, mais à présent, il sentait un sentiment troublant et agréable le gagner. Il continua de l'embrasser.

La langue de Clément était terriblement pressante, appuyait sur celle du blond avec envie, puis passait sur ses lèvres en explorant chaque parties de la bouche de Ben. Cette sensation d'extase provoquait une réaction plutôt étonnante chez le blondinet : il sentit son cœur s'emballer, mais cette fois, il ne s'agissait pas de peur, mais d'un désir brut et hors contrôle. Les mains du cannibale se firent plus baladeuses, descendaient vers ses hanches qu'il caressait avec une douceur qu'il ne se connaissait pas. C'était à la fois désagréable et atrocement bon. Les deux jeunes hommes se retrouvaient embarqués dans un flot de sentiments que seuls leurs corps pouvaient exprimer. Leurs orgueils respectifs les empêchaient de prononcer le moindre mot, et pourtant, ils en avaient terriblement envie. C'est le membre gonflé de désir que le blondinet décolla ses lèvres de celles de son partenaire pour plonger son regard dans le sien, avec la même intensité que la première fois. Quelque chose électrisait l'air autour.

Ben : Tu... veux ?

C'était une demande sérieuse, et il le voulait réellement.

Le noiraud afficha un air surpris. Après ce qu'il lui avait fait, le blond avait envie de lui ? Et il le demandait lui même ? Bien qu'heureux de cette demande, il secoua négativement la tête et lui susurra au creux de l'oreille :

-Non, c'est moi qui décide quand et où le faire~

Sa main baladeuse caressa le membre gonflé du blondinet, lui procurant quelques vagues de plaisirs, sans jamais le laisser atteindre la jouissance. Il jouait encore avec lui. Et Clément continua ce petit jeu alors que l'excitation commençait à faire mal à Ben, quelques larmes apparurent encore au coin de ses yeux. Clément embrassait sa nuque, le gardant contre lui. Il continuait à le torturer de la sorte, en soit il ne faisait que caresser l'intimité de Ben, sans assouvir son besoin pressant, et le fait de ne pas atteindre le point culminant du plaisir frustrait Ben autant que ça lui faisait mal. Finalement, il délaissa la masculinité du blond, le laissant haletant et insatisfait. Il vint l'enlacer entre ses bras, l'empêchant de partir.