Chapitre 10

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Le blondinet se mit à rire brusquement, mais il ne produisit pas le même son qu'en dehors de son jeu. Ici, il riait comme le héros de l'histoire, la véritable histoire. Celle dont il ne devrait pas faire partie. Clément eut un mouvement de recul. Il paniquait de plus en plus et voulait à tout prix fuir, partir de cet endroit si étrange et particulièrement dangereux pour lui. Ben ne pouvait pas mourir ni être blessé, et cela ne l'arrangeait vraiment pas. Son regard s'assombrit et ses ricanements finirent par se stopper. Le cannibale ne pouvait pas s'échapper, à moins que le beau blond ne le libère. Mais bien sûr, il ne le fera pas. Ben attrapa les cheveux de jais de l'homme pour le rapprocher et l'empêcher de partir. Une envie sournoise de le mettre à ses pieds le saisit, et, le défiant du regard, il lâcha :

Ben : Prosterne toi devant ton Dieu.

Le blondinet força Clément à baisser la tête. Il avait le visage presque au sol et ne pouvait se relever. Ben appuyait sur sa nuque pour le garder en place. Il l'humiliait au plus haut point, mais ce n'était qu'une vengeance, après toutes les horreurs qu'il avait subit.

Ben : Tu veux savoir ce que ça fait d'être faible Clément ? Tu ES faible, ici et pour toujours. JE VEUX QUE TU ME SUPPLIES !!

Étrangement, les paroles de Ben atteignirent le démon. Clément se débattit, jamais il n'avait été humilié de la sorte, il grogna de nouveau, mais cette fois ce fut un son plus étouffé que le précédant. La crainte lui nouait la gorge. Clément avait son orgueil à préserver, et il répondit avec hostilité :

-Tu t'es fais violer comme un chien et tu oses te faire appeler Dieu ? De nous deux, c'est TOI le plus faible !

Il tenta de le ré attaquer encore, mais ses appendices ne faisaient que traverser le blond, sans le blesser jamais. Il n'allait pas se rabaisser à le supplier ! Le blond tirait sur ses cheveux et sa nuque, et Clément réussit finalement à se dégager. Il allait faire un mouvement, mais fut bien vite arrêté, figé, la lumière l'éblouissant. Il se recroquevilla de nouveau, incapable de faire quoi que ce soit, exposé ainsi. L'angoisse grandissait toujours en lui, il ne pouvait rien faire. Rien.

-Laisse-moi sortir d'ici, tu n'obtiendras rien.

Son assurance n'était qu'une façade, et son corps le trahissait déjà assez pour montrer sa crainte, sa vulnérabilité.

En se rappelant de ces souvenirs particulièrement douloureux, Ben, fou de rage, attrapa le poignet du cannibale avec toute la violence qu'il gardait en lui. Il était presque aussi grand et le toisait sans peur. Clément voulut se dégager mais n'y parvint pas, comme tétanisé sur place. Le regard du blondinet était brûlant et terriblement angoissant. La vive luminosité commençait à attaquer ses yeux qui avaient perdu l'habitude de voir ne serait ce qu'un rayon de soleil, et il fut obligé de baisser le visage, se soumettant davantage au beau blond. Un grognement rauque s'échappa de sa gorge alors qu'il saisit le cou du noiraud.

Ben : Un chien tu dis ? Et si on inversait les rôles ?

Le beau blond le fit tomber face contre terre, l'immobilisant à l'aide de ses bras. Clément jouait à cela, il allait perdre. Les mains de Ben se glissèrent sous le haut du cannibale, vicieuses. Cela n'avait rien à voir avec sa douceur habituelle. Il enfonça ses ongles dans la peau de sa proie qui se débattait faiblement. Il avait très bien compris ce qu'il allait lui faire et redoutait ce moment.

Ben : Tu vas comprendre qu'ici, le minable, c'est toi.

Le blondinet arracha un morceau de peau à Clément, au niveau du torse, laissant quelques gouttes de sang perler sur ses mains. La haine le submergeait et le guidait. Il n'était plus vraiment lui même.

Clément serra les dents, retenant un cri de douleur. Il ne lui ferait pas le plaisir de lui montrer sa souffrance. Son corps se mit à trembler un peu plus, cherchant une échappatoire et encaissant avec peine la douleur. Il avait l'habitude de faire mal, pas d'avoir mal. On dirait bien que c'était le karma qui lui revenait en pleine face, il avait fait souffrir Ben, et à présent, le payait.

-Lâche-moi !

Grogna-t-il alors que les battements de son cœur allaient à un rythme élevé. Ses appendices se contractèrent par réflexe, et firent barrage à Ben. Mais les mains de Ben le traversaient avec aisance, comme un fantôme fait de pixels. Cette fois-ci, le blond la vit véritablement. La peur dans ses yeux. C'était tellement bon de le voir enfin dans cet état, de dominer celui qui lui avait fait tant de mal. Clément était faible, il n'était rien qu'une ombre se cachant parmi d'autres ombres. Le blondinet pouvait en faire absolument tout ce qu'il voulait, Clément ne pourrait pas s'y opposer. Il était devenu la proie, et Ben, le prédateur.

Continuant d'enfoncer ses ongles toujours plus profondément dans la chaire de Clément, Ben savourait ses réactions, même les plus infimes, se délectant de le sentir s'agiter sous lui. Sa souffrance sera longue, peut-être même plus longue que ce que le blond avait du endurer. Laissant sa peau en paix, Ben descendit ses mains vers les hanches de sa proie, les immobilisant. Leurs deux bassins étaient à nouveau collés ensembles, mais cette fois ci, un seul des garçons était désireux. Le cannibale se laissa presque faire, sachant pertinemment que se débattre ne servait plus à rien. Le tueur était trop fort dans son monde, et jamais il ne pourrait faire le poids. Il entama de le déshabiller lentement. Il commença par dévoiler son torse si attrayant à la vue et s'étonna de sa condition physique plutôt agréable.

Ben : De nous deux, voyons qui est le chien.

Le beau blond effleura l'intimité de Clément à travers le vêtement, provoquant en lui une bouffée de chaleur incontrôlable. Ses mouvements étaient lents et contrôlés, le faisant languir.

La respiration du démon se coupa. Il ne pouvait plus soutenir le regard du blond, et regardait autre part, alors que son corps réagissait au quart de tour. Continuant de serrer les dents, il avait la mâchoire crispée, appréhendant ce que le blondinet voulait faire. Il voulu serrer les jambes, ce que Ben l'empêcha de faire aisément. Ses mains arrachèrent l'herbe virtuelle sous lui, tendu.

-Ne fais pas ça.

Sa voix n'était à présent qu'un murmure. Peut être pour masquer son ton suppliant. Mais son regard de détresse le trahissait. Il avait peur. Peur de la vengeance du blond. Il tentait de le résonner.

-Si tu fais ça, tu ne v-vaudra pas mieux que m-moi.

Sa voix le trahissait un peu plus à chaque fois, il s'était mit à balbutier.

Ben ne se stoppa pas pour autant, continuant sa lente torture en jouant avec les sens de Clément. Il avait bien usé de lui, la roue devait tourner. Le cannibale savait qu'il était une pourriture, donc ? Ceci faisait rire le blondinet qui possédait un réel pouvoir à cet instant. Empoignant les vêtements de sa proie en ignorant ses supplications ridicules, le beau blond appréciait la vision qui s'offrait à lui. Clément était désormais en sous-vêtement dans la fausse nature crée de toute pièce, et surtout en dessous du garçon qu'il avait agressé quelques temps auparavant. Ce drôle de retournement de situation le laissait sans voix, incapable de faire un geste, se contentant de regarder sur le côté afin d'échapper aux yeux de Ben. Ce dernier lui plaisait réellement, mais jamais il ne s'était rendu compte du mal qu'il lui avait infligé. A présent, une envie de vengeance folle s'échappait du blondinet, et elle était incontrôlable. Il glissa sa main vers l'intimité de sa proie, frôlant son membre honteusement gonflé et le titillant par endroit.

Ben : Je me moque d'être comme toi, sache-le. Tu vas tellement souffrir que tu ne pourras même pas te tenir debout demain, à moins que je ne décide de te laisser ici... pour toujours.

Curiosité MalsaineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant