Je me sépare de Léonie pour aller au bar et je me fais rapidement accoster par des filles. À croire qu'il est écrit en gros sur mon front mon orientation sexuelle... Je reste à discuter poliment avec elles. Je vois du coin de l'œil Léonie qui m'observe, des questions pleins les yeux. Vers 00 h 00, l'ambiance se fait de plus en plus festive et surtout aguicheuse. Je vois Manon se faire aborder par des mecs bourrés. Ils essayaient de la toucher et c'en est trop. Je plante les filles avec qui je parlais et me dirige vers Léonie. Je passe mon bras dans son dos. Léonie se tourne vers moi. Je dépose un baiser furtif sur ses lèvres.
— Un problème ? Demandais-je aux garçons.
— Oh euh, non non, on allait justement y aller.Ils s'en vont aussitôt. Léonie, quant à elle, porte sa main à ses lèvres. J'ai le même ressenti qu'elle. J'ai l'impression que ce baiser m'a brûlé. Elle me regarde avec des yeux écarquillés d'incompréhension.
— A quoi tu joues !?
— Je t'ai sauvé la mise ne me remercie pas surtout.
— Je parlais pas de ça !
— C'était juste pour les faire fuir, détends toi, ça ne voulait rien dire !Bon sur cette phrase, j'avoue que rien n'est vraiment sûr, mais il est toujours plus simple qu'elle croit ça. Le reste de la soirée, on la passe avec des gens assez sympas, mais Léonie m'évite. Finalement, il se fait tard et on doit dormir sauf que ni Léonie ni moi n'avons la foi de rentrer chez nous alors on décide d'accepter de dormir chez Antoine. Malheureusement, il manque beaucoup de place parce qu'il pensait qu'il y aurait moins de gens.
— Vous allez devoir partager un matelas gonflable les filles... J'ai peut-être une mini couverture.
— J'ai pas vraiment envie de dormir dit Léonie.Antoine nous tend la couverture puis s'en va. On est dans une toute petite pièce, je ne sais même pas à quoi elle sert. Il y a une fenêtre et Léonie ne cesse de regarder dehors. Je commence à enlever ma chemise et mon pantalon, elle se retourne aussitôt vers moi.
— Tu fais quoi ?
— Bah je me prépare pour dormir. Hors de question de dormir en pantalon chemise, toi, tu fais ce que tu veux.Je plie vite fait le tout. Je sens encore son regard me détailler, mais je n'y prête pas attention, je vais m'allonger sur le matelas. Ça fait assez longtemps que Léonie est debout sans rien dire.
— Viens dormir blondinette, tu vas être super fatiguée demain sinon.
Elle me fusille du regard et se décide à me rejoindre. Le matelas est assez petit et on se retrouve assez proche. Elle semble gênée par sa robe.
— Je t'en supplie enlève là, j'aimerais pouvoir dormir un peu mais tu fais trop bouger le matelas...
Elle se lève et l'enlève sans broncher puis s'allonge à nouveau. Je la sens frissonner malgré la couverture.
— Viens, tu as froid.
Je me colle contre son dos. Ma main va se poser contre sa hanche et je la sens frissonner. On s'endort assez vite mais je me fais réveiller pendant la nuit. Léonie bouge dans tous les sens. Je vois des gouttes de sueur perler sur son front. Je pose mon bras contre le sien et la secoue doucement.
— Léonie, réveille toi !
Des larmes ruissellent sur ses joues. Je me lève et viens me mettre de son côté. Je lui caresse doucement les cheveux pour essayer de l'apaiser. Finalement, elle se réveille, elle semble un peu perdue.
— Tu faisais un cauchemar...
— Désolé de t'avoir réveillée... Il est quelle heure ?J'attrape mon téléphone. Il est 6 h, on a dormi que 4 h..
— 6 h pourquoi ?
— Rien... Je vais rentrer, je pense.
— D'accord, je te raccompagne.
— T'as pas besoin de faire ça, je suis une grande fille ...
— J'en ai envie.Je m'éloigne et remets mes vêtements de la veille. Je sors l'attendre dehors. Personne n'est encore debout. J'ai plusieurs messages de Cassandre, ma copine.
Son message : J'ai essayé de t'appeler hier, mais tu n'as pas répondu. Je vais pas pouvoir arriver demain par ce que mon avion ne peut pas décoller à cause d'une tempête... J'essaie d'en trouver un le plus rapidement possible... Tu me manques, j'ai hâte de te voir.
Je m'apprête à lui répondre, mais j'entends des pas derrière moi. Je me retourne. Léonie. Bon sang cette robe, elle est vraiment magnifique. Ses cheveux sont emmêlés ce qui me fait sourire. Elle semble toujours complètement déboussolée. Je la rejoins et on marche en silence.
— C'était quoi ce cauchemar ?
— Rien.Elle continue à marcher. Je m'arrête et lui attrape le bras. Elle se retourne vers moi.
— Tu peux m'en parler ma belle...
Pour la première fois, depuis qu'elle est réveillée, elle m'adresse un sourire.
— Quoi ? Demandais-je.
— Ça faisait des années que tu ne m'avais pas appelée comme ça...
— Comme ça comment ?
— Ma belle...
— J'avais même pas remarqué que je t'avais appelé comme ça...Elle reste face à moi sans rien ajouter ni dire. Au bout de plusieurs minutes, elle baisse les yeux vers ses pieds.
— C'est son anniversaire. Le cinquième anniversaire de la mort de ma mère. C'était à propos d'elle ce rêve... Elle me manque, tu peux pas savoir...
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L'été de nos retrouvailles
RomanceLéonie et Manon sont amies depuis des années. Elles ont passés tous leurs étés à la mer. Mais Manon décide, sur un coup de tête de partir faire ses études en Australie sans vraiment prendre de nouvelles de Léonie pendant près de 2 ans. Que se passer...