Léonie

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Après lui avoir dit, je sens les larmes me monter aux yeux... 5 ans, c'est tellement long... Si seulement il n'y avait jamais eu ce chauffard... Manon en face de moi reste silencieuse à cette annonce. Je sens son bras glisser dans mon dos pour m'attirer à elle. Ma tête vient s'écraser contre son cou pendant qu'elle me serre dans ses bras.

— Je suis désolée Léonie, j'avais oublié que c'était aujourd'hui... À moi aussi elle me manque...

Je soupire et serre mes bras autour de sa chemise. C'est seulement après avoir entendu ces paroles que je me rends compte à quel point j'en veux à Manon d'être partie comme ça et de m'avoir donné presque aucune nouvelle en deux ans. Je m'éloigne d'elle.

— Pourquoi tu n'as donné aucunes nouvelles ou presque; en deux ans ?

Elle me dévisage. Ses yeux gris s'assombrissent.

— Pour mes études tu le sais Léonie.
— Et c'était tellement prenant que tu ne pouvais pas trouver de temps pour m'envoyer de tes nouvelles ? J'avais besoin de toi ! M'énervais-je.
— Je suis pas sure que ce soit le bon moment de parler de ça.
— Et quand ce sera le bon moment ? Tu peux partir du jour au lendemain après tout.

Je me retourne et pars en direction de la maison. Je m'attendais à ce qu'elle essaye de s'expliquer, mais rien. Je rejoins mon père sur le perron et à son visage, je devine qu'il sait aussi quel est ce jour si particulier.

— Tu rentres tôt.
— Je n'arrivais pas à dormir.

Je m'assieds à ses côtés et on continue de regarder vers la plage sans rien ajouter. Je sais qu'essayer d'aller me recoucher ne servirait à rien, le sommeil ne viendrait pas. J'essaie de me motiver à faire quelque chose et d'occuper mon père. Je monte dans ma chambre, me change pour un petit short déchiré, un débardeur et je prends mon appareil photo. Mon téléphone se met à vibrer. C'est Manon.

Son message : Ouvre la fenêtre.

Je fronce les sourcils et ouvre la fenêtre de ma chambre pour m'apercevoir qu'elle est juste en bas.

— Descends Léonie !

Je referme la fenêtre. Et descends en souriant. J'arrive pas à lui en vouloir très longtemps. Je sors et m'approche d'elle en masquant mon sourire.

— Mes parents font une « petite fête », je me disais que ça pourrait être sympa que vous veniez toi et ton père.
— Je suis pas sure qu'il veuille faire la fête...
— Convaincs-le ! Je sais qu'il s'entend super bien avec mes parents et ma sœur et puis ça lui fera du bien. Ça te fera du bien aussi de voir du monde.

J'acquiesce en retourne convaincre mon père qui ne s'oppose pas à l'idée longtemps. Il est seulement 11 h quand nous arrivons chez Manon. Un couple de blonds nous accueille. Ce sont ses parents.

— Léonie, Martin ! Ça fait tellement longtemps que l'on ne s'était pas vus ! Entrez !

On entre dans la maison. Aussitôt, l'odeur de citronnelle envahit mes narines. Je reconnais la maison qui n'a pas changé d'un poil. Une fille d'une quinzaine d'années entre dans le salon et me sourit à pleines dents.

— Tiens tiens, je savais pas que tu venais. Manon doit être aux anges !

Elle m'adresse un sourire en coin alors que je hausse les sourcils. Elle s'avance et me serre dans ses bras me disant qu'elle est contente de me voir.

— T'as pas vu ta sœur d'ailleurs ?
— Elle doit être dans sa chambre. Soyez sage.

Je rigole et monte les marches de l'escalier. Je frappe à la porte de sa chambre. Pas de réponse, je décide d'entrer. Manon est sur le balcon au téléphone. Je décide de ne pas la déranger et observe les photos sur les murs. Beaucoup de nous petites, c'est marrant à revoir. Elle termine sa conversation et vient me rejoindre sur le lit. Je me retourne et lui adresse un grand sourire.

L'été de nos retrouvaillesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant